«Pour l'instant, on ne sait pas trop comment gérer tout cela, on va s'y pencher. Je dirais, sans faire un jeu de mots facile, qu'on est encore dans un nuage de fumée concernant la consommation du cannabis. Ce n'est pas encore très clair.»
Dans un mois, le 17 octobre, la loi autorisant la consommation du cannabis entrera en vigueur. Pour M. Patrice Forcier, président de l'Association des clubs de golf du Québec (ACGQ) et directeur général du club La Vallée du Richelieu, il y aura plusieurs heures, dans son agenda, qui seront consacrées à cette nouvelle donne au cours des prochaines semaines.
«Autant ici au club qu'à l'Association, a-t-il précisé lors d'une récente entrevue, cette loi va être analysée comme il le faut. Au club, le CA devra établir des règles pendant qu'à l'ACGQ, nous allons approfondir la question pour en arriver à des recommandations pour nos membres.»
Membres, invités et employés
Le sujet a déjà fait l'objet de discussions et de conférences au sein de l'ACGQ, notamment en juillet dernier lors d'une réunion au Manoir des Sables, en Estrie. À cette occasion, un spécialiste en matière santé et sécurité au travail avait abordé le sujet.
«La première chose qu'il nous a fait comprendre, de spécifier M. Forcier, c'est qu'avec cette nouvelle loi, ce n'est pas parce que l'on peut maintenant consommer légalement de la marijuana, qu'il y aura dorénavant plus de gens qui vont en fumer. Ceux qui ne consomment pas ne commenceront pas nécessairement à consommer.»
L'ACGQ voulait surtout entendre le spécialiste pour qu'il guide les clubs sur la façon de gérer ce dossier par rapport aux membres, aux visiteurs et aux employés.
«Pour les membres et les visiteurs, de dire le président de l'ACGQ, les clubs devront établir des règles de consommation au même titre que toute autre règle touchant au fonctionnement du club. Par exemple, il y a des règles sur le code réglementaire à suivre, il y en a sur la consommation d'alcool sur le parcours et d'autres du genre que les clubs mettent en place tout en respectant les lois qui s'appliquent.
«Ce sera la même chose, poursuit-il, pour la consommation de cannabis. Mais là où il faudra être prudent, c'est auprès de nos employés. De la même façon que l'on n'a pas le droit de laisser un employé en état d'ébriété sur les lieux de son travail, je présume que ce sera la même chose pour quelqu'un sous l'effet du cannabis.»
Mineurs
Où le nuage plane plus particulièrement, face à l'application de cette loi, c'est davantage du côté des mineurs.
«Il y en a des joueurs juniors, à un club de golf, rappelle Patrice Forcier. Il y a quelques années, il a fallu s'ajuster avec la loi interdisant de fumer dans des lieux où des jeunes vont de l'activité physique ou plein air. Les clubs de golf ont dû négocier avec cela. Qu'en sera-t-il avec la consommation du cannabis sur un parcours de golf par rapport aux jeunes?»
M. Forcier a toutefois confiance que le tout se passe bien comme ce fut le cas, fin des années 90, alors qu'il devenait interdit de fumer dans un lieu public.
«La loi entrera en vigueur le 17 octobre et il ne restera plus que quelques semaines d'opération pour nous, a-t-il rappelé. Nous aurons l'hiver pour nous pencher davantage sur ce dossier. Pour le golf, donc, on a un certain répit, mais pour l'industrie du ski, ce n'est pas la même chose. Leur saison débute avec la nouvelle loi.»
Et les joueurs?
Dans un récent sondage effectué par les clubs de la Colombie-Britannique, auprès des amateurs de golf, il semblerait que les avis soient partagés face à la consommation de marijuana sur les parcours. Une dépêche de Radio-Canada faisant état de ce sondage rapportait ces points de vue:
Pour certains des golfeurs sondés, les parcours sont un bon endroit pour fumer du cannabis pendant ou après une partie. Cameron Burns, interviewé par la CBC alors qu’il jouait sur un terrain de golf de Vancouver, croit même que la marijuana pourrait améliorer ses résultats sportifs.
D’autres, comme Dan Gleadle, sont plutôt indifférents. « À chacun son choix », dit-il. Cependant, le directeur général de l’Association des terrains de golf de la Colombie-Britannique, Kris Jonasson, indique que des joueurs plus âgés sont inquiets de fréquenter les parcours en compagnie de joueurs sous l’effet de la marijuana.
Et vous, qu'est-ce que vous pensez de tout cela? Faites-nous part de vos commentaires.
Jean Richard
Bonjour, déjà je trouve que les fumeurs qui laissent leurs mégos partout sur un terrain de golf devraient être averti .Pensez-y ce n’est pas possible, ceux qui le font j,en suis persuadé qu’il ne les jettent pas sur leur propre pelouse. Un jour un directeur aura asse de cran pour règlementé . Tu fume tu te ramasse. Au sujet du pot beaucoup de monde le font déjà
Sylvie Gagnon
Au Club de golf du Lac St-Joseph, un des plus beaux parcours de la région de Québec, le règlement est très clair. Aucune consommation de cannabis sur le parcours, aires de restauration ou stationnement ne sera tolérée autant du côté membres que visiteurs ou employés.
Francois Mathieu
Je viens de lire votre chronique. Je crois qu’il y a actuellement plusieurs dossiers beaucoup plus importants à gérer dans les clubs de golf. Les clubs de golf n’ont pas à se pencher sur ce dossier: ce sera les mêmes règlements que partout ailleurs, tout simplement. Monsieur Richard a un commentaire très pertinent.