Golf Belœil: ça passe ou ça casse en 2020

L’année 2020 en est une cruciale pour le club de golf de Belœil: ça passe ou ça casse, il n’y a pas d’autre issue. Et la Covid-19, avec ses mesures de confinement, n’arrange rien puisque l’avenir du club devait, ces temps-ci, faire l’objet d’une vaste consultation municipale pour l’approbation ou non du projet domiciliaire visant à assurer sa survie.

«En temps normal, explique M. Steve Flanagan, spécialiste en communication et porte-parole du club, une consultation auprès des citoyens devrait avoir cours, car la mairesse, Mme Diane Lavoie, a déjà dit vouloir régler ce dossier d’ici le premier juin. Mais comme tout le monde est en confinement, la consultation n’a pas lieu ces temps-ci.»




Avant d’aller plus loin, résumons la situation:

– Le club de Belœil, qui devrait fêter ses 100 ans dans deux ans, doit composer avec une dette de 3 millions $. Les dirigeants ont donc décidé de vendre une parcelle de terrain (soit 5% de sa superficie), un espace qui ne change en rien le design du parcours.

– Ce bout de terrain a été vendu pour 7,7 M$ au promoteur Habitations Mont-Royal qui veut y ériger 200 logements pour personnes âgées. La vente est conditionnelle à un changement de zonage par la Ville.

– Un comité de citoyens (Sauvons le golf Belœil) veut que la Ville achète pour 5 millions $ le terrain et en fasse un parc public plutôt que de permettre une modification au zonage donnant le feu vert à la vente de la parcelle de terrain du club.

– La Ville, aux dires de la mairesse Diane Lavoie, a décidé de procéder à une consultation auprès des citoyens avant d’accepter tout changement de zonage, consultation devant se tenir ces jours-ci si le coronavirus n’avait pas été dans le décor.

Selon M. Flanagan, le statu quo est inacceptable et la vente du terrain à la Ville pour la somme de 5 millions $, question d’en faire un parc public, non plus.

«La Ville n’a pas les moyens d’acheter cet espace qui vaut bien plus que 5 millions $», estime-t-il.

À la Ville de Beloeil, on confirme que cela ne semble nullement dans les intentions de la Ville d’acheter le terrain de golf.

«D’abord il n’est pas à vendre, à ce que nous sachions, de préciser Mme Émilie Trinque au service de communication, et nous avons toujours dit que l’on va aller en consultation avant de prendre une décision.

«Effectivement, d’ajouter Mme Trinque, les autorités de la Ville souhaitent régler le dossier au plus tard le 1er juin. Mais compte tenu de la situation actuelle (pandémie), tout est sur la glace. On n’a même pas encore déterminé les modalités de la consultation et comment tout cela sera présenté.»

Pour leur part, aux dires de M. Flanagan, le promoteur immobilier et les dirigeants du club entendent bien continuer d’informer les citoyens quant aux enjeux.

«On va continuer d’expliquer notre démarche avec les bonnes données, a-t-il insisté. Mais il est clair que le terrain va fermer si le zonage n’est pas modifié pour officialiser la vente. Dès novembre prochain le club cessera ses opérations.»

Donc il faudra suivre ce qui adviendra du club dans les prochaines semaines ou mois, selon les caprices du virus. Une saison de golf aura certes lieu en 2020, mais si le dossier de la vente n’aboutit pas, ce sera la dernière.

30, 20 et 5

C’est le pro gestionnaire du club, Philippe Mongeau, qui nous a référé à M. Flanagan pour cet article, ce dernier ayant été embauché pour donner la version officielle du club face à l’opposition citoyenne. Philippe en est à sa 5e année comme pro-dg du club de Belœil.

«J’ai beaucoup appris depuis que je suis ici, a-t-il dit, et le dossier de la vente d’une parcelle du terrain me plonge à fond dans la gestion. Jusqu’à maintenant, j’avais toujours rempli les fonctions de professionnel, mais ici à Belœil, j’aime bien l’aspect administratif de ma tâche.

«Cette année, poursuit-il, cela fait 30 ans que je joue au golf, j’en suis à ma 20e année comme pro et à ma 5e à titre de directeur du club de Belœil. Trois anniversaires symboliques en un!»