Le bâton que l'on utilise le plus souvent pendant une ronde de golf, c'est le fer droit, communément appelé putter sur les parcours de golf. Et bien que ce soit le bâton avec lequel on parcourt les distances les plus courtes, il est le bâton qui décide bien souvent du résultat d'un trou et, au total, d'une bonne ou moins bonne ronde de golf.
Tous les grands joueurs étaient et sont excellents sur les verts. C'est impossible au golf d'accéder au sommet sans être un bon putter. Si vous avez pris l'habitude de calculer vos statistiques (allées, verts en régulation et nombre de coups roulés) vous remarquez sûrement que vos meilleures rondes sont celles où votre nombre de coups roulés est le plus bas.
Art
Je pense que bien putter se veut un art. Probablement qu'il s'agit d'un talent que possèdent certains joueurs. Mais pour devenir un excellent joueur sur les verts, il faut y mettre du temps. L'expression anglaise est practice makes perfect. Traduction libre, plus tu pratiques, plus tu t'approches de la perfection.
Il est vrai que mettre du temps à l'entrainement améliore sans aucun doute les résultats, mais certains ont plus de facilité sur les verts. Pour les professionnels ou les plus habiles, un coup roulé de 5 pieds et moins est une formalité ou presque. Le pourcentage de réussite sur cette distance avoisine les 100%.
Plus la distance grandit, plus le pourcentage diminue, évidemment. Un coup roulé de 10 pieds et moins obtient des résultats très différents selon que l'on est un bon ou un moins bon putter. Je trouve qu'à partir de cette distance, on voit une énorme différence. Sauver une normale avec un coup roulé de 10 pieds à l'occasion dans une ronde, permet d'inscrire un bien meilleur pointage, et que dire de réussir quelques longs coups roulés (pour un oiselet ou autre).
Mental
Le jeu sur les verts est aussi et beaucoup une affaire mentale à mon humble avis. Je ne suis pas un golfeur professionnel mais un golfeur amateur capable de frapper une bonne balle. Et lorsque mon jeu court n'est pas au point, mes pointages s'en ressentent. Non seulement à cause du nombre de coups roulés effectués, mais avoir des problèmes sur les verts a des répercussions sur l'ensemble des coups à un moment donné.
Le golf, comme la majorité des sports, s'est spécialisé au fil des ans. On retrouve maintenant des coachs ou encore des experts concernant l'art du putting. Un de ceux qui a la cote présentement est Brad Faxon, ancien joueur professionnel du PGA Tour. Plusieurs joueurs l'ont consulté dernièrement et un des conseils que j'ai retenu venant de lui est le suivant: le trou est plus gros que ce que tu vois en réalité et permets-toi une marge d'erreur.
Ce conseil, Faxon l'a donné récemment à un des meilleurs golfeurs de la planète, Rory McIlroy. Voici donc un autre exemple pour moi que l'art du putting tient aussi de l'aspect mental.
Le père de Tiger Woods, Earl. a donné plusieurs conseils à son fils surtout au début de sa carrière. Et un de ceux que le Tigre a retenu et applique toujours est: putt to the picture. C'est-à-dire visualise ton coup et envoie-le dans l'image. Encore une fois, un bon exemple que putter ça se passe aussi dans la tête.
Nouvelle réglementation
Depuis plus d'un an maintenant, les golfeurs professionnels ne peuvent plus utiliser de longs putters ancrés. Les dirigeants ont jugé que cet ancrage conférait un avantage à ceux qui l'utilisaient. Quelques joueurs qui avaient réussi à contrer leurs démons sur les verts, avec ces longs putters, ont donc dû délaisser ce bâton.
Résultat : à peu près tous ces joueurs n'ont pu retrouver les succès qu'ils avaient connus auparavant. Dimanche dernier, l'américain Webb Simpson a remporté son premier tournoi depuis ce nouveau règlement. Un long chemin parsemé d’embuches pour ce golfeur âgé de 32 ans qui avait gagné le US Open en 2012.
Parmi les autres golfeurs connus qui connaissent des hauts et des bas depuis ce changement concernant les putters, Keegan Bradley. Il recommence à peine à bien jouer. On le voit de temps à autre se hisser dans le top 10 des tournois.
Pour ce qui est de l'Australien Adam Scott, il se cherche depuis la nouvelle réglementation. D'ailleurs il est en danger de rater un premier tournoi majeur depuis 2001. Présentement, il n'est toujours pas qualifié pour le US Open 2018.
Il n'existe pas une seule façon de putter. Je pense vraiment que c'est très personnel, ce qui compte, c'est le résultat. Mais une chose est certaine pour moi, ce bâton doit être bien maitrisé si on espère inscrire de bons pointages.
Louis Julien
Bien vulgarisé…Bravo