Bromont – «Cela fait quelque temps que j'hésite mais là, ça y est, je suis décidé, je prends ma retraite. Surtout avec ce qui est arrivé à mon frère…»
Je ne connais pas beaucoup Michel Lafrenière, à vrai dire cela ne fait qu'un peu plus d'un an qu'on se parle, se rencontre et qu'on échange de temps à autre. Mais cela suffit pour savoir qu'on a affaire à une bonne personne, un bon gars. Le genre que l'on veut tous comme ami.
Et voilà qu'il annonce qu'il prend sa retraite à titre de directeur de l'association avec qui il travaille depuis plus de 12 ans, soit l'ACGQ (Association des clubs de golf du Québec). Il ne part pas parce qu'il n'aimait plus cela, non plus qu'il n'est plus apte à relever des défis, non, tout simplement parce qu'il est temps, dit-il, il est temps de passer à autre chose et de profiter un peu plus de la vie avant…
«Cet été, rappelle-t-il, mon frère est décédé d'un cancer foudroyant. Il n'avait que 61 ans! Quand tu vis cela et que tu es déjà en réflexion concernant ta possible retraite, cela t'aide vite à prendre une décision.»
Pur bonheur
Assis dans un coin discret du lobby du Château Bromont, où se tenait le Sommet du golf, Michel se confie sans détour, relate avec enthousiasme ses années consacrées au monde du golf. Il rappelle d'abord qu'il a toujours été un organisateur dans l'âme depuis sa tendre enfance à Trois-Rivières, vous savez, le type qui prépare les tournois de balle du coin, ceux de hockey aussi, bien sûr, et les soirées qui s'en suivaient, etc.
Il était donc tout naturel pour lui d'axer sa carrière professionnelle dans ce sens. C'est ainsi qu'il s'est retrouvé à gérer une station de ski avant de faire le saut au golf de Grand-Mère, puis à celui de Godefroy avant de se joindre à l'Association des directeurs de golf qui deviendra l'ACGQ.
«J'y ai passé 12 ans, précise-t-il. Douze années de pur bonheur!»
Il le dit lui-même, il n'est pas du genre à faire de longs discours. Toutefois, quand vient le temps d'accorder une entrevue pour parler de l'ACGQ et du golf en général, là, ouf, il est volubile!
«J'ai vraiment aimé mon passage à l'ACGQ, insiste-t-il. Ce sont des gens extraordinaires où tout le monde est sur le même pied. Que tu viennes d'un club de golf très sélect ou que tu travailles pour un club plus modeste, tout le monde est égal à l'ACGQ et cela, c'est tout à leur honneur.»
Ce dont il est le plus fier, lorsqu'il regarde en arrière pour jauger le travail accompli, c'est la mise en place d'un réseau de partenaires.
«Créer ce réseau de partenaires, de fournisseurs de biens et de services pour les clubs, avec des ristournes, a permis, je crois, à l'association d'évoluer. Et ce que l'on a négocié avec nos partenaires, on ne l'a pas négocié pour l'association, mais pour les clubs de golf», souligne-t-il.
Jouer au golf
Tout au long de l'entrevue, il revient souvent sur le travail accompli par sa complice, soit sa conjointe Janine.
«Quand j'ai commencé avec l'ACGQ, mentionne-t-il, j'ai prévenu les gens que, pour organiser, pour gérer, je serais là à 100%. Mais pour les chiffres, je ne l'ai pas mais Janine, elle, elle est forte dans ce domaine. Alors cela a été formidable de pouvoir compter sur elle tout ce temps.»
Maintenant que la retraite se pointe, Janine et Michel vont les faire, ces voyages tant rêvés et, évidemment, ils vont jouer au golf comme jamais!
«Ça, c'est sûr! Surtout que, après 12 années à côtoyer le monde du golf, les invitations à jouer ne manquent pas!»
Avoir du fun
Michel Lafrenière est bien placé pour poser un jugement sur ce qui se passe actuellement avec l'industrie du golf. Et pour lui, le mystère n'est pas si grand.
«Dans le temps des fêtes, raconte-t-il, j'organise avec plusieurs membres de ma famille, une randonnée en raquettes à neige. Les pistes sont bien entretenues, la distance est raisonnable, chacun a sa lampe portable, bref tout est en place pour passer une belle soirée.
«D'une année à l'autre, continue-t-il, le groupe grossit. Et pourquoi grossit-il, à ton avis? Tout simplement parce que les gens ont du fun, du plaisir, ils s'amusent. Et c'est là que je veux en venir avec ce qui se passe depuis quelques années avec le monde du golf. Il faut que ce soit agréable de jouer au golf. Si les jeunes n'ont pas de fun sur un terrain de golf, ils n'iront pas, c'est aussi simple que cela.»
Donc c'est maintenant à son tour d'aller jouer souvent au golf. A-t-il un bon handicap? A-t-il un record à battre? Nous lui demandons cela, naïvement, en oubliant ce qu'il venait de nous dire…
«Il y a longtemps que je ne joue plus au golf juste pour le score. Je joue au golf pour le fun!», tranche-t-il.