Gerry Bubba Watson n'a jamais pris de cours de golf. En bas âge, il a reçu quelques conseils de son père. Pour le reste, il a appris de lui même à perfectionner son élan de golf. Dimanche dernier, Bubba a remporté son 9e tournoi en carrière sur le circuit de la PGA. Un success story qui sort de l'ordinaire.
Je l'avoue, j'ai un préjugé favorable pour Bubba Watson. J'aime les gens différents qui se démarquent à leur façon et ce, peu importe le domaine dans lequel ils évoluent. Qui plus est Bubba est un golfeur gaucher et qui est reconnu pour son style spectaculaire et imaginatif sur le terrain.
La trentaine
Contrairement aux jeunes loups qui connaissent du succès tôt dans leur carrière professionnelle, Watson a dû attendre jusqu'à l'âge de 31 ans avant de vivre les joies de la victoire sur le circuit de la PGA. C'est donc au mois de juin 2010 que Bubba a gagné le Championnat Travelers, une victoire en prolongation, question d'ajouter du suspens et sa touche spéciale.
D'ailleurs, cinq de ses neuf victoires sont survenues en trous supplémentaires. La plus mémorable est certainement celle obtenue en 2012 sur les terres du Augusta National. Bubba a réussi un coup magistral pour vaincre Louis Oosthuizen et enfiler pour une première fois le fameux veston vert remis au gagnant du Tournoi des Maîtres. Après avoir frappé son coup de départ dans les aiguilles de pins entre deux arbres, il a frappé son fer 52 degrés sur une distance de 140 verges, avec un crochet d'une quarantaine de verges vers la droite. Un coup de golf qui caractérise bien le type de golfeur qu'est Bubba Watson.
«Je ne m'étais jamais permis de rêver jusque-là», avait-il dit après sa première de deux victoires (l'autre en 2014) au Masters.
Bubba golf
Joueurs, analystes et amateurs de golf utilisent l'expression Bubba Golf pour qualifier la façon de jouer de ce golfeur natif de Bagdad, en Floride. Avec les quelques conseils de son père, Bubba aimait bien passer des heures à s'élancer dans la cour arrière du domicile familial. Il frappait des centaines, voire des milliers de fois, une wiffle ball (balle en plastique trouée).
Bubba a joué son golf universitaire en Georgie. Un fier Bulldog qui a rencontré sa femme, Angela, pendant son séjour à l'université. Elle jouait pour l'équipe de basketball.
Watson aime bien dire à son cadet, Ted Scott, sur le terrain: «Si j'ai un élan, j'ai une chance». Et j'ai l'impression que Bubba aime les défis qui sortent de l'ordinaire. Il n'a certes pas un élan standard. Il aime faire bouger la balle dans les airs. Que ce soit de gauche à droite ou l'inverse. Et bien sûr, il est reconnu comme un des plus longs frappeurs sur le circuit. Son long élan fait de lui une attraction à chaque tournoi auquel il participe.
En rose
Bubba Watson est un homme de coeur. Depuis qu'il a débuté sa carrière professionnelle, il essaie d'aider et d’embrasser diverses causes. Au début des années 2000, alors qu'il évoluait sur le circuit Nationwide (maintenant Web.com), il réussissait à amasser quelques milliers de dollars pour aider des gens autour de lui.
En 2006, il est devenu un membre régulier du PGA Tour. Ses contributions ont donc évolué et c'est par dizaines de milliers de dollars qu'il pouvait désormais aider, surtout les jeunes.

En 2012, la compagnie Ping, associée à Bubba depuis des années, a accepté de participer au projet Bubba and friends: Drive to a million. C'est ainsi que Ping a commencé à fabriquer des bois de départ rose. Bubba utilise ce bâton depuis et il en a fait une de ses marques de commerce. Une partie des profits sur les ventes de ce bâton est remis pour aider la cause du cancer. De plus, Ping remet un montant pour chacun des coups de départ de Bubba qui franchit les 300 verges. Il n'y a pas de fondation en tant que telle parce que Bubba ne voulait pas qu'il y ait de frais d'administration. Il invite aussi les gens à envoyer des dons directement à la Société du Cancer de leur coin ou, encore, à soutenir directement les gens qui en ont besoin. C'est sa façon bien à lui de faire de la sensibilisation contre cette terrible maladie qui a, entre autres, emporté son père quelques mois après sa première victoire en 2010.
