La journée commence avec une séance de yoga, suivent quelques heures d'entraînement physique puis, pour terminer le soir, un peu de méditation. «Bien sûr, je frappe aussi des balles.»
Rarement a-t-on vu une athlète aussi disciplinée. À 16 ans, la golfeuse Anne-Léa Lavoie fait déjà preuve d'une belle maturité, elle qui se prépare à sa saison de compétitions, saison au cours de laquelle elle aimerait bien récolter quelques titres comme défendre celui de championne juvénile de l'an passé.
«En fait, analyse-t-elle lors d'une rencontre hier à l'académie du club Lorette à Québec, je vise terminer la saison parmi les 5 meilleures au classement canadien. C'est sûr qu'on souhaite toujours remporter la victoire, mais il se passe bien des choses lors d'un tournoi; tu peux bien jouer mais les résultats ne sont pas là ou, encore, quelqu'un d'autre joue encore mieux que toi. Alors je préfère viser une bonne place au classement que d'estimer le nombre de victoires.»
Quand on vous disait qu'elle est mature…
Avant cette entrevue, nous avions pris un peu d'info sur elle auprès de son entraîneur Fred Colgan. Ce dernier avoue avoir peu vu une athlète marier autant discipline et talent.
«Et cette discipline, précise le coach, elle l'applique partout. Pas juste dans la technique du golf, mais dans tout ce qui l'entoure: alimentation, concentration, forme physique, etc.»
«Je suis bien consciente, enchaîne de nouveau Anne-Léa, que mes séances de yoga, d'entraînement physique et de méditation sont aussi cruciales dans ma réussite au golf que les heures passées au champ d'exercice à améliorer mon élan. Si je veux gagner des tournois, si je veux aller loin dans le golf, aussi loin que la LPGA, je dois être disciplinée également dans ces autres aspects. Une saine alimentation et une force mentale soutenue comptent tout autant que le bon élan.»
Pas surprenant d'apprendre qu'advenant que, si le rêve d'atteindre les circuits majeurs lui échappe, devenir psychologue sportive semble une option pour elle. «Peut-être faire de la business, aussi, ou encore travailler dans une académie de golf, je ne sais pas, on verra», observe-t-elle.
En mission
Évidemment, si l'on a souhaité la rencontrer, c'est qu'elle revient d'un camp aux États-Unis où elle a été dominante. En effet, elle a participé à six épreuves qui se sont conclues par quatre victoires et deux top 10.
De plus, rappelons que l'an passé elle a été couronnée championne juvénile du Québec en plus de gagner quelques épreuves locales, dont les titres de championne de club aux deux endroits où elle est membre, soit au Royal Québec et au Lorette et cela, à 15 ans seulement!
«Elle est déterminée, mentionne Fred Colgan. Elle ne s'entraîne pas juste pour s'entraîner, mais son entraînement doit être de qualité. Son engagement est total sans pour autant tomber dans l'extrême. Et en compétition, elle est toujours en mission. En somme, c'est sûr qu'elle a ce qu'il faut pour aller loin.»
Et dire qu'elle ne joue au golf que depuis quatre ans!
«J'avais auparavant davantage d'intérêt pour les arts, précise la jeune fille. Puis un jour, à l'âge de 12 ans, j'ai décidé d'accompagner mon père qui allait frapper des balles dans un champ d'exercice. Ensuite je me suis inscrite à l'AGFC (Académie de Golf Fred Colgan) puis au programme sport-études et…»
Oh là, pas si vite! On l'interrompt car, quelque part, il y a quelque chose de bizarre dans tout cela… On ne va pas aussitôt s'inscrire à une académie de golf et à un programme sport-études tout juste après avoir frappé quelques balles dans un champ de pratique! Qu'est-ce qui s'est passé?
«Le coup de foudre!, lance-t-elle tout sourire. J'ai tellement aimé cela! Les arts ont tout de suite été délaissés et j'ai plongé à fond dans le sport, dans le golf.»
Quatre ans plus tard, on a affaire à une championne très forte dans l'aspect, entre autres, précision de ses coups de départ et ses fers dans l'allée. «Côté jeu court, dit-elle, il y a toujours place à l'amélioration.»
Et quand on termine de s'entretenir avec une jeune athlète aussi mature, appliquée et déterminée, on reste avec une forte impression. L'impression qu'on n'a pas fini d'entendre parler d'elle et ce, pour longtemps encore!
Décidément, il n'y a pas à dire, le golf féminin au Québec s'affirme sans cesse. Une occasion, ici, de souligner l'exploit de Noémie Paré de Victoriaville qui jouera le US Open.
Jerry Segui
Belle lecture ça ,,
Bonne chance à Anne-Léa…et …Noémie !!