Saint-Zotique – D'ici quelques semaines, le parcours du club de golf Saint-Zotique sera rallongé, passant d'environ 6000 verges à près de 6500.
«Nous sommes en plein dedans, certains tertres sont prêts, d'autres sont encore en construction mais d'ici peu, nos jalons Or seront accessibles», d'expliquer le propriétaire du terrain, M. Daniel Pilon.
Nous étions sur place il y a quelques jours pour jouer ce parcours situé au cœur de cette petite municipalité de Saint-Zotique s'étendant sur les rives du Saint-Laurent, non loin de Valleyfield. Peu avant de s'élancer au premier trou, nous avions rencontré M. Pilon pour avoir une idée de ce qui nous attendait en s'attaquant à son parcours.
«Les verts… lance-t-il d'abord en laissant ces mots en suspension. Les verts ne sont pas faciles. Il y a souvent plusieurs petites dénivellations qui compliquent le jeu. Si, actuellement, le terrain n'est pas très long, il n'y a toutefois rien de garanti pour un bon score si jamais les fanions sont placés à des endroits stratégiques sur les verts.»
Effectivement, c'est la principale donnée que l'on a retenue après notre ronde. Sur certains greens, ouf!, parfois la malchance d'avoir un roulé en descendant a fait mal à la carte de pointage. Nous avons joué le premier neuf en compagnie du pro Ken Gasseau qui, au 8e trou, nous a fait remarquer les nombreux dénivelés sur le vert. Au fond, sur la gauche, un monticule presque abrupt s'y dresse: «Quand le fanion est là, a-t-il dit en pointant vers la fameuse bosse à l'arrière du vert, c'est tout un défi! Mais c'est agréable de relever des défis!»
Outre les verts ondulés, on a aussi retenu un entretien de qualité du parcours et un design intéressant avec quelques trous coudés obligeant à bien placer sa balle au coup de départ. De beaux plans d'eau compliquent parfois la situation, question de relever le défi et c'est bien ainsi.
Nous avons roulé dans une voiturette flambant neuves avec GPS très précis au point où notre télémètre est demeuré dans le sac tout au long de la partie.
Centre de performance
D'ailleurs, à Saint-Zotique, le côté équipement est un point fort, surtout depuis la création du centre de performance au champ d'exercice. De chaque côté d'un bâtiment de deux étages, des aires de frappe couvertes sur tapis synthétique sont disposées et permettent l'entraînement en tout temps. Dans la bâtisse principale, au deuxième, des simulateurs de golf servant aussi à l'ajustement de bâtons ont été installés. Un vert d'exercice et une fosse de sable, pour pratiquer les sorties de trappe, seront ajoutés prochainement.

«Avec ce centre, mentionne Daniel Pilon, il est possible de s'entrainer en tout temps, peu importe la météo.»
Et parlant de météo, on aborde un sujet délicat avec le proprio du Saint-Zotique. M. Pilon est très actif au sein de l'Association Nationale des Propriétaires de Terrain de Golf (ANPTG), siégeant notamment sur le conseil d'administration autant provincial que national (vice-président). Et il est de tous les combats pour l'industrie du golf. L'un d'eux, soit celui dénonçant les prévisions météorologiques qui retiennent parfois et inutilement des golfeurs à la maison, il le mène de front, seul ou avec ses confrères et consœurs.
C'est ainsi que, quand il parle de MétéoMédia, il dit plutôt MétéoMédiocre et qu'au-delà des paroles, il est passé aux gestes avec une politique de remboursement en cas de pluie (raincheck) audacieuse.
«Chez nous, c'est clair, insiste-t-il, dès qu'on annonce 70% de pluie, tous ceux et celles qui se présentent quand même pour jouer obtiennent automatiquement un raincheck avant de frapper la première balle. Qu'ils jouent 1 ou 18 trous, ils ont leur raincheck applicable en tout temps. On a instauré cette politique l'an passé et on dirait que, depuis, il fait toujours beau!»

À Saint-Zotique, la semaine Amener un enfant au golf pendant laquelle l'enfant joue gratuitement s'il est accompagné d'un adulte, se passe tout au long de la saison, pas seulement 7 jours. «Je veux en voir des jeunes, moi, sur le terrain, tranche-t-il sans compromis. C'est gratuit en tout temps pour les moins de 13 ans accompagnés d'un adulte et 50% pour les moins de 18 ans même s'ils ne sont pas accompagnés d'un adulte.»
Un peu d'histoire
Il y a quelques années, le club Zaint-Zotique faisait partie du trio appelé les Clubs de la Banlieue ouest. Rivière Beaudette et Saint-Polycarpe complétaient ce groupe. Mais voilà, Saint-Polycarpe est retourné à la terre, dans ce sens que le parcours de golf a été vendu au fermier voisin qui l'exploite maintenant en terre agricole.
«Il y a quatre ans, raconte Daniel Pilon, j'étais en vacances dans le sud et, pourtant, les maux de dos et au cou ne me lâchaient pas. Le stress était toujours là même au bout d'une semaine de vacances. C'est là que je me suis dit que trois terrains de golf à gérer, dans des conditions qui n'avaient rien à voir avec celles que l'on connaît maintenant avec la pandémie qui a créé un engouement pour notre sport, et bien c'était peut-être trop. J'ai donc mis les trois terrains à vendre en souhaitant m'en départir d'un.»
En relatant cette vente, Daniel Pilon se rappelle que tout a commencé pour lui et sa famille quand son grand-père a fait l'inverse, à savoir convertir une terre agricole en terrain de golf.
«Il fallait le faire, en 1954, transformer une terre agricole en parcours de golf public, souligne-t-il. Mon grand-père doit bien être l'un des premiers à l'avoir réalisé. Cela a commencé ici, à Saint-Zotique, avec un neuf trous pas mal long à l'époque. Quelque 3550 verges! En le jouant deux fois, cela donnait un 18 trous de 7100 verges! C'était le plus long parcours au Canada à l'époque. Il n'y avait pas, dans ce temps-là, de tiges en graphite et des Pro-V 1!»
Ce fut au final un plaisir de jouer ce parcours, plutôt petit pour l'instant mais qui rallongera dans peu, et si le temps nous l'avait permis, nous aurions fait un saut au terrain Rivière Beaudette qui, selon le pro Ken Gasseau, est «un petit bijou de neuf trous qu'il faut essayer à tout prix». À suivre!