Saint-Pacôme – «C'est le tournoi le plus important de l'année pour moi, l'Omnium canadien, et en plus cela se passe près de chez nous.»
Au moment où vous lisez ce texte, Maude-Aimée Leblanc se trouve dans la région d'Ottawa en vue de sa préparation à l'Omnium canadien qui débute jeudi sur le parcours du Ottawa Hunt. Quelque 72 heures plus tôt, elle se trouvait au Club de Golf St-Pacôme où, à titre d'ambassadrice du 50e anniversaire de ce parcours de golf, elle a disputé une ronde amicale avec des membres du club.
Un beau vendredi sous le soleil, au milieu des collines au pied des Appalaches qui lui remémoraient ses débuts au golf: «Cela ressemble beaucoup au milieu où j'ai grandi dans le golf, à Asbestos où j'ai commencé à jouer», lance-t-elle, ravie mais sans emportement toutefois, fidèle à sa nature de ne rien bousculer.
De son pas décontracté mais régulier, elle avançait suivie par de nombreux amateurs de golf, ceux-ci s'exclamant devant quelques prouesses qu'elle leur servait de temps à autre, comme ce délicat coup d'approche au 11e trou, un chip à partir de l'herbe longue, tout en descente mais qu'elle a quand même réussi en faisant arrêter la balle à quelques centimètres du trou.
Après cette partie, en réponse à nos questions Maude-Aimée Leblanc élaborera sur son retour très, très bien réussi au sein du plus important circuit de golf professionnel féminin, le LPGA Tour. Depuis janvier, elle fait très bien lors des compétitions, s'illustrant même à quelques reprises à d'importants tournois, comme celui en Écosse il y a quelques semaines où elle a pris le départ, le dimanche après-midi, dans le dernier trio. Une belle occasion de voir cette belle et grande athlète évoluer sur les réseaux télé majeurs.
«J'ai beaucoup appris de cette expérience en Écosse, de cette journée sur le trio de tête. J'ai vu à quel point je dois rester calme à tout moment», explique-t-elle d'une manière, justement, des plus détendue. Et c'est pour cela que ses propos étonnent.
Car l'image qu'elle dégage ressemble justement à celle d'une athlète en contrôle, calme à l'extrême, chez qui le stress semble aussi rare que la neige dans les pays des Caraïbes.
«Ouais, admet-elle, peut-être qu'en dehors je parais être calme, mais à l'intérieur… ouf! Je n'arrive pas, parfois, à garder mon calme même si cela ne se voit pas. Et pourtant c'est le cas et là, j'ai une poussée d'adrénaline qui m’empêche de prendre les bonnes décisions, surtout en ce qui concerne les distances, la gestion des longueurs. C'est ce qui s'est justement produit à quelques occasions en Écosse. J'ai perdu mon calme à quelques reprises et je n'arrivais plus à bien gérer les distances les coups suivants.
«Mais en général, poursuit-elle (eh oui! toujours calmement…) cette expérience de jouer sur le trio de tête lors d'une dernière ronde, a été très bénéfique. J'ai appris beaucoup, j'ai compris certaines choses qui vont m'aider à aller plus loin, à m'améliorer, comme le fait de toujours rester calme à l'intérieur. J'ai amélioré au cours de la dernière année quelques aspects de mon jeu, comme le putting, qui m'ont aidée à monter les échelons parmi les meilleures joueuses, il faut maintenant que je développe des attitudes mentales qui m'aideront elles aussi.»
En général, il est clair qu'elle est sur la bonne voie. Elle en convient sans hésiter: «Je sais qu'il ne me manque pas grand chose», émet-elle sans prétention.
Mais cette constante amélioration et cette visibilité plus grande l'aident-elles côté commanditaires? Passer à la télé de plus en plus régulièrement, s'élancer devant des caméras qui diffusent les images pour des millions de téléspectateurs devraient éventuellement aider un peu.
«Non, pas du tout, répond-elle en ricanant, mais je ne m'en fais pas avec cela. Pour les sponsors, ça prend des victoires.»
Des organisateurs ravis
Alors elle sera à surveiller dans les prochains jours à Ottawa.
«Je vais continuer à progresser en restant positive et calme, en ne mettant pas les attentes trop élevées et en faisant de mon mieux pour bien performer», précise-t-elle en concluant l'entrevue, attendue par tous ces gens fiers de la voir partager une journée avec eux. Une journée qu'elle a appréciée, se disant même honorée d'avoir été choisie pour célébrer le cinquantenaire du club. «Et les gens ont tout fait pour me rendre cette journée facile et agréable», tient-elle à souligner.
«J'ai toujours rêvé de voir un jour s'élancer sur notre terrain de golf, ici à St-Pacôme, un golfeur du PGA Tour ou une joueuse de la LPGA. Cet hiver, en Floride, après avoir suivi Maude-Aimée lors de son premier tournoi, j'ai eu un flash. J'ai lancé l'idée de l'inviter à notre club lors de nos célébrations du 50e anniversaire», relate M. Ghyslain Ouellet.
Ce dernier a été du groupe qui a financé, il y a 2 ans, au club de St-Pacôme, une champ d'exercice (la zone de pratique multi-cibles) dans le but d'attirer plus de jeunes de la région à s'initier au golf. Et c'est toujours dans cette optique d'assurer une relève que la présence de Maude-Aimée Leblanc, vendredi dernier, était la bienvenue.
«Maude-Aimée est une jeune athlète québécoise inspirante, mentionne M. Ouellet. Elle ne peut qu'être un excellent modèle pour les jeunes.»
Après avoir lancé l'idée en janvier, M. Ouellet a mené à bien les démarches en s'associant à M. Roland Grand'Maison et à deux membres du conseil d'administration du club, Mesdames Johanne Royer et Rachel Blanchet. Toute l'équipe s'est dite ravie du succès de cette journée spéciale en compagnie de la meilleure golfeuse québécoise.