Québec – »Je sais que j'ai ma place et je suis confiant d'y arriver car, d'une année à l'autre, je constate une progression. Alors j'y crois. »
Quiconque a déjà côtoyé Max Gilbert sait très bien que le jeune homme de Saint-Georges fait preuve d'un calme presque désarmant. Pas le plus stressé, comme on dit. Alors quand, au bout du fil, il parle de ses ambitions, de ses projets de carrière dans la jungle des circuits professionnels de golf, c'est sur ce ton posé et jamais emporté qu'il s'exprime.
»Quand Max revient à Saint-Georges, il joue des parties avec les membres et jamais il ne les stresse, jamais il ne met de la pression sur les autres. Il n'a rien d'un vantard et il en oublie presque sa partie tellement il évite d'être le point d'intérêt », raconte Mario Fecteau, le pro au club de Saint-Georges qui suit avec intérêt le cheminement de ce golfeur qu'il a vu grandir.
»Ici, à Saint-Georges, on n'a connu aucun golfeur de son calibre. Il est à part », soutient-il.
Max Gilbert doit-il à cette attitude calme, entre autres qualités, le fait qu'il soit actuellement le premier golfeur du Québec dont le nom apparaît dans la liste du classement mondial? Il est 857e, au total, le 17e meilleur joueur en provenance du Canada et il devance même un certain Stephen Ames!
»Je crois que depuis deux ans, reprend Mario Fecteau, Max a atteint un autre niveau. Ce n'est plus le bon joueur qui, de temps à autre, échappe un 64 ou un 65 sur un parcours. Non, maintenant il est capable d'enligner quatre rondes de suite avec d'excellentes marques. »
À l'automne 2013, quand il a remporté le Championnat du PGA Tour Canada, il avait justement joué moins 20!
Tournoi bénéfice
Il en était alors à sa première saison sur ce circuit. Vraiment une belle façon de terminer cette première année en remportant le championnat lors du dernier tournoi.
Cette victoire lui a permis d'avoir un statut officiel sur le circuit pour l'année suivante. En 2014, les premiers tournois n'ont pas été ses meilleurs, ratant la coupure à quelques reprises, mais il a quand même signé une 5e place au Wildfire Invitational au mois d'août.
»Je termine au 66e rang du PGA Tour Canada, précise Max Gilbert. Je n'ai pas un statut officiel mais presque. Je vais pouvoir quand même jouer la majorité des tournois en 2015. »
Son premier coach, Fred Colgan, signale que les tournois où il a raté la coupure, ce fut de très peu, par un ou deux coups à chaque fois.
La compétition sur le circuit canadien fait en sorte que Max Gilbert soit peu connu au Québec, malgré la qualité de ses performances. Alors les commanditaires ne se bousculent pas. Le club de Saint-Georges organise justement un tournoi bénéfice en son honneur le 18 octobre.
»Il s'agit de la troisième édition mais la première à laquelle je ne pourrai pas y être, dit-il. Il va falloir s'organiser avec Skype… »
Latino Tour et le Web.com
Car lundi le 6 octobre dernier, le jeune homme s'envolait pour le Mexique afin d'y disputer des tournois sur le Latino Tour. Quand tu as ta carte pour le PGA Tour Canada, tu es automatiquement membre du Latino Tour, les deux circuits se complètent d'une saison à l'autre.
»J'ai deux tournois au programme sur ce circuit qui ont lieu au sud de Mexico, mentionne-t-il. Par la suite, j'irai en Californie pour les qualifications sur le circuit Web.com. »
Issu du programme du Rouge et Or, Max Gilbert se plaît sur le circuit canadien et, comme tous les autres joueurs qu'il côtoie, il ambitionne monter quelques marches vers les sommets.
»J'ai la chance de jouer avec des amis qui étaient dans l'équipe du Rouge et Or en même temps que moi, soit Charles Côté et Sonny Michaud. C'est super qu'ils soient là! »
Le putting?
Quand il a rejoint les rangs du PGA Tour Canada, Max Gilbert s'était dit qu'il allait faire une évaluation de son parcours trois ans plus tard. Maintenant qu'il entreprend justement cette troisième année, l'heure n'est pas encore aux prises de décisions mais ce qu'il voit, soutient-il, est encourageant.
»Je verrai bien dans un an, mais pour l'heure, je ne suis pas déçu. Je fais des progrès d'une année à l'autre, alors j'ai toujours plus confiance. »
Selon Mario Fecteau, le jeu de Max Gilbert est excellent, tout se joue maintenant sur le putting. »C'est là qu'il doit être plus constant, à mon avis », estime le pro de Saint-Georges.
»Il y a deux ans, poursuit-il, un petit stage d'ajustement des bâtons avec Titleist lui a été très utile. Je dirais même que c'est après cela qu'il a haussé le niveau de son jeu, ce niveau où les parties de 63 ou 64 arrivent de façon plus régulière. »
Aux yeux de celui qui l'a entraîné dans le junior, soit Fred Colgan, le Beauceron est avant tout un joueur de feeling. »On ne peut guère le guider pour corriger un problème de putting. Toutefois, quand Max maîtrise ses coups roulés, il est le meilleur, personne ne peut le battre. Malheureusement, l'inverse est aussi vrai. »
La majorité des joueurs qui graduent ces dernières années sur le Web.com, le jeune Beauceron les a côtoyés, les a affrontés. Il sait à quoi s'en tenir. Dans quelques jours, il tentera donc sa chance de les suivre et de les accompagner sur ce chemin menant vers la PGA. Rappelons-le, il est calme, guère pressé et il n'a que 24 ans. Dans 12 mois, il verra bien où il est rendu.