Fréjus – Depuis quelque temps, les terrains de golf en France doivent composer avec un problème majeur, soit la présence de plus en plus nombreuse de sangliers qui ravagent les allées et les verts. De plus, les gens du golf sont confrontés à 2 espèces de sangliers qui s'en prennent à leurs terrains, l'une sur 4 pattes et l'autre, tout aussi dévastatrice, sur 2 pattes.
D'abord, il faut expliquer qu'ici au Québec les clubs connaissent un phénomène si rapprochant mais de façon moins intense puisque les dommages sont en général causés par les moufettes. Peut-être même qu'en tant que proprio d'une résidence avec pelouse, vous avez déjà connu cette situation.
Celle-ci découle du fait que, quand le temps refroidit, de gros vers blancs remontent à la surface, eux qui en temps chaud se réfugient plus profondément dans le sol. C'est ainsi qu'à l'automne il est possible de se retrouver un beau matin sur une allée de golf parsemée de centaine de petits trous causés par les moufettes qui, la nuit, se sont régalé de ces vers blancs. On a parfois l'impression que le terrain a été miné et que les mines ont toutes explosé pendant la nuit.
Ce phénomène du ver blanc existe aussi en France mais la bestiole qui se paie un festin la nuit sur les terrains de golf est pas mal plus grosse qu'une moufette. Ce sont les sangliers qui s'en donnent alors à cœur joie, causant des dommages considérables.
Il arrive parfois que vous vous présentez à un club pour jouer et, au moment de payer votre réservation, on vous offre un rabais car, explique-t-on alors, «les sangliers sont passés cette nuit et les dommages sont importants».
«Il y en a tellement!», s'exclame un professionnel de golf de la région de Fréjus sur la Côte d'Azur. «Quelqu'un a dernièrement filmé, poursuit-il, des sangliers qui se promenaient le soir en pleine ville sans se sentir menacés par qui ou quoi que ce soit. Ils déambulaient tout simplement en pleine rue, passants et voitures ne les incommodaient nullement.»
Pour faire face au problème, des clubs ont clôturé au complet leur terrain. Et aux endroits où il ne pouvaient installer de bonnes clôtures, par exemple sur des sentiers aux abords de routes publiques, ils ont placé ce qu'ils appellent des «passages canadiens». Il s'agit d'un gros grillage posé au sol, parfois fabriqué avec des rouleaux, empêchant les bêtes de se faufiler (voir image ci-contre) car trop risqué pour leurs petites pattes.
Les clôtures ceinturant le parcours peuvent parfois être électrifiées pour une meilleure protection. Mais il y a récemment eu du vandalisme à certains endroits et l'accès était de nouveau libre aux sangliers. D'où l'idée d'organiser des battues avec des chasseurs pour tenter de réduire le nombre de sangliers envahisseurs.
L'autre espèce
Cette décision de partir à la chasse contre les sangliers sur quelques terrains de golf a fait manchette. De là est apparue la deuxième espèce de sangliers, soit celle sur 2 pattes.
Les «sangliers radicalisés» sont alors apparus. Un groupe d'écologistes a décidé de sévir contre les golfs cet été. Au total, un peu partout sur le territoire français, au moins 7 clubs ont été visés par ce groupe se dénommant les «sangliers radicalisés».
Pelouses arrachées, panneaux tagués et autres bris ont été signalés à la suite du passage de ces personnes reprochant aux «bourgeois qui jouent au golf d'arroser leur terrain pendant que la France connait une sécheresse». La direction de l'un des clubs visés a fait une mise au point sur la question, expliquant qu'à peine 1.5 hectare sur les 50 qu'occupe le golf a été arrosé.
Dans un article relatant ces faits, un des «sangliers radicalisés» a accordé une entrevue sous le couvert de l'anonymat en soulignant que ce n'est que le début, d'autres clubs subiront leur foudre… Alors vive les moufettes québécoises!
