Alors que le moment de la retraite se pointe, le pro Serge Bernier, 64 ans, choisit plutôt de s'acheter un terrain de golf, rien de moins! «Je réalise un rêve, un rêve que je nourris depuis mes débuts comme professionnel de golf», confie-t-il lors d'un récent entretien.
Bien sûr, il n'a pas acheté n'importe quel terrain mais bien celui avec lequel il est associé depuis près de 40 ans, soit le club de Golf Vaudreuil (photo en manchette). «En fait, précise-t-il, j'entreprends ma 39e année. J'ai commencé en 1983 comme pro à Vaudreuil et dès l'année suivante, j'assumais la direction.»
D'ailleurs, cela faisait quelques années, tout de même, qu'il avait des parts dans le club avec cinq autres actionnaires.
«Maintenant je suis seul propriétaire, ce que je visais depuis quelques années déjà.»
Et il n'a que de bons mots pour ses acolytes des dernières années qui lui ont vendu leurs parts.
«J'ai eu des partenaires formidables, insiste-t-il. Quel beau groupe! Une fois par mois nous jouions au golf ensemble, c'était comme notre réunion mensuelle d'actionnaires. Ces moments vont me manquer.»
Bon timing
Donc ce n'est pas d'hier que Serge Bernier tente d'acquérir un club de golf, et pas nécessairement celui de Vaudreuil, mais la situation du golf en général, depuis une dizaine d'années, n'avait rien de motivant dans ce sens. Puis vint la Covid-19, amenant avec elle un renouveau. La conjoncture n'étant plus la même, le moment de devenir propriétaire à part entière se dessinait alors.
«C'est sûr qu'avec ce qui se passe ces temps-ci, dit-il, le timing est meilleur. Car au cours des années précédentes, ce n'était pas rose. Il y a certes eu quelques fermetures de terrains dans les environs qui nous ont aidés mais rien à voir avec l'époque des clubs avec des memberships complets et des listes d'attente.
«J'ai très confiance que 2021 sera du même niveau que 2020, continue M. Bernier. Mais que va-t-il ressortir de l'année en cours? Si la pandémie se retrouve derrière nous et que les autres activités reprennent comme à la normale, comme avant la Covid-19, est-ce que le golf va poursuivre sur cette lancée?»
Il s'interroge, certes, mais quelque part, comme il nous l'a mentionné, au lieu de prendre sa retraite, il vient de s'engager pour un autre 10 ans dans le golf. Il sera bien sûr secondé dans cette aventure par les membres de sa famille.
Et à cette première saison comme unique propriétaire, Serge Bernier a vu le parcours ouvrir en mars, ce qui est très peu survenu tout au long de ses 39 ans à Vaudreuil.
«Le plus tôt que j'ai connu, spécifie-t-il, c'est le 18 mars et c'était en 2012. Mais qu'importe, à chaque fois que nous avons ouvert nos allées en mars parce que la température le permettait, il y a toujours eu des tempêtes de neige qui nous ont ramenés à l'ordre. Et bien sûr, ce fut encore le cas cette année.»
Ayant déjà joué le Vaudreuil à quelques reprises, on a souvenir d'un terrain mature et honnête. Rien dans le superlatif, mais rien non plus dans le désagréable. Une belle track, comme on dit, avec de bons défis. Est-ce que le nouveau proprio entend apporter des changements à ce parcours de 50 ans, avons-nous demandé à Serge Bernier.
«Il reste encore actuellement six verts originaux, six verts qui n'ont jamais été modifiés depuis les débuts du club, mentionne-t-il. C'est une tâche à laquelle il faudra s'attaquer. Graduellement, nous allons les refaire au cours des prochaines années.»