L'Australien Jason Day est le champion 2016 du Players Championship. Il s'agissait de sa 7e victoire en neuf mois. Présentement, cet athlète âgé de 28 ans est le meilleur golfeur sur la planète. Et le plus inquiétant pour ses adversaires, il n'a peut-être pas encore atteint son plein potentiel.
Depuis sa première victoire importante (à l'âge de 13 ans), Jason Day rêve de dominer le monde du golf. Motivé et guidé par la lecture d'un livre écrit sur la carrière de Tiger Woods, Day est en mission pour arriver à ses fins.
Après une enfance difficile qui l'a vu sombrer dans l'alcool, il a su se ressaisir à temps. Celui qui a sorti Day du marasme est toujours à ses côtés, Colin Swatton. À l'époque il était son entraineur de golf, maintenant il est son cadet. Tous les deux forment une équipe redoutable sur le circuit de la PGA.
Mentor
«Colin est mon entraineur depuis plus de 15 ans maintenant. Il est comme mon bras droit, je ne pourrais pas jouer au golf sans lui», a dit Day au cours d'une entrevue il y a quelques jours.

La relation entre Day et Swatton a débuté alors que le père de Jason était toujours en vie. Suite au décès de son père, Day s'est réfugié dans l'alcool pendant plusieurs mois. Pour l'en sortir, la mère de Jason a pris une deuxième hypothèque sur la maison familiale pour permettre à son fils de fréquenter une école prestigieuse de golf du Queensland, la Kooralbyn International School.
C'est là que Swatton est devenu le mentor, le remplaçant en quelque sorte du père de Jason. Les débuts ont été assez houleux puisque Jason était un enfant indiscipliné, qui ne respectait pas beaucoup l'autorité.
«J'ai mis les cartes sur table rapidement avec Jason. Du groupe de 30 golfeurs que je dirigeais, il était celui qui ressortait du lot. Je voyais déjà un beau potentiel en lui», a dit Swatton à propos du golfeur numéro un au monde maintenant.
Travaillant
Jason Day n'est pas devenu le meilleur golfeur au monde par chance. Il a travaillé pour atteindre le sommet. Le champ de pratique est devenu sa deuxième maison. Et Day a le luxe de pouvoir compter sur son entraineur à ses côtés continuellement. Cette combinaison entraineur/cadet/mentor est unique. Pour l'instant, elle est aussi très efficace.
Day a aussi la motivation d'être le meilleur. Il ne se contente pas de ce qui lui arrive présentement. Il cherche toujours à se dépasser. Il vient de gagner 7 de ses 17 derniers tournois. Pendant ce temps, aucun autre golfeur n'a gagné plus de deux tournois!
Apprendre
Avant de gagner aussi régulièrement, Jason Day a aussi mordu la poussière à quelques reprises. «Je déteste perdre. C'est un feeling épouvantable», a dit Day quelques heures après avoir raté un coup roulé qui lui aurait permis d'aller en prolongation au British Open, l'an dernier.
Une semaine plus tard, Day remportait le RBC Canadian Open à Glen Abbey. Un an plus tard, il est passé du 10e au premier rang mondial. Il est maintenant l'homme à battre sur la scène du golf professionnel.
Rare combinaison
Ce qui me fascine le plus dans le jeu de Jason Day, c'est la combinaison efficace de puissance et de dextérité. Plutôt rare de voir un même joueur dominer les statistiques concernant des coups de départs et les coups roulés. C'est pourtant ce qu'a réussi Jason Day la semaine dernière au TPC Sawgrass.
Day ne cesse de travailler son jeu court (100 verges et moins). Avec la longueur de ses coups de départ, il transforme les normales 5 en normales 4. Plusieurs golfeurs peuvent rivaliser avec lui pour la longueur des drives, mais peu de ceux-ci le suivent sur le jeu court (le meilleur exemple est Rory McIlroy).
Et parmi les joueurs qui excellent sur le jeu court (Jordan Spieth, Zach Johnson, Brendt Snedeker), aucun ne peut frapper aussi loin que Day du tertre de départ.
Durer
Jason Day est donc le troisième joueur d'impact à s'imposer sur le circuit de la PGA en trois ans. L'après Tiger a vu Rory McIlroy et Jordan Spieth dominer à tour de rôle la scène du golf. Sans tomber dans l'oubli, ces deux golfeurs ont perdu leur statut de numéro un aux mains de l'Australien Day.
Reste à voir maintenant si ce dernier sera capable de maintenir la cadence et de s'installer pour plusieurs années au premier rang mondial. Des trois joueurs, Day est celui qui se rapproche le plus de ce que Tiger Woods était pendant plus d'une décennie. La motivation y est pour Jason Day, allons voir s'il saura s'imposer pour longtemps.
Au 19e trou
– Le TPC Sawgrass est maintenant fermé jusqu'au mois de novembre prochain. Les 18 verts seront refaits en entier.
– Jason Day a dit une phrase que j'aime bien: «Entourez-vous de gens qui peuvent vous rendre meilleurs!»
– Jordan Spieth répète à qui veut bien l'entendre qu'il ne vit pas de séquelles de son catastrophique 12e trou à Augusta lors du Masters. Il a raté la coupure au Players la semaine dernière. Il est en action cette semaine au Texas pour la Classique Byron Nelson. À suivre!
– Et Spieth, en compétiteur né qu'il est, a avoué être dérangé de voir Jason Day creuser l'écart au sommet du classement mondial. C'est de bonne guerre!
– Les professionnelles de la LPGA sont en action à Williamsburgh en Virginie, cette semaine. Les trois meilleures joueuses au monde sont réunies dans un même groupe pour les deux premières rondes, soit Lydia Ko (#1), Inbee Park (#2) et Lexi Thompson (#3). La Canadienne Brooke Henderson et la Québécoise Maude Aimée Leblanc y seront également.
– Graham DeLaet est le Canadien le mieux classé au monde cette semaine. Il occupe le 130e rang.
SAVIEZ-VOUS QUE?
Le 9 mai dernier, Jack Nicklaus, 76 ans, a joué son âge et encore mieux, une ronde de 72 (égalité avec la normale) au Augusta National, site du Tournoi des Maitres!
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Bonne semaine!