Beloeil – Philippe Mongeau aime bien rappeler qu'un pro, vainqueur il y a quelques années à Belœil d'une qualification pour un important tournoi, avait dit qu'il venait de jouer le plus difficile petit terrain de golf de moins de 6300 verges. Cela confirme ce que l'on a vécu récemment lors d'une belle ronde de golf jouée sur ce terrain dont l'avenir se décide dans quelques semaines, à la fin de l'été.
Rappelons que Philippe Mongeau est le professionnel et directeur du club de Belœil. Après notre partie de golf, on a fait un petit détour par son bureau pour parler un peu du terrain que l'on venait de jouer en compagnie de deux juniors du club qui ont été des guides précieux tout au long du parcours.
(En passant, c'est toujours un plaisir de pratiquer ce sport en compagnie de jeunes joueurs disciplinés, certes, mais qui s'amusent aussi sur un terrain de golf tout en tentant de jouer la meilleure ronde de leur vie. Noah et Thomas, les deux juniors en question, ont été des compagnons de jeu agréables et nous tenions à le préciser.)
Donc un petit terrain difficile, selon le pro et, oui, selon ce que nous avons également constaté par nous-mêmes. Ça commence justement par un petit par 4 très étroit où il est inutile de sortir le driver. Même là, en utilisant un fer, on s'est retrouvé dans la fosse d'allée sur la gauche. Et de cet endroit, un petit fer frappé un peu trop sur la droite a finalement rebondi vers le vert puis roulé jusqu'au fanion pour une chance d'oiselet. On vous raconte cela pour vous dire qu'on a surtout été chanceux car l'accès au green de cette courte normale 4 exige un bon coup comme ce sera pratiquement de même pour le reste du parcours à normale 71.
Malgré cette difficulté (et quelques autres, bien sûr), on n'est pas sorti de ce parcours déçu, loin de là. Ce fut un beau challenge et non une pénible corvée.
Ce fut aussi une belle journée (chaude comme on en a plusieurs en cette saison particulière) passée dans un décor où saules pleureurs, chênes, érables, bien sûr, et autres beaux feuillus tentent de voler toute la place aux coriaces conifères désireux eux aussi d'agrémenter les lieux sur ce parcours de ville où, justement, on n'a pas l'impression d'être en ville.
Si l'on fait un rapide survol, on retient alors quelques trous à signaler soit pour leur beauté, soit pour le défi qu'ils représentent. Le cinquième est particulièrement intéressant et encore là justement en raison de son entrée au vert. Légèrement coudé vers la gauche, il faut survoler un fossé au fond duquel coule un ru pour gagner un vert surélevé et bien protégé par un bunker sur la gauche. Un beau trou et un beau challenge!
Signalons aussi les deux normales 3 du premier neuf, soit le sixième et le neuvième trous. Pas nécessairement difficiles à atteindre sauf que, une fois sur le vert, les choses peuvent vite se compliquer selon notre position de balle et, bien sûr, celle du fanion. Le neuvième, plus particulièrement, avec sa pente très inclinée demande adresse ou… patience et courage.
Le 16e (photo en manchette), avec ses plans d'eau, s'affiche comme le trou signature. Enfin, on termine notre ronde au 18e avec un par 4 ayant des airs du sixième trou mais l'accès au vert semble encore plus compliqué. Explication du pro Philippe Mongeau: «Au tout début, lors de la création du club, le 18e était une normale trois que l'on atteignait à partir de la droite. Donc le vert, aujourd'hui, est très peu profond et, de chaque côté, il y a des fosses de sable. Donc si votre coup est trop court, vous allez dans un bunker, même chose si vous défoncez, une trappe de sable vous attend.»
Avant de quitter, nous avons croisé Sébastien Baril, le surintendant. C'était donc la moindre des choses de le saluer et de le féliciter pour la qualité du parcours, que ce soit pour la rapidité des verts tenant bien leur ligne ou pour les allées bien vertes malgré la rareté de la pluie.
«On travaille fort, a-t-il concédé, car on est revenu de loin, cette année, comparativement à l'an passé où le terrain avait subi d'importants dommages à la suite d'un méchant hiver. C'est sûr que j'aimerais qu'il soit encore mieux, le terrain, mais avec l'absence de pluie, il faut faire avec ce que l'on a.»
Avenir
Pour conclure, c'est du bout des lèvres que nous abordons ici la question de l'avenir du club de golf de Belœil. Car le dossier est très, très politique et notre intention n'est nullement de nous mêler de façon aveugle au débat qui a cours dans cette ville de la Montérégie.
D'abord pour un bref résumé, disons que le club a accumulé trop de dettes et pour pouvoir les rembourser, la direction a décidé de vendre son petit champ d'exercice, ce qui représente moins de 5% de la superficie du terrain du club. Un immeuble locatif pour aînés y serait alors construit mais il y a actuellement une opposition citoyenne. Si cette vente d'une parcelle du terrain ne se réalise pas, la direction du club l'affirme sans retenue, c'est la fin pure et simple.
Les opposants au projet demandent que la Ville de Belœil prenne en charge cette parcelle de terrain pour y aménager un parc. Bon, d'accord, mais qu'est-ce qu'on fait du reste? Car s'il n'y a pas de vente, il n'y a plus de club de golf. Et qu'est-ce que l'on va retrouver sur tout cet espace libre, par la suite? Un immense parc qui fera gonfler le compte de taxes? Parions plutôt pour des constructions qui rapporteront justement plus de taxes? Mais on verra bien… ça se joue cet automne.
Mentionnons enfin que le club de Belœil est ouvert au public depuis quelques années. En 2020, les visiteurs peuvent réserver en avant-midi, une nouveauté.