Saint-Jean-Baptiste – Le terrain a un niveau de difficulté plutôt bas. Il se marche facilement, les allées sont larges, c'est permissif. Sauf que l'endroit est magnifique entre les monts Saint-Hilaire et Rougemont. On traverse à six reprises des petits cours d'eau, les sous-bois sont dégagés, les arbres étant émondés à hauteur d'homme…»
Si on ne l'arrête pas, Félix Leroux en dirait encore long à propos du terrain de golf Domaine Rouville où il est surintendant depuis 22 ans. On venait juste de lui demander pour quelles raisons devrait-on jouer ce parcours et les arguments ont tout de suite déboulé. C'est clair qu'après tant d'années à y travailler, il connait son terrain par coeur et il sait le vendre. C'est pourquoi il ajoutait: «Là, je viens de vous parler uniquement du parcours de 18 trous à normale 72. Nous avons également un très beau par 3 de 9 trous.»
D'accord, mais il fallait quand-même aller voir par nous-mêmes ce fameux 18 trous et si tout ce que le surintendant venait de nous dire s'avérait. Alors on prend le départ avec le responsable de l'enseignement au Domaine Rouville, Richard Perron, et du capitaine du club, Daniel Desrosiers. Ce dernier nous prévient: «Oui, le terrain est en général assez facile mais attention, la plus grosse difficulté c'est les verts. Ils ont la forme d'une soucoupe renversée. Il faut savoir placer sa balle à la bonne place sinon les coups roulés peuvent être nombreux.»
On l'a malheureusement vite constaté. C'est sûr que lors de notre passage à la fin mai, les conditions sur les verts, comme ce fut le cas pour bien d'autres parcours ayant connu des épisodes de glace au cours de l'hiver, n'étaient pas dans leurs meilleures formes. On pouvait néanmoins constater avec aisance que, effectivement, les dénivellations sur les verts compliquent le travail.
Rien d'acquis
Et oui, comme on nous l'avait dit, le niveau de difficulté est assez bas malgré ces verts ondulés mais il ne faut rien prendre pour acquis. Parfois, on attaque une courte normale 4 avec un fer sur le tertre de départ puis, deux trous plus loin, toujours sur une normale 4, il faut en dévisser une bonne avec le driver puisque l'allée s'étend devant nous sur plus de 420 verges!
Autre particularité à signaler: on utilise pratiquement tous ses bâtons sur ce parcours. Ce qui, on en convient, est plutôt plaisant, pas du tout monotone…
En somme, on a affaire à un parcours agréable, sans prétention. À la fin de notre partie, on en fait part au directeur général du club, Jean-Philippe Robillard qui se dit tout à fait d'accord avec cette évaluation mais il tient à ajouter: «Et le club baigne dans une ambiance bon ami, familiale.»
Paradis pour l'enseignement
De son côté, notre autre partenaire de jeu, l'enseignant de golf Richard Perron, ne manque pas l'occasion de nous expliquer le programme de cours mis sur pied il y a cinq ans au Domaine Rouville. «C'est basé sur le Programme d'enseignement sportif du Québec, le PESQ, précise-t-il. Ce programme a été mis au point par deux professeurs d'éducation physique à l'Université de Sherbrooke. Il s'adresse et s'applique à plusieurs disciplines, dont le golf, bien sûr.»
L'une de ses particularités, selon M. Perron, c'est que l'enseignement suit le chemin contraire, soit celui du trou au tertre de départ.
«On commence par les coups roulés, souligne-t-il. Pour effectuer les coups roulés, c'est le même mouvement d'épaules que lors de l'élan complet mais, évidemment, avec moins d'amplitude.
«On apprend donc aux nouveaux adeptes à marcher, ensuite à courir et, enfin, à sauter, image-t-il. C'est une progression normale vers l'élan complet. Au final, on donne des outils aux élèves pour que, au moment où ils ratent un coup, ils savent ce qu'ils ont fait pour ensuite être en mesure de corriger.»
Richard Perron rappelle que neuf moniteurs sont à l’œuvre au Domaine Rouville, dont trois d'entre eux s'occupent plus spécialement des camps de jours pour jeunes durant l'été. «Et tout ce monde, insiste-t-il, travaille au «paradis de l'enseignement» du golf!»
Améliorations à venir
Il nous amène donc voir les installations. Disons d'abord que le champ d'exercice est immense, que les places pour pratiquer (et enseigner) ne manquent pas. Il y a même, pour les moniteurs, un petit trou à normale trois un peu à l'écart où les enseignants amènent les élèves pour qu'ils se retrouvent dans des situations de jeu particulières tel un coup bas à frapper entre deux arbres.
De belles installations donc, et pourtant, selon le directeur Jean-Philippe Robillard, elles seront encore améliorées prochainement.
«Nous allons moderniser le champ d'exercice, mentionne-t-il. Puis, l'an prochain, on prévoit s'attaquer au terrain avec une reconstruction graduelle des verts.»
Et voilà, une autre difficulté en moins… Bref, il est évident que le Domaine Rouville souhaite garder les lieux agréables et sans prétention.