«Pour passer le temps, j'allais prendre de longues marches. C'était tranquille, il y avait peu de monde. Et les gens ne se parlaient pas. Pour respecter les règles sanitaires, les gens s'évitaient. C'était difficile…»
Notre collaboratrice Denise Lavigne a dû faire un choix difficile, le printemps dernier, quand la pandémie s'est installée. Pro enseignante au The Club at Quail Ridge dans le sud de la Floride, à chaque été elle a l'habitude de revenir au Québec poursuivre son travail au Club de Golf Pinegrove et au club de Golf Le Mirage. Sauf qu'avec le virus, il lui a fallu se résigner à demeurer en Floride pendant la saison estivale.
«Financièrement, explique-t-elle, il y avait plus davantage pour moi de demeurer ici (Floride) que de rentrer au Québec. Mais cela a été une décision déchirante.»
Car elle s'est retrouvée seule, loin de ses proches qu'elle avait hâte de revoir, dont sa mère plus particulièrement.
«En mars et avril, rappelle-t-elle, il y avait encore trop d'incertitude et rentrer au Québec m'aurait occasionné des coûts supplémentaires sans savoir si les revenus seraient là, cet été, car on ne savait pas encore si on allait pouvoir ouvrir les clubs de golf. Alors j'ai décidé de rester.»
Et la solitude n'est vraiment pas quelque chose d'agréable à vivre pendant qu'une menace plane.
«J'en ai profité pour faire du rattrapage dans certaines tâches, faire du ménage dans des dossiers, relate la pro, mais une fois cela terminé, tu fais quoi? Tout le monde était confiné et il n'y avait pas de vie sociale.»
Puis, peu à peu, les règles se sont assouplies, un déconfinement progressif a eu lieu et elle a pu se rendre au terrain d'exercice frapper des balles, s'entraîner un peu. Mais l'assouplissement des règles n'a pas ramené pour autant les clients, plus spécialement ceux du nord.
«Ici à Quail Ridge, mentionne-t-elle, les gens sont plus aisés et plusieurs ont pu revenir assez tôt aux États-Unis. La situation s'est replacée.»
Et donc les cours ont repris petit à petit et, insiste-t-elle, cela se fait dans les règles de distanciation.
«C'est très sécuritaire en général ici, à The Club at Quail Ridge en Floride, les gens respectent bien les mesures, précise Denise Lavigne. Les gens qui sont de retour disent qu'ils n'hésitent pas à conseiller leurs amis de revenir, tout se passe très bien.»
Donc, la situation s'est améliorée ( «C'est beaucoup mieux d'au moins 80%», spécifie-t-elle.) pour celle qui enseigne le golf en Floride depuis de nombreuses années mais elle ne cache pas que lors d'un tel isolement, elle s'est questionnée.
«Tu te poses bien des questions sur ta vie quand tu te retrouves dans une telle situation, explique-t-elle. Tu remets en questions tes plans, tu songes peut-être à réorienter ta carrière, bref tu t'interroges beaucoup. Et j'ai finalement constaté que j'ai une passion pour l'enseignement et le coaching du golf, c'est une belle carrière et je n'ai pas de regret.»