Après une longue réflexion, Maude-Aimée Leblanc pense à elle et quitte le golf

Elle a juste mis quelques lignes, tard samedi soir, sur sa page Facebook, pour annoncer son départ du monde du golf. Fidèle à elle-même, Maude-Aimée Leblanc n’a pas cherché à faire un coup d’éclat avec cette décision, elle qui est toujours restée discrète (timide) même si elle évoluait avec les meilleures au monde.

Donc la nouvelle est tombée en fin de soirée samedi, Maude-Aimée Leblanc annonçant sur Facebook qu’elle quittait pour de bon le monde du golf.

«Avec le temps, j’ai enfin réalisé que ce n’était pas mon rêve et que le golf ne me rend pas heureuse même après de bonnes performances», écrit celle qui est golfeuse professionnelle depuis sept ans, ayant joué sur la LPGA et son circuit école, le Symetra Tour.

D’ailleurs, il y a un an, elle a manqué par peu son retour sur la LPGA, lors de la dernière étape des qualifications se tenant à Pinehurst, en Caroline du  Nord. Elle a donc évolué cette année sur le Symetra Tour où elle a fini au 30e rang. Les 10 premières font le saut automatiquement sur le grand circuit. Elle devait donc passer de nouveau par les qualifications, une épreuve qu’elle n’a jamais aimée alors qu’il faut sortir, intensivement pendant deux fins de semaine, son meilleur golf.

Pour elle

Dans son message sur sa page Facebook, on apprend qu’elle n’a jamais été vraiment dans son univers en jouant ainsi du golf professionnel: «Je n’ai pas aimé la personne que j’étais sur le terrain de golf et j’ai toujours voulu faire quelque chose de plus significatif avec ma vie que de frapper sur une petite balle blanche.»

La pro-enseignante Denise Lavigne a été son entraîneur pendant quelques années et peu avant que Maude-Aimée annonce officiellement son départ, elle lui a parlé. Selon Mme Lavigne, il y a longtemps qu’elle y songeait, c’est vraiment après mûre réflexion qu’elle a choisi de se retirer du golf.

«Elle s’est aperçu qu’elle jouait pas vraiment pour elle, mais pour les autres, explique Denise Lavigne. Elle a vraiment pensé à elle cette fois et c’est très bien. Elle est à l’aise avec cette décision et elle a quelques idées sur ce qu’elle envisage faire maintenant.»

En effet, Maude-Aimée Leblanc ne donne guère de précision sur ce qu’elle entend faire maintenant. Par contre, elle tient à remercier ceux et celles qui l’ont supportée tout au long de son cheminement dans ce milieu.

«Je suis tellement reconnaissante face aux gens incroyables que j’ai rencontrés à travers le golf et incroyablement reconnaissante pour le soutien que j’ai eu de tant de gens à travers toutes ces années. Je ne l’oublierai jamais», précise-t-elle en terminant son message.

Il est clair également qu’elle trouvait difficile les déplacements et l’éloignement: «J’étais toujours loin de la maison et des gens que j’aime. Ces moments sont extrêmement difficiles. Je suis très excitée face au prochain chapitre de ma vie et je veux accomplir beaucoup plus.»

Du talent pur

Pour l’avoir suivie assez régulièrement lors des qualifications et autres tournois auxquels elle participait, nous pouvons dire que, même si maintenant nous savons qu’elle n’aimait guère le monde dans lequel elle avançait, nous avons néanmoins affaire à une grande athlète. Une vraie!

Maude-Aimée, native de Windsor en Estrie, a su faire sa marque, à sa façon, au sein de la LPGA. Je l’ai déjà raconté dans un autre texte sur ce site, mais bon, le moment de son départ est propice pour le raconter à nouveau, mais sa puissance avec un driver était reconnue. Lors d’une partie en Floride, je m’étais retrouvé seul, côte-à-côte avec Lexi Thompson (actuellement 5e joueuse au monde) sous un abri pour nous protéger d’une forte et soudaine averse. J’avais précisé à Thompson que j’étais journaliste en provenance du Québec, alors connaissait-elle Maude-Aimée Leblanc qui joue elle aussi sur la LPGA.

L’Américaine avait réfléchi un bref instant puis avait lancé: «Oh Leblanc! Yes, I know her, she’s the long hitter!» (Traduction libre: Oui, je la connais, c’est la longue cogneuse.)

Mais au-delà de ses coups de départ canons, la coach Denise Lavigne rappelle qu’elle avait du talent pur pour le golf.

«Elle avait beaucoup de talent, soutient-elle. Sa seule faiblesse se situait peut-être au niveau de la confiance. Elle est une grande athlète.»