Carl Petitclerc vit des moments intenses ces jours-ci. Des moments exaltants, même, alors qu'il s'apprête à vivre sa toute première saison de golf à titre de nouveau propriétaire du club St-Ferréol, dans le secteur du Mont Sainte-Anne. Il est cependant à la fois poussé, motivé par l'engouement que connaît le golf depuis l'arrivée de la Covid-19, et bloqué car les idées et les projets ne manquent pas, c'est juste qu'ils ne peuvent se réaliser pour l'instant compte tenu des mesures sanitaires.
L'hiver dernier euh… jeudi dernier, nous enfilons bottes, manteaux, tuques, gants, foulard… et partons pour le golf, pour le parcours St-Ferréol enseveli sous la neige comme tout le territoire québécois qui a vu la semaine dernière le printemps revenir en arrière pendant quelques jours. Nous avons rendez-vous avec M. Petitclerc pour qu'il nous raconte son histoire, celle d'un petit gars qui a eu son premier job dans un driving range, qui a tout de suite eu la piqûre du golf, qui a ensuite étudié pour devenir surintendant et qui maintenant, à 35 ans, prend en main les destinées d'un club de golf.
«Mon père et ma sœur sont aussi associés, c'est une initiative familiale», tient-il alors à préciser.
Car quelque part, croit Carl Petitclerc, cela a d'ailleurs joué dans la négociation avec l'ancien propriétaire, M. Denis Gagné qui a bâti ce terrain de golf en 1988.
«M. Gagné semble apprécier que ce soit une entreprise familiale qui prend sa relève et cela me touche, dit-il, visiblement reconnaissant. Nous sommes chanceux qu'il nous aide dans la transition, qu'il nous accompagne. De toute façon, il est chez lui, ici, il le sera toujours.»
Et il n'y a pas qu'envers M. Gagné qu'il exprime sa reconnaissance. La famille Bélanger, dont le fils Jacques gère actuellement le club Beauport, là où tout a débuté pour lui, occupe une place importante dans sa vie.
«J'ai beaucoup appris avec eux, insiste-t-il. Jacques m'a donné ma chance comme surintendant et il m'a aussi initié à la gérance. On s'est très bien complétés. Cette expérience m'aide maintenant avec l'acquisition du St-Ferréol.»
Toute l'année
Alors l'aventure commence pour lui en 2021 à la tête d'un club de golf. D'accord, le côté entretien du terrain sera davantage son domaine, mais il compte sur sa sœur et son père pour mener le bateau à bon bord, de même que sur un directeur du golf, Jean-François Leclerc, qui est associé au club depuis des années.
Et l'équipe a en tête plein de projets qu'elle aimerait bien voir se réaliser plus vite sauf que les contraintes reliées aux mesures sanitaires bloquent. Mais c'est partie remise, soutient Carl Petitclerc.
«Je me suis entendu avec un restaurateur pour gérer cet aspect du club de golf, mentionne-t-il. Pour l'instant, il ne souhaite pas embarquer, les mesures restrictives n'encouragent guère, mais l'idée va être relancée quand la pandémie se tassera.
«Et on vise un resto à l'année longue, continue-t-il, convaincu. Nous sommes juste au pied de la montage. L'hiver, les skieurs doivent s'éloigner du centre de ski pour aller au restaurant. C'est un service que l'on souhaite donc développer.»
Ce projet n'est pas le seul dont les nouveaux proprios du St-Ferréol ont en tête, à commencer par une nouvelle appellation alors que le club s'appellera dorénavant le Golf Mont-Sainte-Anne. Et avec, bien sûr, un nouveau logo.
Pour les activités entourant le club, il est clair aux yeux de Carl Petitclerc qu'il n'y aura pas que du golf.
«On pense entre autres à un camping d'hiver avec la possibilité de faire du fatbike et de la raquette», précise-t-il.
Mais revenons au parcours puisqu'à prime à bord, ici, il est bel et bien question de golf. Cela faisait plusieurs années que nous n'avions pas mis les pieds sur ce parcours. On voulait donc profiter de notre passage pour faire le plein d'images sauf que le froid et la neige avaient réduit nos ardeurs. Dommage, car les lieux ont du charme.
À commencer par la forêt de bouleaux blancs. C'est frappant dès l'arrivée. Par contre, en cette journée enneigée, on oublie le contraste. Blanc sur blanc… hum, c'est sûr que les bouleaux, aussi beaux puissent-ils être, ne se démarquaient pas.
Mais bon, on ne va pas sur un parcours pour juste apprécier les arbres et leurs couleurs. Notre souvenir du parcours, comme nous le confirmera le directeur Jean-François Leclerc, en est un de terrain dit amical. C'est sûr qu'il faut quand même s'appliquer pour sortir un bon score, mais sa longueur et ses sous-bois dégagés font en sorte qu'il pardonne les mauvais coups. Donc bien du plaisir qu'il faudra sûrement redécouvrir quand ce sera enfin l'été!