Fort Lauderdale, Floride – «Des accidents sur un terrain de golf? C'est courant. J'ai au moins un cas par année à traiter concernant des gens qui se font frapper par une voiturette de golf.»
L'avocate Nancy Lapierre sourit un peu lorsqu'elle parle des possibilités d'accidents pouvant survenir sur un terrain de golf aux États-Unis, juste parce que plus souvent qu'autrement, c'est assez anecdotique comme situation. Mais quelque part, elle sait très bien qu'il n'y a rien de drôle dans tout cela, qu'un accident est vite arrivé, même sur les allées vertes, et que le séjour ou le voyage de golf peut vite devenir un cauchemar.
C'est pour cette raison que nous avons demandé à la rencontrer. Car parler de golf, ce n'est pas juste décrire des parcours, raconter des exploits ou annoncer des changements chez certains clubs, c'est aussi faire part de ce qui se passe en dehors du golf, d'où l'intérêt de cette sous-catégorie appelée Hors-limites.
Vulnérabilité

Cela fait une vingtaine d'années que Me Lapierre pratique aux États-Unis et qu'elle se dévoue à défendre les victimes d'accidents, plus particulièrement la clientèle francophone canadienne. Pendant l'entrevue, on réalise vite que nous avons affaire à une personne sensible, qui croit en les causes qu'elle défend. En la questionnant sur son parcours professionnel, on apprend qu'elle est »tombée dans la marmite » toute jeune, qu'elle a été sensibilisée dès le bas âge à la vulnérabilité dont certains peuvent être victimes.
Sans entrer dans les détails, le cas d'un oncle mourant, victime d'un cancer industriel, l'a profondément marquée.
«Il agonisait dans son lit, raconte-t-elle, pendant que les gens de l'entreprise pour laquelle il avait travaillé, concluaient une rapide entente avec lui et ma tante. Ils étaient dans les émotions, ils étaient vulnérables et c'est à ce moment qu'on choisissait de les rencontrer pour en venir à un règlement! De là je me suis toujours dit que je vais tout faire, plus tard, pour aider les gens défavorisés.»
Justement, être victime d'un accident dans un pays étranger et si, en plus, on ne maîtrise pas bien la langue du pays, c'est clair qu'on est défavorisé, vulnérable, et ce scénario est devenu le lot quotidien de Me Nancy Lapierre.
«Dans ce genre de situation, explique Me Lapierre, on est déjà en position de faiblesse par le simple fait d'être victime d'un accident et d'être ensuite obligé de se faire soigner. Et pour que tout se passe bien, se règle dans l'intérêt des victimes, il ne faut pas hésiter à nous consulter. J'ai tellement vu de cas où les gens ont abandonné (et souffrent encore) face à la machine se dressant devant eux.»
Ne rien signer de hâtif
Oui, des cas, elle peut vous en énumérer plusieurs qui ont mal tourné, mais de nombreux aussi qui ont connu une meilleure issue.
«Souvent, mentionne-t-elle, les assurances vont avoir tendance à régler le dossier rapidement, ce qui n'est pas vraiment une bonne idée. C'est habituellement le deuxième conseil important que je donne aux clients, soit ne jamais signer trop vite une quittance venant de l'assureur. Ne pas signer avant de nous avoir consultés. De toute manière, si l'on voit qu'il n'y a pas de cause, pas de dossier, il n'y aura pas de frais.»
Ça, c'est donc le deuxième conseil et aux yeux de Me Lapierre, le premier reste celui de consulter rapidement un médecin.
«Peu importe si la douleur n'est pas très sévère, souligne l'avocate, il faut aller consulter. Ne pas attendre et se dire que ça va passer ou j'irai consulter une fois au Québec. J'ai eu un cas où un motocycliste tolérait de faibles élancements à l'épaule après un accident, c'était soutenu mais tolérable. Sauf qu'une fois au Québec, les médecins ont vite vu un problème plus sérieux et il a dû subir une opération majeure.
«Il faut donc consulter très vite, poursuit-elle, car après il devient plus difficile de traiter le dossier, de prouver que cette opération est vraiment rendue nécessaire à cause de l'accident survenu plus tôt aux États-Unis.»
Me Lapierre a ses bureaux dans le secteur de Fort Lauderdale (coin Broward et Pine Island), mais étant donné le nombre de dossiers toujours croissants, elle ouvrira prochainement une autre étude à Delray Beach. Évidemment, la majorité des dossiers concernent des accidents survenus en Floride, mais son expertise ne se limite pas qu'à cet état. Peu importe l'endroit aux États-Unis où l'accident survient (auto, chute ou autres), elle travaille alors en collaboration avec un avocat de l'état en question.
Pour en savoir plus: Me-Nancy-Lapierre-avocate