Le plus prestigieux tournoi de golf amateur au Québec, le Duc de Kent 2022,est maintenant chose du passé. Une autre édition, la 88e qui a vu 138 des meilleurs joueurs amateurs du Québec compétitionner sur les allées du parcours Royal au club Royal Québec de Boischatel.
Un coup d’œil au classement final m’a amené une réflexion sur l’état de la situation concernant le golf amateur masculin au Québec.
Parmi les 30 premiers joueurs au classement final, on remarque très peu de joueurs âgés de 30 ans et plus. Alors la question qui tue, comme ils disent à Tout le Monde en Parle (la grande messe du dimanche soir), est-il encore possible pour un joueur de plus de 30 ans de gagner le Duc de Kent ? Et pourquoi en est-il ainsi?
D’abord je tiens à dire que ce n’est pas par frustration ou par émotion négative que j’écris ce blogue, je ne fais que constater et tenter d’analyser la situation.
Je trouve ça extraordinaire de voir autant de jeunes athlètes choisir le golf pour s’épanouir et se divertir. Et les jeunes joueurs sont de mieux en mieux encadrés. Résultat, le niveau de jeu s’améliore constamment.
La distance parcourue des coups frappés par les plus jeunes leur confère un certain avantage. Que ce soit sur les coups de départ ou encore sur la distance de frappe avec un fer 9 ou un pitching wedge, les jeunes ont très souvent un avantage.
Ceci leur permet de transformer les normales 5 en normales 4. En fait, c’est sur les normales 5 et sur les longues normales 4 et normales 3 que la différence se fait sentir un peu plus.
Tenter d’atteindre un vert avec un fer 4, 5, ou 6 n’a pas le même coefficient de difficulté qu’avec un fer 8, 9 ou un pitching wedge. Bien sûr il faut ensuite l’exécuter, mais si on joue le jeu des probabilités, plus le numéro du fer est élevé meilleures sont les chances d’être plus précis.
Vous comprenez bien ma réflexion ici concernant la distance et c’est un avantage évident. Malheureusement, plus on avance en âge plus on perd de la distance. Mais ce n’est pas tout, évidemment.
Il reste la portion la plus importante, soit la finition. Le jeu court est primordial pour inscrire un bon pointage. Être habile autour des verts et particulièrement sur les verts demeure la clé du succès.
«Aujourd’hui mon putter a très bien fonctionné c’est habituellement la portion de mon jeu que je dois travailler», a justement dit le champion de cette 88e édition, Alexandre Mercier, à l’issue d’une 2e ronde presque impeccable sur les verts.
Déclaration intéressante de ce champion âgé de 20 ans. Frapper loin, ce n’est pas tout. La touche finale doit y être aussi.
Attitude
Il y a aussi l’aspect mental qui entre en ligne de compte. Savoir composer avec les situations qui se présentent. Jamais trop haut, jamais trop bas au niveau des émotions.
Sur cet aspect, j’ai tendance à donner un avantage aux plus expérimentés d’entre nous pour bien gérer les événements. L’expérience ça ne s’achète pas.
Pointage
Puis quand je jette un regard plus précis sur le pointage gagnant cette année (-2) , je me dis que plusieurs joueurs (jeunes et moins jeunes) sont capables de jouer ce pointage après 2 rondes.
Des rondes avec un score autour de la normale, les joueurs qui participent au Duc de Kent en jouent plusieurs durant l’été, donc rien d’inaccessible ici.
Ma conclusion est donc que oui, c’est encore possible pour un joueur âgé de plus de 30 ans de compétitionner, voire gagner le tournoi Duc de Kent.
Par contre, soyons honnêtes, la marge de manœuvre est plus petite pour les plus vieux. La distance est un avantage, mais le jeu sur les verts décidera des résultats.
J’aime beaucoup voir tous ces jeunes joueurs évoluer sur les allées des parcours de la province. C’est impressionnant de les voir frapper aussi loin et avec autant d’aisance.
Du même coup, le golf permet de voir dans une même compétition jeunes et moins jeunes. Et c’est là toute la beauté de ce merveilleux sport.
Le Duc de Kent c’est notre Masters à nous, les golfeurs amateurs, et quel plaisir ce fut encore une fois pendant 2 jours de vivre cet événement unique et prestigieux.
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Bonne semaine!
