Que retiendrons nous du 80e Tournoi des Maîtres? L'Anglais Danny Willett qui enfile son premier veston vert ou encore Jordan Spieth qui s'écroule au 12e trou en commettant un quadruple bogey? Encore une fois, le premier tournoi majeur de la saison a été rempli de moments forts, quelques-uns plutôt surprenants.
Depuis le début de sa carrière professionnelle (2012), Jordan Spieth nous a habitués à des performances solides, sans trop de faiblesse. Il n'a pas gagné tous les tournois auxquels il a participé, mais il a souvent démontré une force de caractère supérieure à la moyenne.
C'était avant d'arriver au 10e trou dimanche dernier, à Augusta, en Georgie. En avance par 5 coups avec 9 trous à jouer, Spieth semblait destiné à devenir le 4e golfeur de l'histoire seulement à défendre son titre au Masters.
«Sur le tertre de départ du 10e trou, je me suis dit que jouer 9 trous à égalité avec la normale sera bien suffisant pour remporter le tournoi. J'ai changé un peu mon approche, une mentalité un peu plus défensive», a dit le Texan après le tournoi.
Des bogeys au 10e et au 11e trous ont placé un peu plus de pression sur les épaules de Spieth. Puis au 12e trou, pris entre deux stratégies, il a envoyé son coup de départ à l'eau. Incapable de retrouver sa concentration et son flegme habituel, il a ensuite frappé une autre balle à l'eau. Un quadruple bogey 7 sur la petite normale 3 longue de 155 verges. Une culbute aussi spectaculaire qu'inattendue!
Pas d'erreur
Pendant ce temps, Danny Willett, 28 ans et nouveau papa depuis quelques jours, poursuivait une ronde sans trop d’embûches. Conscient de la déconfiture du meneur, l'Anglais s'est affairé à compléter une ronde de 67 (-5). Tout en discutant au téléphone avec sa femme demeurée en Angleterre, Willett portait une attention spéciale à la fin du tournoi.
Dustin Johnson, Lee Westwood et Spieth ont tenté, en vain, de revenir de l'arrière. En l'espace de 10 jours, Danny Willett est devenu papa pour une première fois et a remporté son premier tournoi majeur en carrière, le 80e Tournoi des Maîtres!
Onde de choc
Les gens présents à Augusta dimanche parlaient d'un silence empreint de stupéfaction, à la suite du 12e trou désastreux de Spieth. Personnellement, l'implosion de Jordan Spieth me surprend beaucoup plus que la victoire de Danny Willett. Que Spieth commette une erreur ici et là pas de problème, mais s'écrouler d'une telle façon… un choc énorme!
On dit qu'on apprend plus dans la défaite que dans la victoire. Mais est-ce nécessaire de vivre autant de déception pour apprendre et s'améliorer? J'en doute!
«Ça fait mal», a dit Spieth quelques minutes suivant son dernier coup du tournoi.
La joie
Pour ce qui est du champion, il ne pouvait s’empêcher de sourire et on le comprend bien. Au total des 72 trous, il a été le meilleur des 89 joueurs inscrits. Arrivé le dernier à Augusta, parce que bébé est né le 30 mars dernier, Willett était prêt à sacrifier une présence au Masters pour vivre les joies de devenir papa.
Une naissance prématurée (le nouveau né était prévu pour voir le jour autour du 9 avril) a dressé la voie à une dizaine de jours mémorables pour le golfeur anglais. Difficile de vivre autant d'émotions positives en si peu de temps.
Histoire
Il est encore trop tôt pour savoir ce que l'histoire retiendra de ce 80e Masters. Mais pour moi, clairement, il s'agit beaucoup plus d'une défaite de Jordan Spieth que d'une victoire pour Danny Willett. Ce qui constituait sa force, son atout, soit l'aspect mental de la partie, s'est avéré être la raison de son échec.
En même temps, c'est ça le golf. Un sport qui peut être cruel. Surtout un sport exigeant sur le plan mental. Et au niveau professionnel où la compétition est terriblement relevée, la marge d'erreur est très faible.
Je pense aussi que Jordan Spieth possède le caractère et la force mentale pour se relever. Après tout, il a déjà gagné le Masters, il sait donc qu'il a ce qu'il faut pour l’emporter.
Et pour Danny Willett, il s'est hissé dans le top 10 mondial suite à sa victoire (9e). Il obtiendra maintenant la reconnaissance qui accompagne le veston vert.
Pour l'instant, le golf professionnel vit une période de parité. Inconsciemment, on cherche le successeur de Tiger Woods. Jordan Spieth s'en est approché et il a failli consolider sa place comme le nouvel homme à battre. Il fait toujours partie de la discussion pour le titre du meilleur joueur au monde, mais il a de la compagnie.
Au 19e trou
– Jordan Spieth en était à sa troisième participation au Masters. Il a terminé 2e, 1er et 2e.
– Comme prévu, Bryson DeChambeau a fait le saut chez les pros. Cette semaine, il joue le tournoi RBC Heritage sur le superbe parcours Harbour Town Golf Links à Hilton Head Island, en Caroline du Sud. DeChambeau a aussi signé une entente à long terme avec la compagnie Puma-Cobra.
– Le Japonais Hideki Matsuyama est aussi un excellent joueur de baseball. Il a d'ailleurs un gant de baseball avec lui pour se réchauffer avant de sauter sur le terrain de golf.
– Anne Catherine Tanguay participe cette semaine au tournoi de la LPGA à Oahu, Hawaii.
– Le Canadien Brad Fritsch a remporté le tournoi du circuit web.com tenu en Colombie, en fin de semaine dernière. Il a vaincu Ollie Schniederjans en prolongation.
– En entrevue après le Masters, dimanche, le jeune Smylie Kaufman, 24 ans, a mentionné qu'il habitait toujours chez ses parents et qu'il était à la recherche d'une maison. De plus, il a dit qu'il roulait en Nissan Murano 2008. Il n'en fallait pas plus pour que la compagnie Nissan ne lui fasse cadeau d'une Murano 2016!
SAVIEZ-VOUS QUE?
Danny Willett est devenu seulement le deuxième Anglais à remporter le Tournoi des Maîtres (Nick Faldo – 3 fois) et le premier Européen depuis Jose Maria Olazabal, en 1999.
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Bonne semaine!
Claude Gingras
Salut Ray,
Le Masters de 2016 me fait penser à celui d’il y a 20 ans : 1996, où Greg Norman jouissait d’une avance de 6 coups et s’est écroulé pour finalement s’incliner par 5 coups sur Nick Faldo.
Dans les deux cas, le gagnant a joué une magnifique ronde finale de 67.
On a longtemps oublié le mérite de Faldo pour sa victoire… il ne faudrait oublier celui de Willett. Il faut avouer qu’il a eu des nerfs d’acier et n’a pas fait beaucoup d’erreurs même si le siège du poursuivant est souvent plus confortable que celui de meneur !!
A+
Bernard P.
On peut comprendre que Spieth ait envoyé sa première balle à l’eau au 12 ième : Il n’est pas le premier. Mais sa deuxième balle était tellement « moppée » qu’elle a eu de la misère à se rendre jusqu’à l’eau…. Incroyable.
Il va être intéressant de voir comment Spieth se remet de ces événements.