C'est maintenant un fait, pour la majorité des clubs de golf au Québec, la Covid-19 a renfloué les coffres. L'argent nouveau, dans bien des cas, permet d'apporter enfin les améliorations souhaitées mais, la plupart du temps, mises sur la glace. Sauf que là, le téléphone sonne à nouveau aux bureaux des principaux architectes de golf de la province.
Au Québec, nous sommes bien équipés en matière d'architectes ou designers de terrains de golf avec trois firmes importantes qui marchent dans les pas du grand Graham Cooke dont la renommée mondiale n'est plus à faire. Toutefois, à 73 ans, ce dernier a ralenti mais la relève est là.
«Les gens de l'industrie du golf ont travaillé fort ces dernières années pour garder les affaires en santé et cela n'a pas toujours été facile. Là, l'argent rentre et les travaux toujours reportés sont maintenant mis de l'avant. Et ce qui est bien, c'est que les clubs veulent faire les choses comme il faut, pas juste des petites choses pour uniquement plaire aux membres», de dire Neil Haworth, architecte québécois bien connu.
M. Haworth, de la firme Nelson-Haworth, est également actif sur la scène internationale, plus particulièrement en Asie ces dernières années avec des projets aux Philippines, en Chine ou encore au Vietnam. «Cela fait 35 ans que je voyage partout dans le monde pour construire ou rénover des parcours de golf mais maintenant, avec la pandémie, je reste au Québec où j'ai quelques beaux projets en cours», précise-t-il.
L'architecte paysagiste Yannick Pilon, dont les lecteurs de GML peuvent consulter dans nos archives plusieurs de ses textes au sujet de parcours célèbres, explique de son côté que dès l'automne dernier, les appels de clubs de golf sont entrés plus nombreux au bureau de l'entreprise Relief Design avec laquelle il est associé.
«Ce n'est pas toujours pour signer des ententes, mentionne M. Pilon, souvent pour consulter ou encore demander des plans, mais la Covid-19 nous a amené effectivement plus de clients et pas juste issus du monde du golf. On travaille entre autres sur des parcs municipaux, même l'aménagement de parcs à chiens, en somme, le plein air a beaucoup gagné en popularité avec la pandémie.»
Autre entreprise bien connue dans l'univers du design de parcours de golf au Québec, soit Huxham Design Golf, ne chôme pas non plus. Les frères Warren et Darrell ont à leur palmarès une cinquantaine de parcours de golf un peu partout dans le monde. En entrevue avec Warren, on apprend que la firme reçoit elle aussi plus d'appels provenant des clubs de golf.
«Et cela s'aligne justement avec la bonne saison qu'ont connue les clubs», estime celui qui, en dehors du Québec, gère aussi la construction d'un parcours de 18 trous au Nigéria.
En ce moment, dans la province, Huxham Design Golf travaille sur des projets au club L'Épiphanie de même qu'aux Îles de Boucherville en plus de projets de plans à venir avec St-Georges et le Royal Québec. Mais le principal dossier en cours pour cette firme demeure la création du deuxième parcours au club La Tempête à Lévis.
D'ailleurs un premier neuf trous de ce nouveau parcours devrait être accessible vers le 9 juillet de cette année, en rassemblant les trous les plus rapprochés de l'actuel terrain, puis le 18 au complet sera inauguré en 2022.
Pour les autres entreprises, un survol de projets donne, chez Relief Design, un réaménagement des fosses au club Rosemère-Fontainebleau, un plan d'amélioration à long terme au Lotbinière de même que des travaux au Country Club de Montréal et au Mirage.
Du côté de Nelson-Haworth, on parle de réaménagement de trous au Saint-Raphaël (photo d'ordinateur en manchette), de travaux au Royal Ottawa, d'un plan de 5 ans au Elm Ridge et d'un réaménagement du champ d'exercice à la Vallée du Richelieu.
«Il y a aussi quelques projets chez certains clubs pour la construction de trous visant à améliorer le jeu court, explique Neil Haworth. On dispose alors de 3 à 6 trous à normales 3 pour permettre aux amateurs d'améliorer cet aspect de leur jeu. De plus, ces mini parcours aident au développement des jeunes débutants.»
Donc la Covid-9, on s'entend, a créé bien des souffrances mais, au moins, elle aura eu cela de positif, elle aura permis à plusieurs de renouer avec le plein air, avec le golf. Personnellement, nous ne serions pas surpris si dans les prochains jours on vous annonçait la réouverture de clubs fermés il y a quelques années mais qui reviennent pour accueillir les golfeurs plus nombreux.
Il y a d'ailleurs eu le 9 trous Beaurivage sur la rive sud de Québec qui vient de rouvrir et à noter aussi le changement de propriétaires du club Rougemont où ce parcours exécutif visera justement à développer la nouvelle clientèle qui, par la suite, envahira les parcours réguliers.