«On espérait atteindre une participation au championnat canadien dans cinq ans. Et voilà! On y sera déjà en 2019!»
Il n'y avait aucune arrogance ou prétention dans le ton. Antoine Saint-Jean parlait plutôt avec fierté et satisfaction. La satisfaction de celui qui, il y a deux ans, prenait les rênes du programme de golf de l'université McGill avec l'objectif d'amener son équipe à se qualifier cinq ans plus tard au championnat national.
«On l'a fait à ma deuxième année! Je suis vraiment fier de cette équipe!», a-t-il émis lorsque interrogé, quelques jours après la finale québécoise qui se tenait, début octobre, au club Islemere, et à l'issue de laquelle McGill a terminé au troisième rang pour ainsi se qualifier pour le canadien qui se tiendra au printemps 2019.
Stratégie
Donc, il y a deux ans, Saint-Jean, qui est pro associé au club Fontainebleau, se voyait confier le programme golf de McGill.
«La direction des activités sportives de l'université a relancé le programme golf il y a huit ans, rappelle Antoine Saint-Jean. On m'a demandé, lors de mon embauche, de le rendre plus compétitif.»
Côté compétitif, ce fut le cas en 2018 et plus particulièrement lors de la finale où la place des gars au championnat canadien a été assurée.
«La veille de la ronde finale, relate le coach, on s'est réuni pour établir notre stratégie du lendemain. On savait que les conditions atmosphériques seraient ardues. Il y avait le froid, le vent et la pluie… Alors on a décidé d'y aller avec des balles plus dures.
«Cela a marché, poursuit-il. Des gars ont joué cette journée-là d'excellentes rondes de moins 4, plus un ou encore plus deux. Et ils ont tous dit que ces balles dures leur avaient permis de mieux gérer leur partie en fonction des conditions sévères.»
Au-dessus des attentes
«Si j'ai un bilan de cette deuxième saison à faire, continue encore Antoine Saint-Jean, cela en est un de très positif. Au-delà de nos attentes! Cette saison nous a permis d'atteindre beaucoup plus tôt nos objectifs.»
Il n'hésite pas à dire que «ses gars» ont bien répondu aux attentes mises sur eux.
«Lors de la dernière journée de la finale, souligne-t-il, deux gars de l'équipe n'étaient pas vraiment en forme et pourtant, malgré les conditions horribles, ils sont allés sur le terrain et ils ont très bien fait.»
Il note également les excellentes performances de certains d'entre eux.
«Stuart Earle a joué un gros moins 4, lors de la dernière partie, pour finir à égalité en quatrième position, précise-t-il. C'est du très bon golf! Et de son côté, Dillon Cooper ne s'est pas laissé abattre après une première ronde ordinaire de 88. Il a ensuite ramené des cartes de 75 et de 73. Il s'est vraiment bien repris!»
Katherine Gravel-Coursol
Et l'entraîneur-chef de McGill avait aussi de bons mots pour les filles.
«Nous avons même une joueuse, Rene Cheng, qui se retrouve dans l'équipe d'étoiles du Québec!, mentionne-t-il. Ce fut une bonne chose de pouvoir compter sur Katherine.»
La Katherine en question est Katherine Gravel-Coursol, une jeune pro qui a assisté Saint-Jean du côté de l'équipe féminine. Le hasard a fait en sorte que les deux se sont retrouvés au même moment au même centre d'entraînement, l'hiver dernier. De là il a été convenu que Gravel-Coursol conseille les filles du programme de McGill lorsqu'elle ne serait pas elle-même en compétition.
«L'expérience de Katherine sur les circuits de la NCAA aux États-Unis, explique Antoine Saint-Jean, est un atout pour nous. Elle sait très bien ce qu'est le travail d'équipe. Et les filles de notre programme l'apprécient beaucoup.»
Circuit de haut niveau
À voir ce qui se passe depuis quelques années sur le circuit universitaire du Québec, on constate facilement qu'il en est maintenant un de haut niveau. Chaque équipe semble mettre beaucoup d'efforts sur le recrutement et s'améliore d'une année à l'autre.
Les amateurs de golf devraient, à notre humble avis, être davantage attentifs à ce qui se passe sur ce circuit où le spectacle en vaut vraiment la peine. Les performances des têtes d'affiche du dominant Rouge et Or, tels Baptiste Mory, Loïck Laramée, Arthur Heinkélé et Cathrerine Gariépy sont impressionnantes!
Et que dire de la forte concurrence des Carabins face à la domination de Laval? C'est sûr que les programmes sportifs universitaires sont en continuelle reconstruction, une fois les diplômes en poche, joueurs et joueuses quittent, mais l'Université de Montréal a souvent été plus que dans le coup, plus particulièrement du côté des filles qui ont dominé au cours des dernières années avec plusieurs titres provinciaux et ayant même été couronnées championnes canadiennes à deux reprises.
S'il y a des équipes qui triment dur pour finir dans le top 5 (on pense entre autres à l'UQTR, Bishop, Concordia…), certains joueurs, sur le plan individuel, s'affirment drôlement. Dans cette optique, le nom de Ryan Mitchell de Concordia s'impose de lui-même. En 2015, à son premier tournoi universitaire, il avait signé la victoire et depuis, il se place couramment parmi les leaders du circuit.
Louis Julien
Un circuit universitaire de golf québécois plus compétitif serait la meilleure des choses pour l avenir. Il n est pas normal que Laval domine depuis 17 ans chez les garçons.
Espérons que les autres universités investissent en temps et personnel pour rehausser leur programme de golf comme ils l ont fait pour leur programme de football.
Espérons le tous pour le bien du golf au Québec. Il y a des bons jeunes golfeurs au Québec.