Les blessures font malheureusement partie du sport. Particulièrement dans le sport d'élite. Et le PGA Tour n'y échappe pas. Par contre si un joueur du Canadien de Montréal se blesse, il touchera son salaire, sera bien traité par l'organisation et aura l'occasion de retrouver sa place dans l'alignement une fois sa blessure guérie.
Dans un sport individuel comme le golf du PGA Tour, la réalité est toute autre. Les joueurs gagnent de l'argent uniquement s'ils performent. Dans un tournoi régulier, vous n'êtes pas sans savoir qu'un joueur qui ne fait pas la coupure ne remporte aucun montant d'argent. Et il a ses dépenses à payer.
Perdre sa carte ou son droit de jouer sur le Tour en raison de la qualité de son jeu sur le terrain, un joueur est prêt à vivre avec cette possibilité. Maintenant les blessures, c'est une autre paire de manches, comme on dit.
En 1985, le golfeur canadien Jim Nelford a été victime d'un accident de ski nautique. Son bras droit a été lourdement endommagé. Et c'est lui qui est donc l'instigateur de ce que l'on connaît maintenant comme le système d'exemption médicales du PGA Tour.
À l'époque, Nelford avait profité de certaines exemptions. Mais le tout s'est raffiné avec le temps. C'est donc en 1987 officiellement qu'est né le programme d'exemption.
J'essaie de résumer ce système d'exemptions assez complexe et qui est toujours en évolution. Récemment des discussions ont eu lieu parmi les différents comités du Tour concernant les maladies mentales. Le décès l'an dernier, par suicide, de Grayson Murray à l'âge de 30 ans a ravivé les discussions à ce sujet.
Il existe donc des exemptions médicales pour les golfeurs réguliers du Tour. Comme à la petite école, ça prend un billet du médecin pour confirmer la blessure et sa gravité. C'est tout à fait normal parce qu'on s'entend qu'il pourrait y avoir de l'abus. Un joueur dans une mauvaise séquence pourrait prétexter une blessure quelconque.
Il existe trois catégories d'exemption essentiellement. Depuis 1995, on a établi à 4 mois la durée de l'absence pour juger qu'il s'agit d'une exemption majeure ou mineure. L'autre catégorie concerne les maladies graves ou situation familiale particulière (exemple un enfant atteint d'un cancer).
Maintenant, une fois qu'on a établi la situation, comment récompenser le joueur à son retour au jeu? Selon la durée de son absence, il obtiendra un nombre de tournois auxquels il peut participer avec son exemption. Et le but est de lui permettre de retrouver sa place dans les 125 premiers au classement pour garder sa carte, son droit de jeu.
Le nombre de tournois octroyés est calculé selon l'expérience du joueur sur le Tour. Le plus petit nombre de tournois permis depuis l'instauration de ces exemptions est de un. En 2021, Ryan Brehm avait reçu une exemption pour un tournoi après avoir contracté la COVID -19. Lors du tournoi au cours duquel il s'est servi de son exemption, Brehm a remporté l'omnium de Porto Rico. On appelle ça profiter de sa chance, de son occasion.
L'idée de ce blogue cette semaine m'est venue en regardant Bud Cauley jouer les 2 derniers tournois (Players et Valspar). En tant qu'amateur de golf, son nom ne m'était pas étranger, mais il y avait un petit bout de temps qu'on avait entendu parler de lui.
Victime d'un terrible accident de voiture au mois de juin 2018, Cauley a vu sa carrière de golfeur en péril pendant plusieurs années. Cauley a eu 5 côtes fracturées, une jambe cassée et un poumon perforé dans cet accident survenu en Ohio.

Il a tenté un retour au jeu à la fin de l'année 2018, mais des complications médicales l'ont ensuite forcé à mettre sa carrière en veilleuse pendant plusieurs années.
L'an dernier, il a reçu une exemption médicale de 27 tournois. Et avant les 2 dernières semaines, ses résultats n'étaient pas impressionnants. En 21 tournois il avait raté 8 fois la coupure. Sa 6e position au Players et sa 4e position au championnat Valspar le place maintenant cette semaine au 35e rang de la Coupe Fedex. À moins d'une catastrophe, Bud Cauley retrouvera donc une carte régulière du PGA Tour à la fin de cette saison-ci.
Le système d'exemptions médicales est donc essentiel sur le Tour. Bien sûr, ce ne sont pas tous les joueurs qui profitent comme Brehm et Cauley de la chance qui leur est donnée. On estime à 30% le taux de réussite pour retrouver le statut initial du joueur avant sa blessure (ou son exemption).
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Bonne semaine!