Lévis – Dans quelques jours se tiendra au Québec un événement qui n'a pas eu lieu depuis plusieurs années dans le monde du golf, soit l'ouverture d'un nouveau terrain. Et c'est dans la région de Québec que cela se passe, plus précisément au club La Tempête où, début août, le premier neuf trous du deuxième parcours sera inauguré.
Il y a un peu plus d'un an, nous avions roulé au milieu du chantier avec l'un des architectes au projet, Warren Huxham, question d'avoir un aperçu du futur parcours. Il y a quelques jours, nous y sommes retournés, toujours en compagnie de M. Huxham, pour voir le produit final qui sera ouvert bientôt.
L'an passé, nous parlions d'une œuvre d'art et c'est encore vrai à quelques jours de l'ouverture. Incroyable de constater qu'un terrain vague au milieu duquel circulaient véhicules lourds et tracteurs devienne, douze mois plus tard, une belle étendue d'allées de golf gracieuses et baignées à certains endroits de bassins d'eau garnissant davantage ce décor enchanteur.
Du côté de l'architecte Warren Huxham, on y va plutôt avec une analogie musicale.
«Ce sera comme un album de musique, dit-il tout en roulant sur les vertes allées. Dans un album, il y a des pièces plus dance, plus rock, mais aussi des ballades, des chansons tout en douceur. C'est semblable sur le terrain. Les golfeurs vont tantôt affronter des trous robustes où il faudra jouer son meilleur golf pour s'assurer d'une normale alors qu'à d'autres trous, les chances d'oiselet seront meilleures.»
L'architecte parle aussi d'illusion d'optique tout en nous faisant une démonstration de cette fameuse illusion. Alors on s'installe sur le tertre de départ d'une normale 4. Devant nous s'étire une allée impeccable bordée de menaçantes fosses de sable. C'est étroit, il faudra être précis, pense-t-on.
Mais voilà, on se dirige justement à la hauteur des fosses et, surprise, tout est large. Le design a été conçu de manière à laisser entrevoir un niveau de difficulté élevé alors qu'en réalité l'aire d'atterrissage (landing area) des coups de départ est plutôt permissif.
«Avec l'installation de plusieurs tertres de départ, parfois jusqu'à sept, précise Warren Huxham, les golfeurs pourront attaquer le terrain selon leur niveau de jeu. Pour les longs cogneurs, c'est sûr que le landing area sera plus étroit. Ce ne sera pas nécessairement facile pour eux.»
Il ne faut toutefois pas oublier le jeu sur les verts. Car rien ne sera gagné de ce côté-là. Ils sont immenses et ondulés à souhait, alors les possibilités de rendre les coups roulés ardus sont nombreuses.
«Il n'y a aucun vert de moins de 6000 pieds carrés, rappelle M. Huxham. Certains, comme celui du futur neuvième trou quand le terrain sera complètement terminé dans deux ans, recouvre pas moins de 13 000 pieds carrés!»
Donc c'est d'abord un premier neuf qui sera en opération dans quelques semaines. Mais quand tous les 18 trous seront complétés, il s'agira d'un parcours de 7300 verges.
Lors de l'annonce officielle du début des travaux, en 2019, le directeur général, André Raymond, ne cachait pas ses intentions de recevoir un jour un tournoi de la PGA ou autre circuit majeur. C'est pourquoi les architectes ont retenu dans leurs plans des espaces pouvant accueillir une éventuelle foule.
«Ce sera un parcours de type parkland et stadium, mentionne Warren Huxham. À certains endroits, de 15 000 à 20 000 personnes pourront être regroupées pour être témoins de performances des meilleurs joueurs.»
Tout au long de la promenade en sa compagnie, on constate facilement que l'architecte est fier de son travail, de son œuvre. À ses yeux, il s'agira de l'un des plus beaux complexes de golf au Québec.
«Sérieusement, dit-il, convaincu, quand tout sera terminé, je crois que nous aurons signé notre plus beau projet jusqu'à maintenant. Ce sera vraiment un très, très beau terrain de golf.»
Ok… entendre cela de la bouche d'un type qui a été associé à des projets tels Fontainebleau et Le Maître… cela en dit long!