Québec – «C'est vraiment la fin, une triste fin! On a bien essayé de finir l'année 2016, mais quand il n'y a plus de liquidités, on ne peut plus rien faire.»
L'amertume dominait les propos de Rémi Bouchard (photo manchette) lorsqu'on l'a joint, récemment, pour parler de la suite des choses après la fameuse faillite de l'AGP. L'association représentant les professionnels de golf du Québec n'existant plus, que se passe-t-il maintenant?
Pour Rémi Bouchard, très actif dans l'organisation au cours des dernières années, les réponses ne sont pas là. «Je n'ai aucune idée de la suite, a-t-il mentionné sur un ton désabusé. Tout est maintenant dans les mains de la PGA Canada, ils gèrent le dossier et je ne sais pas ce qu'ils vont faire.»
Une chose qu'il sait, toutefois, c'est qu'il ne sera pas là pour une quelconque relance de l'association. «J'ai fait ma part, a-t-il émis, je passe à autre chose.»
La relève
Dans la tourmente des dernières semaines, alors que l'AGP fermait les livres, nous en avons profité pour questionner quelques pros au sujet des services auxquels ils avaient droit en payant les 1500$ demandés pour faire partie de l'association. Tous convenaient qu'à l'exception des tournois professionnels, il n'y avait guère d'autre chose au programme.
Le pro-gestionnaire du club de golf de Berthier, Martin Genest, a été le premier à nous parler d'aide à apporter à la relève: «Il y a quelque temps, raconte-t-il, l'un des clubs les plus prestigieux de la province a affiché un poste d'adjoint au pro en titre. Le club n'a pas été capable de combler ce poste! Pourquoi cela s'est produit, d'après toi?»
Son collègue David Allard, pro enseignant à Berthier, répond: «Parce qu'il n'y a plus personne qui veut faire ce travail dans le contexte actuel. Tout l'accent, au cours des dernières années, au sein de notre organisation, a été mis sur les tournois, sur le circuit de compétition. Mais personne, pendant ce temps, n'aidait les jeunes désireux de se lancer dans cette profession.
«Il n'y a plus de relève parce que les étapes pour devenir adjoint dans un club de golf, poursuit David Allard, sont longues et coûteuses. Pour le salaire qui vient en bout de ligne, c'est un investissement majeur qui ne rapporte guère. Alors ce serait bien qu'à l'avenir, notre argent serve à aider les jeunes, à assurer une relève.»
Réunion en octobre
«Même avec les cours de golf qu'il donne ici au club, mon adjoint ne roule pas du tout sur l'or, mentionne de son côté Claude Gamache, pro au club de Drummondville. Et pourtant, former un adjoint demande de trois à cinq années pendant lesquelles il doit obtenir des diplômes d'étude et participer à différents séminaires menant à sa qualification comme professionnel. Et ces séminaires sont assez dispendieux.»
Claude Gamache est tout à fait d'accord qu'il faudra axer les services aux membres, dans l'avenir, lorsque les choses seront clarifiées pour les pros du Québec. «Dans quelques semaines, début octobre probablement, précise-t-il, une réunion aura lieu quant à la relance d'une association de pros québécois. C'est évident que l'aide au développement sera l'un des sujets à discuter dans le contexte de la reprise des activités de l'association.»
Entre-temps, pour les professionnels québécois, le port d'attache demeure les bureaux de la PGA Canada à Toronto.
Sur le CA de Golf Québec
La fin de l'AGP a du même coup fait en sorte qu'il y a deux sièges vacants sur le conseil d'administration de Golf Québec.
«Nous aussi nous attendons la suite des événements, de dire M. Jean-Pierre Beaulieu, directeur général de Golf Québec. Idéalement, nous souhaitons que ces deux postes soient occupés par des pros. Nous devrons modifier nos règlements en attendant de voir quelle sera la nouvelle entité qui regroupera les professionnels du Québec. Mais il n'y a pas d'urgence.»
Le CA de Golf Québec compte 12 administrateurs.