J'étais mourant sur le divan, combattant un début de grippe d'homme (vous savez, la plus dangereuse…) en cherchant le sommeil qui ne venait pas. J'hésitais donc entre écrire mon testament ou un texte pour la prochaine parution, quand un bruit coutumier d'automne résonna. Au dehors parvenaient les cris presque plaintifs des outardes, ce qui ne m'aida en rien à récupérer mais me rappela un article lu sur Estrie.golf à propos des bernaches qui envahissent de plus en plus les terrains de golf québécois.
La capitaine du club de Lac-Mégantic, Anne-Julie Hallée, racontait dans cet article les dispositions prises par la direction du club pour contrer ce problème venu du ciel.
«Depuis 5-6 ans, nous avions des familles de bernaches qui venaient s'installer sur le terrain de golf. Évidemment, les terrains gazonnés avec des étendues d'eau sont l'habitat idéal pour ces grands oiseaux. Elles préfèrent ces endroits dégagés pour voir les prédateurs venir. Ces oiseaux mangent quatre livres d'herbe par jour et évacuent deux livres de matières fécales quotidiennement. Les bernaches du Canada peuvent avoir entre 3 et 6 oisons par année et leur espérance de vie est de 24 ans», écrivait-elle alors.
Solution en bleue
On en convient, le problème n'est pas anodin. Nous en avons parlé à quelques directions de clubs, particulièrement en Estrie et en Montérégie, mais aussi en Beauce, et tout un chacun n'apprécie guère.
«Nous en avons eu effectivement plusieurs, mais on a fait comme au Lac-Mégantic et on a réglé le problème, de dire le pro de Saint-Georges, Mario Fecteau. Comme on n'a tué aucune outarde et qu'on n'a rien brisé au niveau de l'environnement, tout est correct.»

Au club Lac-Mégantic, comme l'explique Mme Hallée, la solution a été somme toute assez simple.
«On a cherché plusieurs trucs, raconte-t-elle lorsque jointe par téléphone, comme placer de faux cygnes sur les plans d'eau, mettre des sirènes, des enregistrements de cris de détresse de bernaches ou encore installer un stroboscope pour les empêcher d'entrer ou de sortir des lacs. Finalement, nous avons juste disposé des cordes bleues tout autour des plans d'eau et voilà, fini le problème des oies!»
On est d'accord, les oies comme telles, sur un terrain de golf, ce n'est pas désagréable à regarder. Ce qui l'est moins, c'est surtout ce qu'elles laissent derrière.
«Elles étaient de plus en plus nombreuses à se poser sur nos plans d'eau, relate Mme Hallée, nous en étions carrément envahis. Et les excréments qu'elles laissent sur place… autant dans les allées que sur les verts… il fallait toujours contourner cette merde.»
Deux cordes superposées

Cette idée toute simple mais efficace, a été mise en place par M. André Dufour, un membre du club siégeant sur le conseil d'administration.
«Quelqu'un m'a déjà dit – je ne me souviens même pas de son nom – que si l'on plaçait des cordes autour des lacs, les oies partiraient, mentionne M. Dufour. Le principe est qu'en disposant des cordes à environ 4 pouces du sol, puis d'autres à 8 pouces juste au-dessus, cela bloque les oies. Les adultes peuvent voler au-dessus pour quitter ou atteindre le plan d'eau, mais pas les oisons. Et comme les oies n'abandonnent jamais leurs petits, elles préfèrent alors quitter les lieux.»
Cette mesure a été mise en place à la fin de la saison 2015. «Cela a marché!, s'exclame M. Dufour. Alors qu'on pouvait compter une centaine de bernaches près du grand lac aux abords des trous 12 et 15, il n'y en a pas eu de tout l'été. Récemment, quelques-unes se sont posées sur le terrain, le temps d'une escale pendant leur migration, et depuis, on n'en a plus vu une!»
Règlement
Donc maintenant, sur un terrain de golf, en plus des piquets rouges, jaunes ou blancs, il faudra tenir compte des piquets bleus! À Lac-Mégantic, un règlement a justement été mis en place pour que cette mesure anti-bernaches demeure. Quand une corde bleue ou un piquet bleu fait obstruction ou nuit à l'élan, les joueurs n'ont pas le droit de les enlever. Ils doivent prendre un allègement avec… un coup de pénalité.
Un petit dossier à analyser pour notre chroniqueur Édouard…
Et pour terminer sur un jeu de mot facile, quoi qu'on en dise, même si l'adage laisse entendre que, où il y a de la joie, il y a du plaisir, on peut maintenant dire: où il y a des oies, il n'y a pas toujours du plaisir! Bon, d'accord, on abuse peut-être un peu trop des Tylenol rhume et sinus… Maudite grippe d'homme!
Richard Lussier
Quand même, cher Martial, malgré ce pépin, on peut comprendre que tu n’as pas été affecté par le rhume de ccerveau!
Excellent billet!
Martial Lapointe
lol merci
Jerry Seguin
Merci pour ces infos Martial.
Pas de trouble d’oies au Club de Victo mais j’achemine cette ruse au Club G Laurier…..
Et pour toi….
2 Tylenols,un « breuvage » chaud…..et dodo !
Martial Lapointe
Merci!