Il suffit parfois d'un simple élan mal placé pour créer des dégâts bien plus sévères qu'un double bogey… «J'ai vu des blessures à l’œil, des fractures de l'os orbital et même des dommages au cerveau», note Me Nancy Lapierre, avocate en Floride qui a eu des dossiers de ce genre à traiter concernant des golfeurs venus du nord.
On s'imagine facilement la scène: ça placote sur le tertre de départ en attendant que l'allée se libère, on est plus ou moins attentif ou sur nos gardes quand un membre du groupe décide de faire quelques élans de pratique. Mais il y avait derrière lui un partenaire de jeu…
Cela peut se produire n'importe où, bien sûr, mais quand cela arrive à l'étranger, connaître les règles en vigueur à propos de certains litiges, telle une réclamation après avoir été blessé accidentellement par un compagnon de jeu, demeure primordial.
«Pour le golfeur fautif, de préciser Me Lapierre, c'est habituellement son assureur qui gère le dossier. C'est souvent dans la clause responsabilité civile de son assurance maison ou celle de son condo en Floride. Pour la victime, toutefois, c'est là qu'on intervient. Il y a plein d'aspects et de détails dont il faut tenir compte avant d'accepter une offre de règlement.»
Bien sûr, après le passage auprès d'un spécialiste en médecine, Me Lapierre conseille au golfeur blessé de la consulter le plus tôt possible.
«L'important, explique-t-elle, c'est surtout de ne pas signer une quittance trop rapidement. Les compagnies d'assurance veulent clore le dossier et une quittance signée met fin à toute autre procédure par la suite. Pourtant, avec des blessures à la tête, les symptômes et les effets négatifs peuvent perdurer des années! C'est pourquoi je recommande d'attendre avant de régler. J'ai vu des cas où, pendant des années, la personne a souffert d'intenses maux de tête, a connu des pertes de mémoire majeures ou, encore, de l'incapacité à dormir.
«Dans l'état de la Floride, ajoute Me Lapierre, il y a prescription après 4 ans pour les causes de négligence, c'est-à-dire que le dossier ne peut plus être traité passé cette période. Ça, c'est pour la Floride, mais cela peut être différent pour des états comme les Carolines où les amateurs de golf québécois vont régulièrement.»
Car elle traite des dossiers de réclamation partout aux États-Unis et pas juste pour les golfeurs, les victimes d'accidents (de la route ou autres) formant la majeure partie de sa clientèle.
Me Nancy Lapierre insiste, consulter dès le départ est primordial, d'autant plus que cela est gratuit. «On examine le dossier et s'il n'y a pas possibilité d'aller plus loin, si on constate que cela ne débouchera sur aucune réclamation, il n'en coûte absolument rien au client. C'est juste s'il y a possibilité de poursuivre que l'on est payé et cela est basé sur un pourcentage de la somme réclamée et obtenue. Donc il n'y a rien à débourser si l'on veut nous consulter.»
À noter, pour finir, qu'il faut évidemment démontrer qu'il y a eu négligence, ce que Me Lapierre, avec ses 25 ans d'expérience dans le domaine des accidents, s'occupe d'établir. Donc si vous êtes atteint par un élan au moment où le golfeur frappait son coup, ce dernier n'a pu être négligent, c'est vous qui vous êtes approché. Même chose si c'est au champ d'exercice (driving range).
Murray Henley
Je me rappelle avoir joué avec un joueur occasionnel qui, après avoir frappé une drive qui ne faisait pas son bonheur, était retourné à son sac pour chercher une deuxième balle et frapper une autre drive.
Sauf qu’il était le dernier à frapper et avait frappé cette deuxième balle sans l’annoncer. Pendant ce temps, les autres joueurs du groupe avaient commencer à marcher vers le fairway…
Cette deuxième balle m’avait sifflé à environ un pied à côté de l’oreille droite.