Longueuil – Cela se passait au Country Club de Saint-Lambert… Euh, non, je me reprends, cela se passait au Montreal Country Club, dans le secteur Saint-Lambert, sur la rive sud. Et oui, je viens de prendre un mulligan pour débuter ce texte, ce fameux terme de golf pour désigner une deuxième chance lors d'un coup de départ et dont l'origine serait attribuée à l'un des membres de ce club.
Il existe quelques versions de l'origine de ce mot mais celle qui semble la plus crédible et qui revient souvent, est associée à Dave Mulligan, un membre du Country Club de Montréal dans les années 1910. D'ailleurs, le club a installé une plaque commémorative près du départ du trou numéro un pour souligner ce fait.
Donc la version officieuse – car personne ne veut l'affirmer de la façon officielle – veut que Dave Mulligan, demeurant à Montréal, se permettait le droit de frapper une autre balle si jamais il ratait son premier coup de départ. C'est lui qui conduisait l'auto dans laquelle ses compagnons de jeu montaient pour se rendre au club.
«En 1920, on accordait à Mulligan, qui transportait son quatuor régulier au club de golf, un second coup de départ quand il manquait sa première balle au premier tertre à cause de ses mains engourdies après avoir conduit sur de mauvaises routes et tout particulièrement sur un pont cahoteux (pont Victoria)», relate M. Jean-Marie Jacques, secrétaire-archiviste du Country de Club de Montréal, en citant des documents historiques.
Winged Foot

D'autres documents dont fait mention M. Jacques, expliquent que Dave Mulligan, travaillant dans le monde hôtelier, aurait quelques années plus tard quitté Montréal pour occuper un poste important au prestigieux Waldorf Astoria de New York. Il serait devenu membre du Winged Foot Golf Club où il aurait continué à revendiquer ce privilège.
Et ce, même s'il n'avait plus l'excuse de la conduite cahoteuse difficile pour ses mains. C'est davantage de là, du Winged Foot Golf Club, que la pratique du mulligan s'est répandue dans le monde.
Golf Channel
En février l'an passé, une équipe de Golf Channel est débarquée au Country Club de Montréal pour faire un reportage à ce sujet. Le pro du club, Francis Bergeron (photo en manchette), fut de ceux qui les ont accueillis.
«Ils nous ont parlé d'une autre version, à propos de l'origine du terme mulligan, provenant du New Jersey, d'expliquer le professionnel. Mais il semblerait que celle reliée à notre club soit la plus documentée.»
Francis Bergeron se dit flatté de travailler à un club associé à l'origine du terme mulligan, même si celui-ci peut avoir une consonance péjorative.
«On a quand même élevé une plaque pour souligner ce fait, dit-il, et les membres aiment bien en parler à leurs invités. Il y a comme une petite fierté reliée à cela.»
Jacques Rioux
C’est bien, un mulligan pendant une partie. Sauf qu’il y a exagération quelques fois. Il y a des joueurs qui se permettent d’en prendre un par 9 trous.