Victoriaville – Elle n'a que 19 ans mais elle frappe la balle aussi loin que les pros expérimentés. Sarah-Ève Rhéaume sait que cette force de frappe avec son bois 1 constitue un avantage et elle espère que cela la mènera loin, aussi loin que la LPGA.
«C'est le but ultime», confirme la jeune fille de 19 ans lorsque nous la rencontrons à l'issue de sa participation à la Coupe Canada, à Victoriaville, il y a quelques semaines. Elle venait de jouer deux rondes au milieu de pros aguerris, qui savent frapper une balle, et elle leur a montré qu'elle aussi peut catapulter la petite boule blanche.
Mais on est d'accord que pour atteindre les sommets, au golf, il faut plus que des longues drives. «Je frappe loin, mais je crois que je suis bonne aussi sur les verts», évalue-t-elle.
«Oui, elle est également très forte sur les verts», convient également son coach Fred Colgan.
Ce dernier connaît Sarah-Ève depuis toujours («J'ai donné des cours de golf à sa mère pendant qu'elle était enceinte d'elle», rappelle-t-il.) et estime que ses chances sont excellentes pour se rendre jusqu'à la LPGA.
«Un joueur comme Dustin Johnson, donne en exemple Colgan, a toujours un wedge dans ses mains lors de son deuxième coup et cela rend la partie pas mal plus facile. C'est souvent le cas avec Sarah-Ève; elle a régulièrement un petit bâton dans les mains pour attaquer le vert. Et c'est là que l'on va travailler fort avec elle. Elle doit peaufiner davantage ce genre de coup et son jeu autour des verts.
«Si elle continue de progresser comme elle le fait depuis ses débuts dans le monde de la compétition, poursuit l'entraîneur, je n'ai pas de doute qu'elle va jouer un jour sur la LPGA. Elle a dû composer avec des blessures mais elle a toujours su rebondir, revenir en force. C'est vraiment une excellente athlète.»
Justement, c'est un trait particulier chez celle-ci, elle affiche une forme physique exceptionnelle, une stature athlétique exemplaire. C'est clair qu'elle a le sport dans le peau. D'ailleurs, il y a peu, elle a dû faire un choix entre le golf et le hockey, sport dans lequel elle excellait également.
«J'ai fait le bon choix avec le golf. Je ne le regrette pas du tout», dit celle associée au club de golf Royal Québec.
Championne canadienne au niveau collégial en 2017, championne provincial cette année, Sarah-Ève Rhéaume a repris récemment ses études dans une université américaine, soit Furman à Greenville en Caroline du Sud. Un milieu qu'elle apprécie beaucoup, un autre choix (celui de l'institution scolaire) qu'elle estime avoir fait le bon, se plaisant à faire de la compétition pour l'équipe les Paladins qui sont dans la division 1 de la NCAA.
Les Paladins peuvent donc compter sur une golfeuse qui peut sembler silencieuse sur un terrain, tellement elle reste concentrée, et dans les yeux de laquelle on voit facilement le désir de vaincre.
«Je suis très combative, admet-elle, autant dans les sports que dans la vie. Je veux gagner.»
«Elle a une très belle attitude sur le terrain, renchérit Fred Colgan. Elle élève son jeu dès que la compétition commence.»
Donc une athlète discrète, peu bavarde, certes, mais déterminée. Pour avoir une idée de sa manière de jouer, on pourrait oser la comparer à Brooks Koepka. Et pas surprenant, d'ailleurs, que celui-ci soit son joueur préféré.