West Palm Beach, Floride – «On ne travaille pas pour cela nécessairement, mais une petite tape dans le dos comme celle-ci, ça fait toujours du bien.»
Dans son bureau adjacent à la boutique du club Okeeheelee en Floride, Mary-Lee Cobick a le sourire facile. Il y a aussi de la fierté dans son regard. Pas de prétention, juste une certaine satisfaction du devoir accompli. Il y a 19 ans, elle entreprenait une carrière de professionnelle de golf aux États-Unis et voilà que récemment la LPGA américaine lui décernait le titre de Pro de l'année!
«Je suis contente car ce prix souligne effectivement le travail de base que je fais quotidiennement», exprime-t-elle.
Dans la communauté
Et ces tâches qu'elle relève chaque jour, il n'y a pas à dire, elles sont nombreuses: gérer le personnel de trois établissements, créer, développer et concevoir les programmes d'enseignement, participer aux levées de fonds pour que ces mêmes programmes fonctionnent bien, renouveler les contrats avec les autorités concernées, régler les permis d'affaires, commander les équipements et articles pour les boutiques, etc…
Pour être reconnue Pro of the Year 2016 aux États-Unis, la Québécoise a dû d'abord être reconnue par ses pairs dans sa propre région (sud-est américain) et ensuite sortir du groupe des six femmes retenues au niveau national.
«Je crois que les personnes du comité de sélection ont retenu mon implication dans la communauté, analyse-t-elle. Je ne fais pas seulement que gérer, je vais sur le terrain, j'approche les gens. Je fais du bénévolat sans hésiter, plus particulièrement lorsqu'il s'agit des programmes juniors. C'est important de le faire, à mon avis, et je crois que cela a joué en ma faveur pour ce titre.»
Ses deux familles
Dans quelques semaines, à Orlando en Floride, elle recevra officiellement la plaque soulignant son titre de Pro 2016. Elle ne se le cache pas, à ce moment-là, les émotions seront fortes et elle aura une pensée pour bien du monde, notamment pour ses «deux familles», celle d'Abitibi et celle de Floride.
«Tu sais, lance-t-elle, un soupçon de nostalgie dans les yeux, tout commence par le fait de jouer au golf toute jeune, de prendre un bâton de golf dans tes mains alors que tu es une enfant. Mon père est à la tête du club L'Oiselet, à Amos, et c'est là que tout a débuté pour moi. C'est sûr que je vais penser à lui quand on va me remettre le prix en janvier, comme ce sera aussi le cas pour ma mère Louise, ma soeur Karen et mon frère John. Sans eux, je ne serais pas arrivée où je suis maintenant.
«Et il y a Donna White et sa fille Kristin, poursuit-elle, ma petite famille de Floride. C'est Donna qui m'a fait comprendre l'importance qu'au-delà du jeu, il y a aussi la gérance du golf. Avec Kristin, maintenant, on a pris la relève de Donna et je suis fière de suivre ses traces.»
Dans l'échange, un court silence s'installe. A-t-elle le mal du pays, lui avait-on alors demandé. Avant même qu'elle ne réponde, on savait déjà la réponse par son regard qui s'évade: «J'aime tellement cela retourner au Québec, en Abitibi, quand j'ai le temps pendant l'été! J'adorerais être plus proche. C'est vraiment chez nous, là-bas: les odeurs, l'air ambiant, la bouffe…»
Mais voilà, elle est en Floride, là où elle est pro, Pro de l'année 2016, d'ailleurs!
Une autre Mary
À souligner que lors de la remise des prix à Orlando, dans quelques semaines, une autre Québécoise, une autre Mary, en passant, sera aussi récompensée.
En effet, Mary Ritchie, de Hudson, a obtenu le titre d'Entraîneur de l'année 2016. Active au sein d'équipes universitaires en Californie, elle a entre autres fait sa marque en étant coach à la fois de l'équipe féminine et de l'équipe masculine de UC Riverside. Les deux équipes ont été championnes de leur conférence!