Montréal – «Oui, il y aura bientôt un pro québécois sur la PGA et plus vite qu'on pense. Je dirais d'ici 4 ans.»
Le coach Daniel Santerre a à peine hésité quand nous lui avons posé la question à savoir si, un jour, on pourra applaudir un joueur originaire du Québec évoluant sur le plus grand circuit de golf au monde. On l'a interrogé à ce sujet car, quelque part, on a affaire à quelqu'un qui s'y connaît, œuvrant auprès de plusieurs espoirs québécois du golf, tels l'étoile montante Céleste Dao et son frère Malik, de même que Jean-Philippe Denicourt et sa soeur Mathilde, les soeurs Paradis, soit Lory et Audrey, et quelques autres.
Selon l'entraîneur Santerre, les jeunes pros actuels (on pense ici aux Vincent Blanchette, Joey Savoie, Sonny Michaud, P-A Bédard, Raoul Ménard et compagnie) commencent à croire que cela peut être possible d'atteindre la PGA alors que ceux qui s'en viennent, eux, sont convaincus qu'ils s'y rendront.
«La génération actuelle est vraiment meilleure que les précédentes et celle qui s'en vient le sera encore davantage. Je vois aller ces ados que j'entraîne et pour eux, il n'y a pas de barrière, pour eux c'est tout à fait normal de viser la PGA», fait-il remarquer.
Pour aider ces jeunes, Daniel Santerre a un plan, un programme précis qu'il applique tout au long de la formation de ces espoirs.
«Depuis que je travaille avec Céleste (Dao), celle-ci a toujours suivi ce plan», a-t-il mentionné en rappelant qu'aujourd'hui la jeune fille se retrouve sur l'équipe canadienne junior.
Et ce plan, M. Santerre l'a élaboré il y a 13 ans. Approchant la cinquantaine à ce moment, il avait décidé de tenter sa chance sur le Champion Tour.
«J'avais tout mis en place pour un programme de deux ans et qui me mènerait jusqu'aux qualifications pour le circuit senior de la PGA, explique-t-il. Mais voilà, dès les premières semaines où je mettais en application ce programme, je me suis blessé sérieusement à une main pendant un tournoi. Et cette blessure a fait en sorte que je n'ai pas pu me rendre aux qualifications.»
Superstar
Donc pour lui, si les jeunes athlètes québécois ayant ambition de se rendre jusqu'à la PGA suivent un bon programme donné par un bon entraîneur, pas de doute, ils peuvent réaliser leur rêve.
«L'important par la suite, prévient-il, c'est qu'ils ne manquent pas d'argent. S'il y a des problèmes monétaires, ce sera pas mal plus difficile.»
Un professionnel québécois dominant qui a déjà passé par ces étapes de qualifications intenses à divers niveaux et de recherches de financement, en l'occurrence Dave Lévesque, ne se prononce pas si l'on verra ou non bientôt un talent québécois sur la PGA, mais il sait qu'il faut un soutien à long terme de ces athlètes, qu'il ne faut surtout pas les laisser à eux-mêmes après les avoir encadrés de façon intensive pendant quelques années.
«J'ai parfois l'impression qu'on est à tout prix à la recherche de la superstar, estime-t-il, et cela n'est pas bon. On dirait que l'on souhaite que le premier Québécois qui percera sur la PGA doit être un Brooke Henserdon, qu'il devient tout de suite une vedette du circuit.
«Chaque joueur qui fait un pas en avant, poursuit Dave, pave la voie aux autres. Et ce n'est pas parce que le joueur n'obtient pas dès le premier coup sa carte, ou s'il l'a obtenue et qu'il la perd l'année suivante, qu'il faut pour autant l'abandonner, le laisser à lui-même. Son cheminement peut en inspirer d'autres et eux, peut-être qu'ils y parviendront par la suite.»
Pendant qu'il nous explique son point de vue, il nous vient à l'esprit les efforts d'athlètes féminines comme Maude-Aimée Leblanc et Sara-Maude Juneau qui ont besogné fort pour atteindre la LPGA et le Symetra Tour avant de se retirer quelques années plus tard. Anne-Catherine Tanguay a suivi (elle vient cependant de prendre une année sabbatique) et l'on voit, pas loin, des filles comme Josée Doyon, Valérie Tanguay, Brigitte Thibault, Caroline Ciot et bien sûr Céleste Dao qui frappent à la porte.
Mais si l'on revient aux gars, rappelons que cet été il y a des jeunes qui ont offert des performances impressionnantes. Quand un Christopher Vandette débute la dernière ronde du championnat provincial avec cinq oiselets, un bogey et un aigle pour ensuite, quelques semaines plus tard, triompher au championnat canadien, on se dit que Daniel Santerre vise juste quand il prédit qu'on devrait voir d'ici 4 ans un Québécois sur la PGA.
Francois Mathieu
Monsieur Santerre, j’ai beaucoup d’estime pour vous parce que je vous ai vu jouer et vous m’aviez impressionné. Par contre, j’ai 64 ans , je suis dans le golf depuis plus de 54 ans et je peux vous dire que je ne verrai jamais un golfeur québécois sur le PGA Tour de mon vivant. Pourquoi ? Pour plusieurs raisons d’ordres techniques et cognitives:
– Des parcours trop faciles au Québec pour obtenir les qualités requises d’y adhérer.
– Un manque de compétitions sérieuses pour les jeunes au Québec.
– Un climat n’aidant pas vraiment , malgré le fait que les jeunes prospects étudient aux USA.
– Un bassin de population pas très élevé, ce qui réduit énormément le % de réussite.
– Un tempérament de type »latin » ce qui implique beaucoup trop d’émotions sur un parcours de golf.
– Sans vouloir en faire un point important: $$$$$$ ca en prend beaucoup pour jouer sur le PGA Tour.
Pour les plus âgés, j’ai connu 2 prospects qui avaient toutes les qualités pour y adhérer…ou presque:
Daniel Talbot pour son talent et sa hargne; Robbie Jackson: il avait tout celui-là.