Lévis – Parole d'André Nols, le vélo, c'est comme le golf. «Au golf, on a toujours hâte au prochain trou. En vélo, on a toujours hâte à la journée du lendemain pour faire d'autres découvertes.»
Un peu étonnant comme déclaration de la part d'un professionnel du golf, qui a gagné sa vie avec ce sport, de louanger autant une autre discipline. Mais pas vraiment non plus. Ce n'est pas parce que tu as une passion que tu ne peux pas en avoir une autre et pour André Nols, cette autre est le vélo.
«Comme plusieurs, explique-t-il, j'ai toujours fait du sport depuis l'enfance: hockey, baseball, golf… Donc quand je me suis mis au vélo, c'était tout naturel sauf que… j'ai eu la piqûre! La piqûre du cyclo-tourisme.»
De longues, très longues randonnées…
Nous avions abordé André Nols lors d'une étape de qualification de l'Omnium printanier. Son nom, sur la liste des participants, avait attiré notre attention car il nous semblait que cela faisait un petit bout de temps qu'il était absent des tournois. Pourtant, il fut un temps où il a été très actif sur le circuit des pros du Québec.
Alors on l'a interrogé après sa partie avec l'idée de faire le portrait de sa carrière et de parler de son retour à la compétition. Les réponses viennent, mais elles sont hésitantes, vagues, brèves et données sur le bout des lèvres. Bon, eh bien! on fera avec…
Mais voilà, quelques jours plus tard un petit message entre sur messenger: «J'ai pris connaissance de ton site sur le golf… Pourrais-tu me rappeler, j'aurais quelque chose à ajouter à la suite de l'entrevue?»
On rappelle donc et là, il est loquace, beaucoup plus loquace: «Je voulais te dire que l'été, c'est le golf, mais l'hiver, c'est le vélo! Je fais de longues randonnées dont l'une, il y a quelques années, de 9000 kilomètres!»
Wow! 9000 kilomètres, on ne rit plus! On veut en savoir plus mais on n'a pas le temps de terminer notre question qu'André Nols enchaîne: «Cette fois là, j'étais parti de Vancouver jusqu'à Miami, en faisant quelques détours, bien sûr. J'aboutis toujours en Floride, c'est comme ma récompense!
«Je suis déjà parti de Memphis, puis de Détroit et une fois, en novembre, de Saint-Hyacinthe. Là, il a vraiment fallu que j'en pédale un coup pour éviter la neige. C'est quand même arrivé à quelques reprises que j'ai dû pédaler dans la neige…»
Pédaler en hiver
Il n'est plus arrêtable, il parle de ses aventures cyclistes sans se faire prier et comme c'est la voix de la passion qui s'exprime, on est tout ouïe!
«J'arrive justement de faire une promenade en vélo, raconte-t-il, c'est agréable mais ce n'est pas pareil. On finit par faire toujours les mêmes boucles, on revient toujours à la même place. Mais l'hiver, quand j'y vais sur de longues distances, je fais des découvertes à chaque jour, je vais toujours vers quelque chose de nouveau et cela, c'est vraiment agréable. Comme je l'ai dit, quand on arrête de pédaler, le soir, on a déjà hâte au lendemain.»

Il y a les découvertes mais aussi les rencontres…
«Je pars seul, précise-t-il, mais je croise et côtoie plusieurs personnes. Les gens sont toujours intrigués de voir quelqu'un sur un vélo plein de sacoches! Et ils sont toujours prêts à aider d'une façon ou d'une autre. Aussi, j'ai rencontré un autre cycliste avec qui j'ai roulé environ 1000 km. C'était un gars de la région de Los Angeles que j'ai revu l'an dernier à Chambly!»
Et le golf?
On ne lui cache pas, on lui fait remarquer qu'il y a quelque chose d'étrange, quand même, de l'entendre parler avec autant d'enthousiasme du vélo, lui qui a grandi dans le golf, qui a remporté un championnat canadien junior, qui a fait de la compétition de longues années, qui a été pro adjoint et en titre à quelques clubs dont celui d'Arvida pendant 22 ans…
«Mais le golf, c'est ma vie!», répond-il aussitôt avant de parler de ses derniers projets.
«Il y a trois ans, j'ai acheté un petit parcours exécutif près d'Alma, le Jeannois. Ce fut une expérience différente et très intéressante. Une coopérative se forme actuellement pour acheter le terrain. Les gens de la place veulent que le Jeannois reste ouvert et il y a un potentiel très intéressant avec ce parcours. C'est, entre autres, un lieu idéal pour former la relève.

«Cette année, poursuit-il, j'enseigne au club Ricochet à Saguenay. C'est un retour à un autre volet du golf qui me plaît beaucoup: l'enseignement.»
Et la compétition?
Lorsqu'on aborde ce sujet, André Nols redevient peu bavard. Malgré tout, il échappe: «Ces jours-ci, mon jeu s'améliore mais j'ai été tellement absorbé par le projet au Jeannois que je n'ai pas pu garder un haut niveau pour reprendre la compétition. Je me concentre davantage sur l'enseignement au Ricochet. Peut-être vais-je faire quelques tournois du Circuit Canada Pro Tour, comme celui au Bic où j'aime bien jouer (il a déjà signé une carte de 65 sur ce parcours!), mais je suis conscient que la marche est très haute avec ces nouveaux compétiteurs de fort calibre.»
Pour revenir au vélo, y a-t-il un autre projet avec Miami en fin de route dans ses plans rapprochés?
«J'ai toujours quelque chose en tête à ce sujet, admet-il, mais pour l'instant, rien de précis. Tant que le Jeannois ne sera pas officiellement entre les mains de la coopérative et que le projet suivra son cours comme il faut, je ne peux rien planifier.»