Mirabel – L'aventure a débuté tout à fait par hasard, un beau samedi de l'été 1976. Daniel Paquin avait 12 ans. Il s'était pointé le matin au club UFO, non loin de chez lui, à Laval, pour de nouveau offrir ses services. Cette fois fut la bonne, l'ado responsable de ramasser les balles ne s'était pas présenté, alors il l'a remplacé à pied levé. Et depuis…
Quelque 45 ans plus tard, il raconte: «En remplaçant ainsi un jeune qui n'était pas rentré travailler, je me suis embarqué, sans le savoir, bien sûr, dans un projet de vie qui continue toujours aujourd'hui. J'occupe maintenant les fonctions de directeur général au club Glendale et de surintendant au UFO.»
Eh bien! si cela ce n'est pas de la fidélité… «Je n'aime pas cela quand ça bouge trop, ajoute-t-il en riant. Ça fait d'ailleurs 37 ans que je suis marié!»
Il y a quelques semaines, nous faisions la connaissance de cet homme sans prétention et pratiquement toujours souriant, lors d'un événement au club Glendale à Mirabel. Après un bref échange, nous avions convenu de poursuivre la discussion dans les jours suivants, question de réaliser une entrevue complète pour retracer avec lui ce passé consacré au golf.
Quand même, débuter dans le golf à 12 ans et ne jamais le quitter pendant les 45 années qui suivent, il faut aimer cela, il faut être passionné à l'extrême! «Et le mot retraite ne fait pas partie de mon vocabulaire, tient-il à préciser. J'aime tellement ce que je fais.»
Pendant l'échange, un souvenir refait vite surface. «Je ne me souviens pas du moment précis, commence Daniel Paquin, mais je me rappelle qu'à quelques reprises, Mme Françoise St-Germain, l'une des copropriétaires, m'a dit qu'à 12 ans, quand elle me demandait ce que je voulais faire plus tard dans la vie, je répondais devenir un surintendant de terrain de golf. Et c'est ce qui s'est passé!»
Tout au long de l'entretien, on devine facilement qu'il est grandement reconnaissant envers la famille St-Germain, propriétaire du UFO et, depuis 1986, du Glendale où M. Paquin a pris les rênes de l'entreprise en 1994 quand le parcours Élite a été ajouté au terrain qui comptait alors que 18 trous. À l'entendre, c'est clair que la famille St-Germain avait décelé chez lui quelque chose de spécial, quelque chose leur disant qu'il fallait croire en ce jeune homme dévoué.
C'est ainsi qu'après quelques étés à ramasser les balles dans la cage grillagée au champ de pratique, il devenait un employé régulier pour la maintenance du terrain. Cela s'est passé à 16 ans et, peu après, il se retrouvait chef d'équipe pour ensuite devenir assistant au surintendant.
«La famille St-Germain m'a alors inscrit à l'école d'horticulture à Saint-Hyacinthe, spécifie M. Paquin. Ensuite, on a payé mes études à l'université de Guelph.» (Petite précision, la plupart des grands architectes de golf canadiens et surintendants passent ou sont passés par cette école.)
Celui qui n'avait jamais touché à un bâton de golf avant de se pointer par hasard à 12 ans au UFO, est vite devenu un adepte.
«J'ai touché à tout dans le monde du golf, rappelle-t-il. Avant les Golf Town et autres magasins de ce genre, il faut se souvenir que le Centre UFO a été un pionnier en matière de magasin de golf à grande surface. Il y avait des boutiques partout dans le grand Montréal et même à Ottawa. Donc quand le terrain fermait, à l'automne, je me retrouvais dans les boutiques à vendre de l'équipement ou à faire de la réparation de bâtons.
«Au fil de toutes ces années, poursuit-il, j'ai eu la chance de côtoyer les grands golfeurs québécois. Les Adrien Bigras, Normand Doyle, Carlos Blanchard et autres pros célèbres, je les ai pratiquement tous connus. Ils sont tous passés par le UFO pour venir s'entrainer ou pour y travailler.»
À ses yeux, le Centre UFO demeurera toujours un beau club d'entrée de gamme. «C'est un terrain parfait pour les gens qui s'initient au golf», assure-t-il, convaincu.
Pour ce qui est du Glendale, pas de doute à son esprit comme quoi ce club en est un de grande qualité tout en restant abordable.
«C'est un club ouvert au public, certes, mais aussi et surtout un club à membres, soutient M. Paquin. Même pour ceux qui sont plein privilèges, cela demeure toujours très abordable.»
Et quand est-il de son golf, à lui? Est-ce qu'il s'y adonne souvent?
«Il fut un temps où je jouais plus régulièrement, répond-il, mais maintenant, depuis quelques années, je joue une fois par semaine au Glendale avec M. Bernard St-Germain. On n'en manque pas une! Et pour moi, maintenant, cela me suffit amplement.»
Le ton change légèrement, Daniel Paquin poursuit l'échange d'une manière plus posée, calme, comme pour mieux partager ce qu'il ressent vraiment lors de ses journées de travail…
«Y a-t-il quelque chose de plus beau qu'un terrain de golf?, demande-t-il alors. Et moi j'ai l'opportunité d'être toujours sur un terrain de golf. J'aime bien sûr le côté gérance, administration du club, mais me retrouver sur le parcours à orchestrer le travail de l'équipe, à discuter avec les employés, à jaser avec les membres, cela me rend heureux! Jamais je ne me plaindrai de mon travail.»
Et cela fait 45 ans que ça dure et, comme il a tenu à le préciser plus tôt dans l'entrevue, pas question d'arrêter de sitôt.