«C'est bien triste, ces décès… On en a parlé entre nous mais peu les connaissaient. Ce qu'on retient, toutefois, c'est que la nouvelle génération de cadets est plus en forme. Notre travail n'est pas toujours facile, mais on assume, on se tient en bonne forme physique, ce qui n'était pas toujours le cas de plusieurs qui nous ont précédés.»
En décembre dernier, dans l'intervalle de quelques jours, les circuits de golf professionnel signalaient deux décès de cadets. Le Québécois Yohann Benson, qui travaille depuis bientôt trois ans comme cadet de son ami Mark Hubbert, sur le circuit PGA, a bien voulu commenter ces événements.
«J'ai travaillé pendant une seule ronde avec Max, lorsqu'il était cadet de Marcel Siem, mais je ne le connaissais pas du tout», a précisé Yohann lorsque joint au téléphone alors qu'il était en escale à Denver, au Colorado.
Un sac de 48 livres!
Le Max dont il parle est Maximilian Zechmann, cadet de la joueuse français Anne-Lise Caudal. Âgé de 56 ans, l'homme s'est effondré au beau milieu de l'allée du 13e trou, lors du Dubai Ladies Masters. Il ne s'est jamais relevé.
Quelques jours plus tôt, le golfeur espagnol Carlos Pigem (au 23e rang sur l'European Tour), apprenait au matin de la première ronde du Alfred Dunhill Championship, que son cadet était décédé pendant la nuit d'une crise cardiaque. Il s'agissait de l'Argentin Pedro Ramseyer, 60 ans, qui avait été auparavant cadet du célèbre Seve Ballesteros quand celui-ci dominait les circuits.
Donc de l'avis de Yohann Benson, les jeunes cadets sont de plus en plus conscients de l'importance d'être en bonne forme physique car le métier n'est pas toujours facile.
«J'ai justement pesé le sac de Mark juste avant une partie, dernièrement, et la balance a affiché 48 livres (22 kilos)! C'est un bon poids! Au début, je t'avoue que j'ai trouvé cela lourd, mais maintenant, ça va. Je suis habitué», a-t-il mentionné.
Ah la pluie!

En général, soutient celui qui a déjà été dominant sur les circuits de golf québécois (et qui a même déjà joué au US Open) les conditions de travail sont assez convenables. Et les joueurs s'assurent que leurs cadets soient bien traités lors des compétitions.
«Ce n'est plus comme avant, dit-il, alors que les cadets étaient vus comme de simples employés. De toute façon, en passant, certains n'étaient pas très recommandables, se rendant dans les bars tout de suite après la journée ou, encore, d'autres étaient des parieurs indomptables. Aujourd'hui, joueurs et cadets sont plus des partenaires. Mark et moi étions de grands amis avant que je sois son cadet, alors le respect est très présent entre nous. Et sur le circuit, il y en a plusieurs comme nous. Il y a d'ailleurs au moins trois duos où c'est le frère du joueur qui agit comme cadet.»
Ce qui est le plus difficile, selon Yohann, ce sont les journées de pluies.
«Ces journées où la pluie tombe subitement, explique-t-il, pour s'arrêter ensuite et reprendre quelques heures plus tard, sont très épuisantes. Là, il faut sortir le parapluie, puis le rentrer, plusieurs fois pendant la ronde. Parfois il faut faire la même chose avec l'imperméable. Et le sol qui devient tout détrempé, rend alors la marche sur le parcours très pénible…
«Cela survient souvent dans des régions comme la Nouvelle-Orléans et le Texas, continue-t-il. Les orages sont très violents et souvent, les parties sont remises au lendemain. En 2016, lors du tournoi à la Nouvelle-Orléans, nous avons dû jouer 32 trous le dimanche. Dans de telles conditions, 32 trous c'est très, très épuisant.»
Un monstre au Nevada
Pour Yohann, le terrain qui rentre le plus dans les jambes des cadets, c'est le Montreux Golf and Country Club à Reno, au Nevada. C'est là que se tient, début août, le Barracuda Championship.
«C'est un monstre!, lance-t-il. Du 10e trou au 14e trou, on monte continuellement. C'est une véritable pente de ski qu'il faut grimper! J'ai averti Mark que cette année, on va prendre un sac plus léger. L'an passé, j'étais crevé!»
Ce que les cadets aiment bien comme parcours, selon lui, ce sont évidemment ceux qui sont plats, mais aussi ceux avec un sol dur.
«Plus le sol est sec et dur, plus c'est facile à marcher. On en trouve souvent en Arizona», précise-t-il avant de raccrocher lui qui était en attente de son vol pour… Phoenix, justement, où se joue l'Open Waste Management!
Francois Mathieu
Très bonne article. Sauf que lorsque Yohann parle du PGA Tour, il doit sûrement oublier qu’il n’y va pas souvent. En tout cas, il doit avoir ses week-ends de libre. Son joueur a gagné $ 24 500, 00 et il est 188 ième sur la Fed Ex Cup et 488 ième au monde. Si son joueur gagne $ 24 500, 00 imaginez le cadet…loll…J Connaissant le talent de Yohann, ils devraient interchanger leurs rôles. Je rencontre régulièrement des jeunes avec beaucoup de potentiel académiques qui s’accrochent au golf pour en faire une carrière. Un bon conseil à ces rêveurs: allez vous chercher un diplôme, trouvez-vous un bon emploi payant et par la suite jouez au golf pour vous amuser. Vous verrez que la vie est beaucoup plus belle et facile que de finir dans un pro-shop pour vendre des balles.
Martial Lapointe
Intéressant mais je te réfère à un article antérieur de Yohann à propos des salaires.
Merci
https://golf-ml.com/chroniques/salaire-et-formation-des-cadets/
Francois Mathieu
Merci de ton commentaire Martial.
Avec l’expérience que Johann Benson a dans le golf, il serait facilement capable de se trouver un joueur dans le top 25. Et là cà devient intéressant au niveau conditions de travail. Il reste que le golf étant en décroissance, je ne conseillerais pas à mon jeune de s’en aller dans ce domaine là pour gagner honorablement sa vie et fonder une famille. C’est plus un trip qu’autre chose dans son cas à ce que je pense.