Vendredi dernier. l’Américain Kevin Chappell est devenu le 11e joueur à réussir une ronde de 18 trous en jouant moins de 60. Chapell a ramené une carte de 59 (-11) lors de la 2e ronde du Tournoi présenté au complexe Greenbrier de West Virginia.
Cette performance exceptionnelle est une autre preuve concrète de la qualité des golfeurs qui évoluent sur le PGA Tour.
Je pense vraiment qu’on ne réalise pas à quel point ces joueurs sont dans une classe à part.
J’estime qu’il y a d’excellents golfeurs ici au Québec. Autant sur les circuits professionnels qu’amateurs, on assiste à des rondes spectaculaires. Vincent Blanchette a remis une carte de 60 plus tôt cet été lors de la Coupe Sani Marc à Victoriaville
Mais jouer 59 sur un parcours qui accueille un tournoi du PGA Tour, faut le faire. C’est une journée unique dans la carrière d’un joueur, une ronde où le golfeur entre dans une zone rarement atteinte.
Dans le cas de Chappell, il a amorcé sa ronde avec une normale 4. Par la suite il a réussi 9 oiselets consécutifs. Vous avez bien lu NEUF de suite! Après un premier neuf de 28 (-8), il a complété sa ronde avec 2 normales sur ses 17e et 18e trous de la journée pour remettre une carte de 59 (-11).
«Après mon oiselet au 16e trou, j’ai dit à mon cadet que je voulais jouer 57!», a dit Chappell après sa ronde historique. Comme quoi le golfeur de 33 ans se sentait dans une journée unique.
La suite
Quand vous êtes golfeur, vous savez très bien que d'une journée à l’autre les résultats peuvent être complètement différents. C’est en même temps la beauté du golf.
Ce qui est le plus difficile au golf, c'est d’être le plus régulier possible dans ses performances. Autant à l’intérieur d’une ronde qu’au fil des journées et des semaines qui passent.
Dans le cas de Chappell, il a été incapable de maintenir le rythme et a terminé le tournoi avec un cumulatif de -5.
Il faut aussi savoir qu’il revient d’une opération importante au dos. Pour un golfeur professionnel, ce genre de blessure peut être très difficile à surmonter.
Chappell était d’ailleurs très émotif en pensant à sa dernière année de réhabilitation et, surtout, à tous les gens qui l’ont aidé à surmonter cette épreuve.
Évidemment qu’il aurait aimé mieux jouer samedi et dimanche mais avec un peu de recul, Chappell reconnaît que sa ronde de 59 est un signe très positif et une ronde sur laquelle il peut bâtir pour la prochaine saison.
Pensez-y
Tranche de vie, j’ai joué cet été une ronde de 70 (-2). Rien d’extraordinaire vous allez dire, vous avez raison. Mais en repensant à ma ronde, je me disais que je n'avais pratiquement pas raté de coups dans ma journée.
En fait, je me suis fait la réflexion suivante: comment font-ils pour jouer 62, 63, 64 régulièrement ?
Cette interrogation vous a probablement déjà traversé l'esprit. On se gratte la tête et on se dit que les joueurs du PGA Tour sont vraiment dans une classe à part.
Et soyons honnêtes, Kevin Chappell n’est pas nécessairement le nom le plus connu dans le monde du golf. Il faut être un très bon amateur de golf pour savoir qui il est.
Parmi les choses qui séparent réellement les pros du Tour des autres golfeurs sur la planète, une ronde sous les 60 est pour moi un fait concret de cet écart de talent.
Pour jouer ce genre de ronde sur le Tour, avec les difficultés associées au terrain, un joueur doit allier puissance, précision et doigté sur les verts à un niveau expert.
Des coups de départ à plus de 300 verges au cœur de l’allée, des approches à l’intérieur de 125 verges dans un rayon de 7 à 8 pieds du trou et des coups roulés en dedans de 10 pieds réussis à presque 100% d’efficacité sont d’autres faits qui séparent la crème de la crème dans le monde du golf.
Le temps d’une journée au moins, Kevin Chappell était au sommet de la montagne. Un exploit rarissime qui confirme une fois de plus le slogan du Tour employé il y a quelques années: These guys are good.
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Bonne semaine!