Jupiter, Floride – Tout fier, nous montrons à Dave, notre partenaire de jeu ce jour-là, notre nouveau putter… Il s'exclame: «Ce n'est pas un putter… c'est une œuvre d'art!»
Ah que nous aimons notre Lancelot! Une réaction qui ne surprend pas Olivier Colas, l'ingénieur de Argolf derrière la création de ce putter de grand design.
«On reçoit ou entend souvent des commentaires de ce genre, dit-il, des commentaires comme J'aime mon Excalibur, J'aime mon Graal, J'aime mon Merlin… Les gens semblent contents de pouvoir ainsi donner un nom à leur putter.»
Notre découverte des putters Argolf est survenue il y a un peu plus de deux ans lors du PGA Show à Orlando. Depuis, on nourrissait le rêve d'en posséder un de cette entreprise bretonne, France, mais aussi installée à Jupiter en Floride pour desservir le marché nord-américain et asiatique.
On s'est enfin décidé à se rendre aux locaux floridiens pour une séance de fitting. La gamme de putters Argolf est inspirée de la légende du Roi Arthur dans la forêt de Brocéliande, en Bretagne, non loin des locaux de la compagnie. C'est ainsi qu'ils portent des noms comme Lancelot, Merlin, Excalibur et autres.
Honnêtement, nous avions un petit penchant pour l'Excalibur avec sa forme pointue, telle une épée. Mais comme la légende voulant qu'Excalibur soit plantée dans le roc et qu'elle appartiendrait à celui parvenant à la déloger, malgré notre détermination et les nombreux coups roulés effectués, il a fallu se rendre à l'évidence! Ce n'était pas le putter qui nous convenait. Alors John, le jeune homme responsable de l'ajustement, nous a tendu Lancelot… Le coup de foudre!
Quelques jours plus tard, quand notre compagnon de jeu Dave admirait Lancelot avec un regard envieux, on marchait alors tête haute vers le green tel un coq de basse-cour tout fier et dominant. C'est bien beau ce brin de fierté, mais ce n'est pas avec cela que l'on tire vers le bas la marque à inscrire sur la carte de pointage. On ne vous révèle pas de score ici mais on vous dira qu'avoir en main ce putter procure un feeling exceptionnel et au golf, tout le monde sait que le feeling, ça compte, et c'est encore plus vrai quand il est question du fer droit.
Aéronautique
Toujours sur le terrain de golf, le bruit sourd d'un avion survolant les lieux attire notre attention. Et nous vint alors le tout récent souvenir d'Olivier Colas, aux locaux de Jupiter, tenant un bloc de titane de 3 kilos et sur lequel on entrevoit la tête d'un putter, plus précisément celle du putter nommé Arthur.
«Une fois usiné, explique M. Colas, il ressort de ce bloc de 3 kilos une tête de putter de 300 grammes. Nous faisons donc nos putters avec le même matériau de haute technologie utilisé pour la confection de pièces majeures dans l'aéronautique ou le transport nautique.»
C'est donc dire que notre Lancelot, si l'on veut faire un peu d'ironie, a peut-être un petit cousin quelque part dans le moteur de l'avion grondant au-dessus du terrain de golf.
La boutade faisait sourire Olivier Colas. Mais il confirme à nouveau car avant tout, pour lui, tout a commencé dans l'usine de technologie avancée près de Saint-Malo, dans sa France natale, avec la fabrication de ces pièces de haute technologie pour l'aéronautique.
L'ingénieur qu'il est n'avait cependant pas grand intérêt pour le golf jusqu'à ce qu'un beau samedi matin, sur un parcours en bord de mer en Bretagne, il se retrouve avec son frère et des copains pour disputer une partie. Il y était allé presque à reculons.
«J'avais un peu touché au golf bien des années auparavant, relate-t-il, mais sans vraiment apprécier. Ce jour-là, toutefois, j'ai eu la piqûre. Comme ça, je suis devenu adepte et me suis mis à jouer régulièrement. Sauf que j'avais des difficultés avec le putting… D'où l'idée de créer ce genre de putters.»
Ce sont des fers droits de très haute qualité mais demeurant dans les prix, parfois même moindre que ceux de grandes marques reconnues.
Argolf (c'est ainsi que le mot golf se prononce en breton) est bien établi dans le marché européen, il poursuit sa progression en terre nord-américaine et connaît du succès du côté asiatique. Il a fait ses débuts au Canada avec un distributeur Toronto il y a quelques années et, en 2020, il s'entendait avec DuoGolf à Laval.
Le fabricant français vient cependant de s'associer avec une entreprise montréalaise spécialisée dans la distribution d'équipements sportifs. Celle-ci vient de créer Argolf Canada.
Selon Didier Laï, d'Argolf Canada, des journées démo seront organisées dans différents clubs de la province (et en Ontario) dès ce printemps pour se dérouler tout l'été. Les ententes à ce sujet sont en cours de négociation et dès que l'horaire sera connu, nous vous en ferons part et, qui sait, peut-être ajouterez-vous une œuvre d'art dans votre sac de golf dans quelques mois…