Joly – C'est déjà un bon contrat de relancer un club de golf après une faillite mais en plus, quand il faut le faire en pleine pandémie… «Ce n'était vraiment pas la situation idéale mais on l'a fait!», d'expliquer M. Gino Demers, l'un de ceux qui a relevé le défi au club Les Boisés de Joly.
Il y a un an, quand on entendait parler du club Les Boisés de Joly, c'était souvent en raison de ses difficultés financières. Quelque 12 mois plus tard, la page est tournée, le club a été racheté par de nouveaux actionnaires dont certains avaient une créance sur ce terrain de golf géré alors comme une coopérative.
M. Demers, concessionnaire auto à Laurier, était de ce nombre. Nous l'avons rencontré en début de semaine pour faire le point sur la situation actuelle, savoir comment s'est faite la relance de ce très beau parcours de golf dont le design a été réalisé par Yannick Pilon, alors à l’embauche de la firme du célèbre Graham Cook.
Rappelons que l'entente finale pour le rachat du terrain s'est faite à la fin de février 2020. Deux semaines plus tard, bang! La santé publique décrétait un confinement, établissait des mesures de distanciation qui feraient en sorte que rien n'était garanti comme quoi il y aurait une saison de golf.
«Disons que pour s'engager dans la relance d'une entreprise comme un terrain de golf, ce n'était pas nécessairement le bon timing, concède M. Demers, un brin d'ironie dans le ton. D'autant plus que nous étions déjà en retard dans notre campagne d'abonnements annuels.»
Comme tout le monde, les nouveaux propriétaires ont été plongés dans l'inconnu. De quoi faire réfléchir à propos de leur investissement, même de quoi leur faire regretter leur décision.
«Oh non, pas du tout, je ne vis jamais avec des regrets, lance spontanément M. Demers. Des regrets, cela n'apporte rien. On essaie des choses et on souhaite que ça marche et si ce n'est pas le cas, il ne faut surtout pas regretter. On regarde toujours vers l'avant.»
Et avec finalement la saison que l'industrie du golf a connue (et connaît encore) en 2020, il y avait encore moins matière à regret.
«Malgré un retard d'un mois pour le début de la saison, on va quand même atteindre le nombre de parties de l'an passé et probablement même le dépasser», précise alors M. Daniel Lafrance, le directeur du club assistant à l'entretien.

Et ce dernier poursuit: «Il faut dire aussi que l'on a un beau parcours qui est sorti en très belles conditions ce printemps. Les gens qui le découvrent reconnaissent tout de suite que c'est un terrain moderne et bien dessiné. De plus, les nouveaux investisseurs ont renouvelé la machinerie qui a pu faire son travail sur le terrain, plutôt que d'être toujours en réparation dans le garage, et ils n'ont pas hésité à assurer un entretien de qualité avec les engrais et autres produits nécessaires pendant tout l'été.»
M. Lafrance embarque volontiers dans la mouvance actuelle du golf où les gens sont bienvenus en autant qu'ils soient respectueux des installations et d'un certain décorum. Il souhaite rendre le club Les Boisés de Joly un lieu amical, en faire même un club de type familial.
«Avec la Covid-19, dit-il, tout le monde dans le golf se réinvente. On n'a pas le droit aux rassemblements intérieurs? Ok, d'accord. Eh bien à l'occasion des activités sociales du club on a fermé le champ de pratique et on a dit aux gens d'amener leurs chaises de parterre. Tout le monde s'est installé dans le champ d'exercice et ce fut la fête avec un chansonnier. Tout cela s'est fait dans le respect des règles sanitaires. Certains collègues d'autres clubs m'ont dit avoir fait la même chose mais dans le stationnement du club avec un orchestre.»
Il ne cache pas qu'il aimerait bien attirer aux Boisés de Joly un tournoi majeur, qu'il soit amateur ou pro, dans les prochaines années. «C'est une belle visibilité pour nous, estime-t-il, une belle occasion de montrer aux golfeurs et aux golfeuses que nous avons un beau parcours à leur offrir.»
Un beau parcours que M. Gino Demers, homme d'affaires du coin, voit comme un acquis majeur pour sa région.
«On ne pouvait pas laisser disparaître un tel atout pour notre région, soutient-il, et c'est pour cela qu'on n'a pas hésité à assurer sa relance. C'est sûr qu'on ne voulait pas le faire à n'importe quel prix, mais on y croit fermement. Nous sommes un groupe d'associés solides financièrement et je crois que l'avenir du club est prometteur.»