C'est toujours un plaisir pour moi de voir jouer Bubba Watson, particulièrement lorsqu'il s'amuse et qu'il joue avec confiance. Après un passage à vide de quelques années, Bubba a retrouvé le plaisir de jouer et le voici gagnant d'un troisième tournoi cette saison sur le circuit de la PGA.
Ayant débuté l'année 2018 au 117ème rang mondial, Bubba a retrouvé sa place parmi les 50 meilleurs suite à sa victoire sur le parcours Riviera de Los Angeles, au mois de février dernier. Assurément, Watson aime jouer ce parcours. Il a ainsi inscrit sa troisième victoire en carrière dans ce tournoi.
«C'est un parcours qui demande de la créativité, de l'imagination. Ici, tu visualises ton coup et tu exécutes», avait dit Bubba quelques heures après avoir récolté son dixième gain en carrière sur le PGA Tour. Et s'il en est un qui peut être créatif et spectaculaire sur un terrain de golf, c'est bien Bubba Watson.
Son coup le plus étincelant, et qui lui a permis de se faire connaître un peu plus, est sûrement celui qu'il a effectué en prolongation en 2012 pour remporter son premier veston vert. Un long crochet gauche droite alors qu'il était à l'extérieur de l'allée, sur une distance de 164 verges, qui a abouti sur le vert et qui l'a mené à la normale pour ainsi lui permettre de battre Louis Oosthuizen. Un coup que l'on revoit de temps en temps et qu'on n'a pas fini de revoir.
Tout abandonné!
Habitué de terminer assez régulièrement dans le top 10 des tournois auxquels il participait suite à sa victoire à Augusta, Bubba a connu deux années plutôt difficiles au niveau des résultats en 2016 et en 2017. Bien qu'il ait remporté le tournoi Genesis au Riviera Country Club, en février 2016, Watson n'a pas été choisi par le capitaine Davis Love III pour représenter les États-Unis à l'automne. Pilant sur son orgueil, il a accepté un rôle d'adjoint au capitaine pour aider à sa façon à la conquête de la Coupe Ryder.
Mais au fond de lui-même, Bubba se posait de sérieuses questions. Son jeu n'était plus aussi bon et une maladie, toujours non diagnostiquée, lui a fait perdre une vingtaine de livres. Cette combinaison l'a donc poussé à se questionner sur son intérêt à continuer sur le PGA Tour. En 2017 , il n'a pas gagné un seul tournoi et une seule fois il a terminé dans les 5 meilleurs. Il a songé à tout abandonner.
«J'ai trouvé extrêmement difficile la dernière année et demie (presque deux ans). C'était dur parce je veux faire partie des meilleurs. J'ai occupé une place dans le top 10 mondial pendant quelques années et de voir mon classement dégringoler m'a amené à me demander si la fin de ma carrière s'en venait.»
Championnat Travelers
Dimanche dernier, Bubba Watson a donné tout un spectacle. Une ronde de 63 ( -7 ) l'a mené à une troisième victoire cette saison et sa douzième en carrière sur le PGA Tour. Une ronde à l'image de Bubba. Un chip dans la coupe provenant de derrière le vert au dizième trou. Quelques coups de départ dont lui seul connaît le secret, et des coups roulés opportuns. Pas de doute. Bubba a retrouvé sa confiance sur le terrain et le revoici tout près du top 10 mondial (il est treizième exactement cette semaine).
Il s'agissait de la troisième victoire pour Watson au TPC River Highlands, au Connecticut, où a lieu le Championnat Travelers. Au même titre que le parcours Riviera, ce terrain est au goût de Bubba. Son œil voit très bien les coups à jouer sur ce terrain et il adore compétitionner sur ces allées. Tous les golfeurs ont des terrains préférés où ils se sentent à l'aise et plus en confiance. Le golf se joue majoritairement dans la tête, ce n'est donc pas surprenant de voir des succès répétés pour certains golfeurs.
Gerry «Bubba» Watson est un autodidacte du golf. Outre quelques conseils de son père (décédé en 2010), il n'a jamais pris de leçons de golf. Habitué à se débrouiller par lui-même, Bubba s'est forgé une sacrée belle carrière. À l'aube de la quarantaine, ce gaucher natif de Bagdad, en Floride, a retrouvé le plaisir de jouer et de gagner. C'est pas moi qui va s'en plaindre puisque j'aime bien voir Bubba en action. Il sort de l'ordinaire et c'est bien ainsi. Le PGA Tour en a bien besoin.
Denis Gilbert
Superbe texte Ray, un gros merci de partager avec nous!
Et en prime, un gaucher qui en honore un autre! 😉
Ray Cloutier
Merci Denis! Faut bien se tenir entre gauchers loll….
Carl Pelletier
Ben d’accord avec ça! 😉