L’Espagnol Jon Rahm vient de passer par toute la gamme des émotions en l’espace de deux semaines. Des montagnes russes de sentiments que bien des golfeurs ont déjà vécues.
Simplement pour bien situer l’histoire de Rahm, revenons sur le fil des évènements. Le samedi 5 juin dernier, après avoir joué des rondes de 65 et 64 plus tôt dans la journée, on lui apprend qu’il a testé positif à la COVID 19 et par le fait même il doit se retirer du Tournoi Mémorial qu’il mène par 6 coups après 3 rondes.
Non vacciné correctement, Rahm encaisse le choc et doit s’isoler pendant une dizaine de jours. Après avoir obtenu l’approbation du Tour (tests négatifs), Rahm se dirige vers San Diego le 13 juin pour prendre part au US Open.
Malgré sa situation, Rahm demeure un des favoris pour remporter le tournoi. Démontrant une attitude exemplaire, Jon Rahm ne blâme personne pour ce qui lui est arrivé et se concentre sur sa préparation en vue du troisième tournoi majeur de la saison.
Chemin faisant, Rahm a eu à consoler sa femme et d'autres, des gens proches de lui dans son entourage qui trouvaient très injuste ce qui lui arrivait.
Dans cette tempête, l’Espagnol est demeuré droit comme un chêne. «Je savais que je jouais très bien. Mon golf était très bon et je croyais au fond de moi que quelque chose de bien s’en venait», a raconté le golfeur de 26 ans quelques minutes après avoir remporté son premier tournoi majeur en carrière.
Mentalité
Cette pensée positive, elle se développe. Et je crois fortement que le sport du golf aide à développer une bonne force mentale. Jon Rahm est présentement un des meilleurs joueurs de golf au monde. Pour arriver à ce statut, il y a nécessairement eu des hauts et des bas.
Un golfeur vit régulièrement ce genre d’émotions. Ramenez ça à plus petite échelle. Pendant une ronde de golf de 18 trous, vous vivez toutes sortes d’émotions. Des joies, des déceptions, des frustrations, de temps en temps des surprises (par exemple un coup d’approche qui tombe dans la coupe sur une distance de plus de 100 verges).
Et ces émotions se répètent au fil de votre semaine, de votre saison de golf. « On aime ça, on va revenir demain pareil…» C’est certainement une phrase que vous avez déjà entendue ou même encore déjà prononcée vous-même.
Qu’il le veuille ou non, un golfeur qui joue régulièrement ou qui veut jouer régulièrement n’a d’autre choix que de forger son caractère. On en manque des coups pendant une ronde. Mais on persévère et on continue.
C’est exactement la mentalité qui a permis à Jon Rahm de traverser les deux dernières semaines et de vivre une grande déception puis, 15 jours plus tard, un des plus beaux moments de sa jeune carrière.
Sur le terrain
Et Jon Rahm a aussi démontré une belle force de caractère pour revenir de l’arrière dans la quatrième et dernière ronde de l’Omnium américain. Rahm a réussi des coups roulés importants pour des oiselets au 17e et 18e trou et ainsi ramener une dernière carte de 67. Son cumulatif de -6 lui a donc permis de devancer le Sud-africain Louis Oosthuizen par un coup.
Jon Rahm a joué à la hauteur de son immense talent pour récolter son premier majeur. «This is the First of many (le premier de plusieurs)», a dit Tim Mickelson, dimanche, en soirée.
Et Tim Mickelson, qui est le frère de Phil (et son cadet présentement ), sait de quoi il parle puisqu’il a été l’entraîneur de l’équipe de l’université Arizona State lors du séjour de Rahm à cette université.
Qui plus est, Rahm a remporté le US Open le jour de la fête des pères (comme c’est le cas habituellement d’ailleurs) en serrant dans ses bras sa femme Kelley et son fils de 3 mois, Kepa.
«Ça a été difficile, il a dû rester loin de ses parents, mais il a eu une attitude hors pair, je suis fière de lui», a justement dit sa femme dimanche dernier.
On a donc assisté à la rédemption de Jon Rahm à Torrey Pines le week-end dernier. Et son parcours de joueur de golf lui a permis de contrôler ses émotions, d’accepter sa situation et de se concentrer sur ce qu’il pouvait contrôler.
Chapeau Jon Rahm!
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Bonne semaine!