Yvan Beauchemin, retraité actif…

Boischatel – «Trop souvent, les athlètes attendent de ne plus être à la hauteur, de ne plus  »performer » pour arrêter. Moi, j'ai décidé de quitter le milieu de la compétition avant d'en arriver là. Certes, l'intérêt était toujours là, mais le niveau de jeu baissait.»

Il y a deux ans, Yvan Beauchemin remportait son dernier titre en carrière, soit l'Omnium printanier, important tournoi qui, justement, se met en branle ce vendredi au club Beaconsfield. Quelques semaines plus tard, il mettait fin à sa carrière de golfeur de compétition à l'issue de l'Omnium du Québec, à La Tempête, où l'élite du Champions Tour s'était arrêtée.

«…je vais voir si je reste dans la compétition ou, du moins, si je vais en faire autant. Peut-être que je vais diminuer le nombre de participations et m’en tenir davantage aux services à mon club et à l’enseignement», avait-il émis, quelque peu dépité, presque abattu.

Content de sa décision

Ceux et celles qui le connaissent ou le côtoient régulièrement, savent qu'Yvan Beauchemin ne reste pas abattu longtemps, qu'il y a en lui une forme de sagesse bien dosée et un fond de gentillesse inépuisable. C'est donc avec sa bonne humeur légendaire et cette manière d'être inspirante qu'il s'est présenté pour l'entrevue, ce matin-là, au chalet du Royal Québec où il fait maintenant partie de l'équipe de pros.

D'abord, pas de doute, il est content de sa décision de mettre une croix sur la compétition.

«D'autant plus, enchaîne-t-il, qu'une belle opportunité s'est présentée peu après cette décision, soit celle de venir travailler ici, au Royal Québec. J'avais le goût de renouer avec des membres, d'enseigner, de replonger dans une telle ambiance.»

Cette année, le club l'a désigné coordonnateur de golf et quand il nous parle de ses nouvelles fonctions, c'est avec enthousiasme, comme un enfant racontant tout le plaisir que lui procure un nouveau joujou!

«J'ai, entre autres charges, l'intégration des nouveaux membres, dit-il, et je dois conseiller, soutenir, les différents comités. Le contact humain, les relations inter-personnelles, c'est quelque chose de tellement agréable!

«Et il y a ici un dynamisme qui me plaît, continue-t-il, emballé. J'ai vraiment le sentiment qu'ici, au Royal Québec, on ne suit pas le courant, on le dirige! Ça bouge beaucoup dans un contexte économique difficile et il y a une saine gestion.»

Une écurie

Mais revenons à sa carrière et à sa retraite du monde de la compétition. Il ne faut pas oublier que pendant de nombreuses années, celui qui a oeuvré au sein de plusieurs clubs de golf tels Les Dunes, Elm Ridge, Cowansville, Cedarbrook, Bal Moral, La Tempête, etc., compte à son actif une trentaine de victoires. Et du nombre, on parle de champion canadien et québécois à quelques reprises.

«L'année 2005 a été la plus forte avec cinq victoires», se souvient-il avec un large sourire au visage.

Yvan Beauchemin estime maintenant que ceux et celles qui marchent dans ses pas, font bien de regarder du côté de la scène internationale.

«Dans un contexte de mondialisation, on en est rendu là, juge-t-il. Il y a plus d'opportunités et de meilleurs entraîneurs québécois, des coachs qui font de très belles choses. Mais il faut avoir les moyens de s'exporter. Vous savez, participer à des qualifs des circuits majeurs, c'est pas donné.»

C'est pour cette raison qu'il a une idée toute prête de ce qu'il ferait, advenant qu'un jour il mettrait la main sur une beau montant à la loterie.

«Sans hésiter, je créerais une écurie de bons joueurs, comme cela se fait dans le monde du cyclisme. Il y aurait des classes selon les âges et des sessions d'entraînement précises pour corriger les lacunes de chacun. Il y a tellement de plus en plus de bons jeunes joueurs et joueuses au Québec, comme entre autres Charles-Éric Bélanger, qu'il faut soutenir ces talents.»

Donc avis aux intéressés, pourquoi ne pas acheter un billet de loterie à un certain golfeur retraité de la compétition…