Saint-Jean-Port-Joliy – «Si on ne fait rien pour les jeunes, dans 10 ans ils seront où? Sûrement pas sur le terrain de golf.»
Jean-Philippe Cloutier est le capitaine au terrain de golf les Trois-Saumons à Saint-Jean-Port-Joli et, il n'y a pas à dire, il a le club tatoué sur le cœur. Un bon ami à moi se plaît à nous répéter que l'âme d'un club de golf, c'est son capitaine. C'est tellement vrai dans le cas de Jean-Philippe Cloutier!
«Il est impressionnant, nous prévient le directeur du club Danny Poulin. Il est très dynamique, toujours volontaire et il prend de très belles initiatives bonnes pour le club. L'an passé, il n'y avait que 6 juniors ici. Cette année, ils sont 24! Jean-Philippe a créé un programme pour eux et cela a très bien marché.»
Alors nous sommes allés le rencontrer, ce capitaine de club débordant d'enthousiasme, et on a vite constaté que c'est aussi un motivateur. Dans le temps de le dire, pour la photo de groupe, il a encouragé les enfants à prendre la pause et le tout s'est fait dans la gaieté.
Il a le don, c'est clair, d'autant plus que dans la vraie vie, l'homme, dans la jeune quarantaine, travaille aux service des loisirs de Saint-Jean-Port-Joli, donc il baigne en plein dans son métier.
Ce jour-là, il est entouré de Sylvio Bélanger et de Martin Lachance, deux excellents golfeurs qui ont accepté de le seconder pour le bon déroulement du programme junior. Tous deux sont très à l'aise avec la pédagogie, Lachance étant entre autres directeur d'école à Québec.
Comme il est mentionné au début de ce texte, les motivations de Jean-Philippe Cloutier, pour augmenter le nombre de juniors au club, étaient bien simples, mais tellement importantes pour la survie du golf.
Il poursuit dans ses explications: «J'ai grandi non loin du club de golf et j'ai eu l'opportunité de participer à des camps de golf mis sur pied, à l'époque, par M. Jacques Lafrance. Si ce dernier n'avait pas créé cela, est-ce que j'aurais continué dans le golf? Je ne sais pas. Mais c'est sûr que cela a été une très grande motivation pour moi.
«Aujourd'hui, continue-t-il, je veux relancer ce genre d'initiative car j'ai l'impression qu'il y a eu, ces dernières années, comme de la négligence envers les juniors. Et s'il n'y a plus de jeunes sur les terrains de golf, l'avenir de ce sport est gravement menacé.»
Petit coup de pouce de la Covid-19
Quand même, passé de 6 à 24 juniors en quelques mois, faut le faire! Sans rien enlever à cette jolie petite ville sur le bord du fleuve qu'est Saint-Jean-Port-Joli, on n'est tout de même pas dans une métropole et le recrutement, quelque part, ça ne doit pas être aussi facile que cela?
«Je dirais, suggère ce capitaine inépuisable, que la Covid-19 nous a aidés un peu. Plusieurs parents semblaient avoir hâte que leurs enfants aient enfin une activité à pratiquer et notre camp de golf, qui se tient à chaque mercredi, a été bien accueilli. Au point même où des parents, qui ne jouaient pas auparavant, on décidé de devenir membres eux aussi pour ainsi pratiquer ce sport en famille!
«Le prix aussi a aidé, ajoute-t-il. À 150$ pour un junior, c'est très raisonnable pour une initiation complète au golf avec droits de jeu en tout temps plus une clinique par semaine!»
Certes, l'offre est intéressante et aide au recrutement. Mais après l'entrevue, après avoir parlé et échangé avec un type aussi passionné, aussi convaincant et plein d'un enthousiasme contagieux, on s'est dit que ce genre de personnalité doit y être aussi pour beaucoup dans cette réussite d'aller chercher près d'une vingtaine de jeunes de plus.
«Jean-Philippe a eu l'idée de créer une sorte de ligue de type Coupe Ryder avec quelques clubs avoisinants, rappelle alors le directeur Danny Poulin, et dans le temps de le dire tout le monde a embarqué. Il sait facilement convaincre les gens, c'est naturel chez lui.»
Et voilà, on aura compris…