Lévis – Le petit Alex riait aux éclats. Il trouvait cela tellement drôle d'avoir vu sa balle disparaître dans le trou après l'avoir frappée du tertre de départ. Sauf qu'autour de lui, les émotions ont monté d'un cran à la suite de ce trou d'un coup.
«Il ne réalisait pas ce qui venait de se passer, de dire sa maman Isabelle. C'est nous, ses compagnons de jeu, qui lui ont expliqué le côté exceptionnel de ce coup. Mais pour lui, après l'euphorie du moment, il est vite passé à autre chose. Comme lorsqu'il était à l'hôpital… Une fois en rémission, il est tout de suite passé à autre chose.»
Alex Blais, du secteur Saint-Nicolas à Lévis, a réussi à 7 ans, le 17 septembre dernier, le fameux exploit du trou d'un coup. Au club La Tempête, au 11e trou, avec son bois un, il a envoyé sa balle 137 verges plus loin, directement dans la coupe. Sa mère Isabelle, son ami Nathan et Nathalie, la mère de celui-ci, ont été les témoins.
«Ce fut spécial que cela arrive avec son grand ami Nathan et sa mère, explique la maman. Ils ont été de ceux qui nous ont grandement supportés lors de l'épreuve.»
Lymphome de Burkitt
Cette épreuve dont elle fait allusion a débuté en octobre 2016 et, si on lui accole un nom, on parle alors d'un lymphome de Burkitt. Un cancer qui a pris par surprise le petit Alex qui, aujourd'hui, est en rémission. Alors quand ce petit bonhomme peut s'élancer encore sur un terrain de golf et y faire un trou d'un coup, cela vaut vraiment la peine d'être souligné.
Le 9 octobre 2016 restera une date figée dans le temps pour Alain Blais, sa conjointe Isabelle Morin et leur fils Alex. Ce jour-là, le gamin s'est réveillé le visage tout enflé et avait des difficultés à respirer. Quelques jours plus tard, le diagnostic, celui que les parents craignaient, est officiellement tombé.
«C'est un type de cancer très agressif, raconte le papa. Quand Alex a été diagnostiqué, il était déjà au stade 4.»
Donc, pour un cancer aussi féroce, cela prend un traitement de même niveau. Alex est resté 6 mois à l'hôpital et la chimiothérapie, il sait très bien ce que c'est. Et un endroit où il ne veut plus mettre les pieds, ce sont les soins intensifs. Car lors des traitements, une bactérie a fait des ravages et il a dû être transféré dans ce département pour y recevoir une multitude d'antibiotiques.
Mais quand ce petit enfant s'amuse devant nous, difficile à croire qu'il y a à peine quelques mois, il était cloué sur un lit d'hôpital, bataillant pour sa survie. Car nous avons affaire à un véritable boute-en-train, à la voix qui porte fort, au sourire large (celui du brave vainqueur) et aux yeux brillants d'énergie.
Du support
«Il avait beau se relever péniblement de ses traitements, relate sa mère, à chaque fois que les médecins entraient dans chambre et lui demandaient comment ça allait, Alex répondait: «Ça va bien!». Alors on a décidé d'agir comme lui. Il nous a inspirés. Il disait toujours que ça allait, donc ça irait pour nous aussi.
«Mais on a également eu beaucoup de support, poursuit-elle. La famille, les amis et les gens de l'école étaient derrière nous et on l'appréciait vraiment. Nous avons reçu de beaux messages d'encouragement, dont celui de la mère de son ami Nathan. Depuis, nous nous côtoyons et, parfois, on joue au golf ensemble comme le 17 septembre où Alex a fait son trou d'un coup. D'ailleurs, Alex tenait à ce que Nathan soit ici, aujourd'hui, pour l'entrevue.»
Le papa d'Alex l'avait initié au golf peu avant que la maladie frappe. Quand les parents de Nathan ont sympathisé avec la famille, c'est là que l'intérêt commun pour le golf est apparu.
«On a constaté que Nathan était un grand adepte de ce sport, mentionne Alain Blais. Alors les deux gamins ont partagé cette passion. Nathan avait fait plusieurs camps de golf. Cet été, on a inscrit Alex et il a accompagné son ami à l'un d'eux. C'est super! Comme Isabelle joue aussi, quand Alex et sa petite soeur seront plus grands, ce sera une très belle activité à faire en famille!»
Moment présent
L'entrevue tire à sa fin: les photos ont été prises, les infos collectées… Mais la maman, Isabelle Morin, a encore une petite phrase à dire. Car on ne vit pas six mois aussi intenses sans qu'il ne reste rien de toute cette expérience. Alors elle lance: «Plus que jamais, maintenant, on profite du moment présent…»
Puis elle hésite. La gorge serrée, elle ajoute: «Oui, profiter du moment présent, c'est facile à dire, mais il faut vraiment être là, le vivre ce moment. Et quand Alex s'est mis à rire après son trou d'un coup, j'ai aussi ri. J'ai ri beaucoup, j'ai ri comme jamais et j'en ai profité pleinement de ce précieux moment.»
Jacques Leclair
L’exploit est unique. Il faut lire entre les lignes l’émotion de la mère et son message qui dépasse de beaucoup cette réussitese sportive. Les parents et les grands-parents ont investi besucoup. Merci à la vie, à la science, à l’amour.