Fort Lauderdale, Floride – «J'ai confiance pour la prochaine saison. J'ai un excellent entraînement hivernal et mon golf est bon. Les résultats que j'obtiendrai, sur le circuit de l'AGP l'été prochain, seront déterminants, vont davantage guider ma réflexion.»
Compétiteur actif sur le circuit des pros du Québec, Louis-Pierre Godin du Ki-8-Eb à Trois-Rivières, est effectivement en pleine réflexion. Rencontré récemment au club prestigieux de Lago Mar, à Fort Lauderdale en Floride, le compétiteur de 31 ans dit être à la croisée des chemins.
«Je suis très bien au Ki-8-Eb, insiste-t-il, le club travaille fort pour continuer d'attirer des membres et de bien les servir, et tout cela est très motivant. J'ai connu une bonne saison 2014, sur l'AGP, ce qui est encourageant pour la prochaine saison. Sauf que je suis bien conscient que, si je veux aller plus haut, une décision devra être prise et comme je viens de le dire, la prochaine saison de compétition sera déterminante.»
PGA Tour Canada
Quand Louis-Pierre Godin dit qu'il veut aller plus haut, c'est le circuit du PGA Tour Canada dont il parle. Au moment de la rencontre, il s'était inscrit pour les qualifications du printemps en Californie, mais hésitait toujours.
«C'est une décision qui implique bien des choses, rappelle celui qui a déjà joué sur ce circuit, de même que participer à plusieurs tournois des mini-tours dans le sud des États-Unis. Cela implique entre autres qu'une certaine stabilité et une diversité dans le travail de tous les jours, soient mises de côté. Quand tu agis comme assistant-pro, comme c'est mon cas au Ki-8-Eb, tu rencontres les gens, tu organises des choses et tu enseignes, tout en faisant de la compétition sur le circuit québécois.
«Mais si je vais plus haut, continue-t-il, tout ce que je ferai c'est de frapper et frapper des balles dans le but d'amasser de bonnes bourses et ainsi espérer bien gagner ma vie. À 31 ans, je ne suis pas sûr de m'engager là-dedans. On verra! On verra ce que seront mes résultats lors la saison 2015, sur l'AGP. Je saurai alors plus à quoi m'en tenir.»

Habituellement, le calendrier des compétitions des pros du Québec est dévoilé en avril.
Bon terrain
Cela fait quatre ans que le jeune pro quitte l'hiver, en janvier, pour s'entraîner sous le soleil de la Floride. C'est toutefois la première année qu'il s'installe au Lago Mar, un choix qu'il ne regrette en rien.
«Les installations sont superbes, de qualité, précise-t-il. Le terrain est en excellente condition, offre de bons défis, et il y a d'excellents joueurs dans l'équipe à la boutique, joueurs avec qui je joue régulièrement et qui me permettent de garder un bon niveau de compétition.»
Au moment de la rencontre, toutefois, son séjour au Lago Mar tirait à sa fin. Louis-Pierre expliquait qu'il allait rejoindre, au centre PGA Village, plus au nord, un groupe de juniors avec qui il travaille l'été au Ki-8-Eb. Et de toute évidence, ces retrouvailles l’emballaient!
«C'est vraiment un beau groupe de jeunes, lance-t-il, enthousiaste. Ils ne sont pas juste bons, ils sont aussi motivés, appliqués, toujours à l'heure. C'est donc aussi très motivant pour moi de les aider un peu.»
Les jeunes, justement
Parler de ces jeunes amène le pro à donner son avis sur la situation du golf, actuellement.
«Ce n'est pas facile pour les clubs de golf ces temps-ci, et, je crois que l'une des raisons qui a conduit à cela, c'est l'absence d'encadrement sérieux et intéressant auprès des juniors. Les clubs n'ont pas fait beaucoup pour motiver les jeunes à venir jouer et, plus tard, devenir membres. On leur a toujours donné des heures pas croyables pour accéder au terrain après les exercices dans le champ de pratique.
«Qu'est-ce qu'ils font, les jeunes, quand ils ne peuvent s'amuser, ils ne peuvent pratiquer un sport qui, pourtant, les passionne? Ils vont faire autre chose. Et aujourd'hui, on le constate, la relève n'est pas au rendez-vous.»
Une autre réflexion donc pour Louis-Pierre Godin? Non, pas vraiment, de ce côté-là, son avis est clair. Mais pour ce qui est de sa carrière, on devra attendre la fin du calendrier 2015.
«Oui, je serai davantage fixé à ce moment-là, termine-t-il, et rien ne m’empêche, pendant l'été, quand le PGA Tour Canada sera en Ontario ou en Nouvelle-Écosse, d'aller essayer quelques qualifications du lundi.»