«Cette année, pendant 4 mois, sur 4 sites différents, nous avons placé une annonce d’embauche… Zéro, absolument zéro! Aucune personne n'a démontré le moindre intérêt.»
En relatant cet épisode récent, Carole Bergeron, du club de golf La Tempête, à Lévis, résume en quelques mots le défi auquel sont confrontés les clubs de golf au Québec. La pénurie de main-d’œuvre frappe tous les secteurs d'activité et, bien sûr, le golf n'y échappe pas.
Membre du comité consultatif de l'Association Nationale des Propriétaires de Terrains de Golf (ANPTG), Mme Bergeron s'est vu confier le dossier concernant le recrutement des employés car son expérience avec l’embauche de travailleurs étrangers intéresse plusieurs de ses confrères et consœurs du milieu du golf.
On le sait, le club La Tempête est en pleine construction d'un deuxième parcours 18 trous (un premier neuf a d'ailleurs été inauguré en août dernier) et pour construire un terrain de golf, ça prend des bras. Sauf que ça ne débarque pas nécessairement sur le chantier en un simple claquement de doigt.
«Le club gère lui-même le chantier, de préciser Carole Bergeron. Dès le début, nous avons rencontré des difficultés d’embauche. Alors on s'est tourné vers les agences de recrutement de travailleurs étrangers. Depuis l'an passé, 4 travailleurs du Guatemala font partie de notre équipe et leur apport est précieux.»
Justement, lors de notre visite l'an passé du parcours en construction, en compagnie de l'architecte Warren Huxham, ce dernier soulignait la qualité du travail de ces employés venus du sud. «Ils sont vaillants, ils s'appliquent, le travail bien fait leur tient à cœur. Et quand ils constatent que nous sommes satisfaits de ce qu'ils font, ils en sont alors très fiers», expliquait l'architecte responsable du design de ce nouveau parcours.
Ainsi, La Tempête n'a pas hésité à accueillir de nouveau ces travailleurs guatémaltèques en 2021.
«Nous avons déjà entrepris les démarches pour en accueillir d'autres en 2022 et pas seulement pour le chantier sur le deuxième parcours, mais pour l'entretien général dans l'équipe de notre surintendant», mentionne Mme Bergeron qui rappelle aussi que le processus d’embauche ne se fait pas à la dernière minute, loin de là.
«Il y a plusieurs démarches au préalable à remplir avant l'arrivée de ces travailleurs et, une fois ici, ils sont soumis aux mêmes règles et conditions que les travailleurs québécois», précise-t-elle.
Et à propos de ces longues démarches, c'est le point qui agace le plus M. Marc Giraldeau, du Club de golf Terrebonne qui, lui, fait appel à des travailleurs guatémaltèques depuis pas moins de 12 ans.
«Les longues procédures et la paperasserie à remplir, dit-il, c'est probablement le seul inconvénient. Car si nous n'étions pas satisfaits, on n'aurait pas fait appel à eux pendant 12 ans.»
Le Club de Terrebonne embauche une dizaine de ces travailleurs qui, soutient M. Giraldeau, sont grandement appréciés.
«Ils sont bons et pas juste au travail, lance-t-il. Il y a quelques années, l'un d'eux s'est joint à nous pour un tournoi en formule mulligan. Nous avons débuté avec 4 pars en ligne en prenant toujours sa balle!»
Les agriculteurs et maraichers du Québec vous le diront, sans l'apport des travailleurs étrangers comme ceux du Guatemala et du Mexique, les récoltes seraient ardues. C'est justement en s'associant à une agence de placement de ces travailleurs auprès des fermes du Québec que le Club de Terrebonne a pu remédier à son problème de pénurie de main-d’œuvre.
Est-ce à dire qu'ils seront de plus en plus nombreux dans les prochaines années à quitter temporairement leur pays sous le soleil pour venir travailler sur les allées de golf au Québec? Marc Giraldeau et Carole Bergeron y croient. D'ailleurs Mme Bergeron a tenu récemment des webinaires sur le sujet pour les membres de l'ANPTG.
Robert Lavallée
Ce manque de main d’oeuvre n’est nécessairement pas dû au fait qu’il manque de gens qui pourraient travailler mais bien à M. Trudeau avec sa PCU instaurée depuis longtemp et qui a été prolongée…et ceci encourage la paresse…dommage.
Mais, bienvenu à tous ces travailleurs qui ont du coeur au ventre et qui sont heureux à réaliser du bon travail.