En fin d'année 2020, peu avant Noël, le pro Antoine St-Jean a eu 40 ans. Pour l'occasion, pour souligner cet anniversaire spécial et pour les fêtes de fin d'année, il s'est payé tout un cadeau, rien de moins qu'un terrain de golf et pas n'importe lequel, le Champêtre.
Celui qui a commencé dans le golf à ramasser des balles de golf dans un champ d'exercice, qui a ensuite lavé les bâtons des membres, est ensuite devenu pro à 20 ans puis entraîneur pour l'équipe universitaire de McGill, c'était pour lui une façon de boucler la boucle.
«À l'âge de 8 ans, rappelle-t-il lors d'un récent entretien téléphonique, mes parents m'ont initié au golf. On allait jouer au Glendale. Je suis vite devenu maniaque, je montais tous les matins sur mon vélo et me rendais au club jouer 36 trous par jour.»
Sportif dans l'âme, il jouait aussi au hockey. Sauf qu'une sérieuse blessure au genou l'a convaincu de s'en tenir au golf et ce, à l'époque où un certain Tiger Woods monopolisait la scène mondiale. Il est vite devenu son idole.
«Martin Ducharme, souligne-t-il, qui est maintenant au Château Bromont, m'a embauché au Golf USA de Laval. J'ai appris beaucoup avec lui sur tout ce qui touche la business du golf et la façon de graduer comme professionnel. Ensuite, je me suis retrouvé pro au club Le Boisé jusqu'à sa fermeture, puis à Fontainebleau et enfin aux Quatre-Domaines.»
Rumeur
Et c'est de là, au club Quatre-Domaines, que tout a débuté dans sa décision d'acheter un terrain de golf, soit le Champêtre à Sainte-Anne-des-Plaines. Car l'été dernier, une rumeur circulait comme quoi il allait acheter ce club comptant deux 18 trous à Mirabel.
«Je ne sais pas du tout comment cette rumeur est partie, précise Antoine Saint-Jean, je n'avais nullement pensé à cela. J'étais le premier surpris d'apprendre que je voulais acheter les Quatre-Domaines! Sauf que les propriétaires du Champêtre, MM Beaulne, m'ont appelé pour me laisser savoir que si c'était vraiment mon intention d'acquérir un club de golf, le Champêtre pourrait bientôt être en vente car l'un, Sylvain, songeait à la retraite, pendant que le fils Jean-Sébastien avait d'autres projets.
«Comme j'étais déjà en processus de me lancer en affaires avec ma conjointe et un couple d'amis, poursuit-il, nous avons changé nos plans et décidé de regarder l'offre du Champêtre. Petit à petit les démarches ont suivi et juste avant Noël, on a conclu la transaction. Ce fut un moment très émouvant que celui où M. Beaulne m'a remis les clefs du club.»
Rappelons que le Champêtre a été dessiné par Cook et Huxham à la demande de M. Jacques Rousseau. Ce dernier venait de vendre le club Le Mirage.
«C'est un très beau parcours de golf, estime Antoine Saint-Jean. Un bon coup est récompensé et il y a toujours quelques opportunités pour corriger un mauvais coup. Il oblige à jouer intelligemment. Les sous-bois sont bien nettoyés. Les lieux, avec le beau clubhouse, sont très agréables. Tout a été bien fait. C'est aussi un club stable, dans ce sens qu'il sort bien d'une année à l'autre au printemps et qu'il a toujours connu un achalandage régulier.»
Et est-ce risqué de devenir propriétaire en temps de pandémie, lui demande-t-on alors? Aucune hésitation, la réponse est non.
«Cette pandémie a justement attiré de nouveaux et jeunes adeptes au golf, croit-il. Et ce sera ainsi pour encore bien des années, je ne suis pas inquiet. On le voit d'ailleurs dans les golfs intérieurs ces temps-ci (il est aussi propriétaire du centre Génération Golf au 11695, rue Ste-Marianne, suite 306, à Mirabel), alors que de nombreux nouveaux joueurs qui ont découvert le golf cet été, veulent maintenant s'améliorer pendant l'hiver.»
Quand nous lui avons parlé, c'était au lendemain de l'annonce de la poursuite et du resserrement du confinement par le premier ministre, obligeant alors les centres intérieurs à fermer jusqu'au 8 février.
«C'est dommage car il y avait un engouement extraordinaire depuis le mois de novembre, explique le nouveau propriétaire du Champêtre. On avait même doublé notre superficie pour mieux répondre à la demande. Nous offrons maintenant 11 espaces avec simulateurs.»
Le centre Génération Golf a ouvert il y a un an et dès les premières semaines, il avait dû fermer en raison du confinement en mars.
«Quand tu lances une entreprise qui table grandement sur l'événementiel, mentionne-t-il, un confinement n'est vraiment pas une bonne nouvelle. On avait des ligues, des journées de qualification, avec notre immense surface de putting, pour le MSOP (Major Series of Putting) et autres activités qu'il a fallu abandonner. Au moins, l'engouement nouveau cette année pour le golf a compensé.»