Avant même de former un couple amoureux, ils étaient dévoués corps et âme au golf. Et 35 ans plus tard, leur aventure se poursuit, Denis Jodoin et Élyse Fleury consacrent encore et toujours leur vie de couple au golf.
Ils sont des centaines et des centaines de passionnés de golf au Québec donnant sans compter de leur temps pour leur sport – comme dans bien d'autres disciplines, d'ailleurs. Mais pour ce couple de Québec, rarement aura-t-on vu un niveau d'implication aussi élevé, que ce soit pour la fédération provinciale, leur association régionale ou encore leur propre club, en l'occurrence le Castor sur la base militaire de Valcartier.
«Le Castor, c'est MON club!, tient tout de suite à préciser Denis, militaire de carrière. Je suis membre depuis 51 ans à ce club qui fête ses 60 ans cette année. J'y aurais été bien avant mais à l'époque, j'étais basé en Allemagne.
«J'y ai tout fait mais d'une manière inversée, poursuit-il, sourire en coin. J'ai été directeur général, ensuite assistant-directeur, puis capitaine et maintenant préposé aux départs à temps partiel. Habituellement, c'est plutôt un cheminement contraire que les gens font.»
C'est clair, sa compagne et lui ont le Castor tatoué sur le cœur. C'est d'ailleurs sur les allées de ce club que leur relation a débuté. Élyse raconte:
«Un de mes oncles m'avait demandé de compléter son quatuor du dimanche, il manquait un joueur. J'y suis allée et Denis était du groupe. Il ne m'a pas parlé de la partie, seulement au 18e trou! Là, il m'a demandé si je voulais rejouer avec lui prochainement. Il ne m'avait pas adressé la parole pendant 17 trous et voilà qu'il m'invitait! J'étais un peu choquée mais je l'ai pris au mot. Le mercredi suivant nous jouions à nouveau ensemble et… et là tout a commencé!»
Le destin ne pouvait que rapprocher ces deux êtres déjà fortement dévoués, chacun de leur côté, certes, au golf. Élyse était à fond dans l'association régionale féminine pendant que Denis, entre autres activités bénévoles pour son sport, avait la charge d'évaluer les parcours pour établir ce qu'on appelle le rating et la slope. Élyse se joignit par la suite à lui dans cette tâche.
Ils ont donc touché à tout: évaluation de terrains, assistance pour les tournois, présidence de l'association féminine, direction de la section senior chez les hommes et, bien sûr, l'arbitrage. Là, cependant, c'est le domaine d'Élyse. Celle qui a terminé sa carrière d'infirmière en tant qu'enseignante de soins infirmiers, a plongé tête première dans l'arbitrage, un domaine, dit-elle, où il y a tant à apprendre.
«J'ai toujours aimé être précise dans tout ce que je fais, explique-t-elle. Dans ce sens, être arbitre de golf cadre parfaitement pour moi. Oui, on joue au golf pour s'amuser mais pourquoi ne pas le faire dans le respect des règles? Quand vous jouez au hockey et vous êtes en hors-jeu, vous êtes tout simplement en hors-jeu et l'action doit reprendre. Dans n'importe quel autre sport, même quand ça se déroule dans un contexte amical, on respecte les règles. Pourquoi ne pas le faire au golf?»
Pas de doute, l'arbitrage l'anime, la passionne. Quand elle en parle, une étincelle brille dans ses yeux. Mais ce n'est pas juste le respect des règles, ce à quoi elle tient précieusement, qui la captive.
«On y fait de très belles rencontres, assure-t-elle, emballée. La majorité des joueurs sont très agréables à côtoyer. J'aime bien les juniors. On apprend beaucoup avec eux. Quand tu arbitres leurs compétitions, tout peut arriver. Car pour eux, tout est nouveau.
«Et on peut compter sur une très belle et bonne équipe d’employés permanents chez Golf Québec, souligne-t-elle avec insistance. Ces gens-là sont tous aussi dévoués et sont toujours à l'écoute de nos besoins. C'est un vrai plaisir de travailler avec eux.»
Denis enchaîne: «J'aurais de nombreuses anecdotes sur le golf à raconter, j'en ai vu de toutes les sortes! Mais au-delà de tout cela, on faisait ça par plaisir. Si on n'aimait pas cela, on ne le ferait pas.»
Et Élyse d'ajouter tout de go: «On reçoit tellement en retour! Je me souviendrai toujours de ce jeune qui, après un tournoi, est venu me voir et me prévenir que pour lui il s'agissait de sa toute dernière compétition en tant que junior. Je lui ai dit, d'accord et bonne chance pour la suite mais il est resté là et a ajouté: «Merci, mais puis-je avoir un bisou? On ne se reverra peut-être plus?» Comment ne pas apprécier ce que l'on fait quand ce genre de situation se présente? Je vais toujours m'en souvenir!»
Peut-être ajoutera-t-elle d'autres moments précieux comme celui-là dans les années à venir car, tout comme son compagnon Denis, ce ne sont pas leurs 78 ans qui vont les arrêter.
«À chaque année, explique-t-elle, on songe arrêter, passer le flambeau mais comme l'a dit Denis, on aime tellement cela. Alors d'une année à l'autre on donne nos disponibilités et on recommence.»