«C'est moins pénible pour nous de vivre avec les pertes qu'occasionne une fermeture complète des opérations que de continuer à garder le club de golf ouvert.»
Jeudi dernier, au lendemain de l'annonce gouvernementale permettant l'ouverture des clubs de golf au Québec, le copropriétaire du club Beaurivage, sur la rive sud de Québec, M. Bernard Blouin, n'avait nullement le cœur à la fête. Deux jours auparavant, son associé Alain Blanchet et lui avaient pris la douloureuse décision de fermer définitivement le club de golf.
Une lettre a été envoyée aux membres et habitués du club et elle débutait ainsi: «C'est avec regret que nous vous annonçons la fermeture définitive du club de golf Beaurivage. La Covid-19 aura été le dernier écueil que l'on ne peut pas surmonter!»
Alors le lendemain, quand la ministre Charest a dit que les clubs de golf pourront ouvrir le 20 mai, il était déjà beaucoup trop tard pour eux.
«Depuis que nos parents ont acheté le club Beaurivage, en 2005, explique M. Blouin, les seules années où l'on a fait des profits ont été celles où l'on a pu ouvrir le terrain avant le 20 avril. Avec la Covid-19, on ne savait même pas si l'on allait avoir une saison de golf en 2020 et au cours des dernières années, les fois où l'on a pu ouvrir avant le 20 avril sont plutôt rares. Donc on n'a pas le choix, les déficits financiers sont trop élevés. On ne peut plus renflouer et renflouer sans que la rentabilité n'arrive.»
Vente
Les ouvertures tardives des allées d'une année à l'autre ne représentent pas l'unique raison motivant la décision de fermer le Beaurivage pour de bon. Bernard Blouin croit que la relève n'est pas nécessairement au rendez-vous.
«Nous avions des ligues de golf qui fonctionnaient très, très bien, rappelle-t-il. Toutefois, la majorité des membres de ces ligues ont 70 ans et plus. Nous avons remis gratuitement des cartes de membres aux juniors étudiant au Collège de Lévis. Aucun ne s'est pointé pour venir jouer chez nous!»
En 2005, lorsqu'ils avaient fait l'acquisition du club Beaurivage dans le secteur de Saint-Étienne-de-Lauzon, à Lévis, les parents des propriétaires actuels avaient de grandes et belles intentions pour ce parcours de golf de 9 trous. Ils ont donc relevé la qualité de jeu sur le terrain et celle des installations. C'est ainsi qu'en 2012, un tout nouveau chalet a été construit puis, par la suite, un champ d'exercice moderne y a été aménagé.
Aujourd'hui, terrain, bâtisses et équipements sont à vendre.
Ce n'est pas évident de faire l'acquisition d'une entreprise déficitaire, convient M. Blouin, c'est pour quoi l'idée de trouver un acheteur désireux de s'y aménager une belle et grande propriété privée. Et à un coût pas si élevé, estime-t-il.
«Si quelqu'un veut acheter le club et reprendre les opérations, tant mieux!, mentionne-t-il, mais je n'y crois guère. Sauf qu'avec le chalet tout de même récent et bien fait, quelqu'un pourrait en faire sa demeure. Une belle maison privée qui vient avec un immense terrain de neuf trous bordé par la rivière Beaurivage. Et ce pour 600 000$ seulement! Il y a des gens dans la région qui ont des demeures s'élevant à ce prix sans pour autant avoir autant de terrain.»
Il invite donc les intéressés à communiquer avec lui au numéro 418-254-3204.
Francois Mathieu
Ce n’est pas le dernier…Le golf étant un sport de »génération », je ne serai plus là dans 25 ans mais je vous dits que ce sport va quasi disparaître de notre portrait. Des solutions: il n’y en a pas. Les jeunes ne veulent pas jouer au golf et ce, pour plusieurs raisons toutes bonnes les unes aux autres. La vie a changée et elle va changer encore plus maintenant. Lorsque j’ai débuté le golf, je voyais des hommes mariés arrivés au club le matin et en ressortir »ben chaud » à 21:00 hres le soir et ce, à tous les jours. Je mets au défi un homme refaire ce stratagème aujourd’hui et le huissier va l’attendre au vert du 18 pour un »divorce express. » lol…lol…
BernardP
Un commentaire réaliste, François. Il faut accepter que le golf va subir une forte baisse et que des terrains vont fermer.
Ce n’est pas en laissant les jeunes jouer en jeans cargo tout en écoutant de la musique que les clubs vont remettre le golf à la mode. Ce n’est pas non plus en inventant des parcours de 12 trous.
La raison fondamentale pour laquelle plusieurs jeunes ne sont pas intéressés au golf est que c’est un sport très difficile. Il n’y a pas moyen de faire semblant. Pour répéter ce qu’un bon joueur m’avait dit à mes débuts : « Si tu joues beaucoup et régulièrement, ça prend 3 ans avant d’arrêter d’avoir l’air d’un fou et 5 ans avant d’être pas pire. »
Aujourd’hui, il y a plus de jeunes qui recherchent une satisfaction immédiate, ce que n’offre pas le golf pour un débutant.
Pour cette raison, le slogan « Sortez, Golfez » manque la cible, car il laisse implicitement croire qu’il suffit de se présenter sur un terrain de golf pour être capable de jouer au golf. Le golf n’est pas la randonnée pédestre, la raquette ou les quilles… Au moins, quand on joue aux quilles, on ne perd pas 8 boules dans une partie!