Entier
Bubba Watson est un homme entier, qui aime donner son opinion sur différents sujets. Récemment, à l'aube du tournoi présenté au TPC Scottsdale, il a avoué ne pas aimer le parcours. Les fiers partisans lui ont fait passer un mauvais quart d'heure. Watson s'est fait huer pendant tout le tournoi, particulièrement au 16e trou (une normale 3) où les quelque 20 000 spectateurs bruyants ont laissé savoir à Bubba qu'ils n'avaient pas apprécié ses paroles.
Watson a blâmé les médias pour avoir exagéré l'histoire. J'espère qu'il ne changera pas, le golf a besoin de joueurs différents avec une personnalité attachante. Des fois, la chaleur monte un peu, mais en bout de ligne les amateurs aiment les gens vrais, Bubba fait partie de ce groupe trop peu nombreux.
Florida Swing
Bubba Watson et les professionnels de la PGA amorcent cette semaine la portion floridienne du calendrier de la saison 2016. La qualité des tournois, la connaissance des parcours et la préparation pour le Masters sont toutes des raisons qui font de ce segment une période très intéressante pour les amateurs de golf.
Les quatre prochains tournois auront donc lieu en sol floridien. À compter de jeudi, le PGA National de Palm Beach Gardens sera le théâtre de la Classique Honda. Ce parcours est bien connu des Québécois, plusieurs ont eu la chance d'y jouer une ronde. La Bear Trap (les trous 15,16 et 17) décide souvent de l'allure d'une ronde sur ce terrain. La longue normale 4 du trou numéro 6 est considérée comme une des plus difficiles par les pros, au cours de la saison.
Le magnifique Trump Doral, le parcours Copperhead à Palm Harbor (Valspar) et le tournoi d'Arnold Palmer (Bay Hill Invitational) se succèderont ensuite sur l'horaire du PGA Tour. C'est en Floride, l'an passé que Jordan Spieth a véritablement lancé sa superbe saison de 22 millions $.
4e au monde
Âgé de 37 ans, Bubba Watson est le doyen du top 5 mondial. Présentement au sommet de son art, il se retrouve au 4e rang derrière Spieth , Day et McIlroy. Conscient de la réalité du golf, il a dit après sa victoire dimanche à Los Angeles: «Vous ne savez jamais quand votre dernière victoire arrivera.» Watson apprécie ce qui lui arrive, il n'avait jamais osé rêver connaître autant de succès. Après tout, il vit sa vie comme il a appris à jouer au golf, à sa façon.
Au 19e trou
– Quelle classe de la part de Phil Mickelson! Il a vanté le jeu de Tiger Woods, plus tôt cette semaine, en disant qu'aucun joueur présentement ne s'approche du niveau atteint par Tiger au sommet de sa carrière. Mickelson est bien placé pour en parler, il a eu à compétitionner souvent contre Tiger.
– L'an passé, Padraig Harrington avait défait Daniel Berger en prolongation le lundi, pour remporter la Classique Honda 2015. Il s'agissait d'une première victoire en 7 ans pour Harrington.
– Associé au tournoi depuis 1982, Honda a reconduit sa commandite jusqu'en 2021. Ce qui en fait un des plus vieux partenaires sur le circuit de la PGA.
– L'excellent David Feherty est de retour avec son talk show Feherty sur les ondes de Golf Channel. La saison 2016 débute le 7 mars à 21h00 avec comme premier invité, Jordan Spieth.
– Une nouvelle biographie sur Tiger Woods est en préparation. Les auteurs seront Jeff Benedict et Armen Keteyian. L'objectif est de parler du côté humain d'un American Idol. La date de publication n'est toujours pas connue.
– Les Québécois Raoul Ménard et Charles Côté joueront sur la PGA Latino américa au cours des prochaines semaines, tandis que Hugo Bernard et Joey Savoie jouent dans la NCAA division II avec l'université St Léo, en Floride.
SAVIEZ-VOUS QUE?
Le surnom Bubba a été donné à Watson par son père en l'honneur du joueur de football Bubba Smith.
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