Laval – «Je ne crois pas qu'il soit encore possible d'attirer d'autres grands événements de golf au Québec. La foule y est, certes, mais là n'est pas le problème. C'est le budget, l'implication de plusieurs commanditaires majeurs, c'est cela qui fait défaut. C'est essentiellement dû à une question économique.»
À en croire David Skitt, depuis la venue de l'Omnium canadien au Royal Montréal et celle du Champion Tour à La Tempête la même année, soit en 2014, il y a très peu de possibilité de revoir les vedettes des grands circuits s'affronter sur le territoire du Québec.
«Peut-être, et même fort probablement, on pourra revoir la LPGA, estime-t-il, mais pour le Champion Tour ou la PGA… non, je ne crois pas.»
De toute évidence, le nouveau directeur général de l'Association des Clubs de Golf du Québec (ACGQ) n'est pas pessimiste mais réaliste. Lors de l'entrevue qu'il nous accorde, à l'occasion du dernier salon Expo Golf à Laval, il y a quelques jours, nous en profitons pour obtenir son avis à ce sujet, lui qui a été à la tête de Synchro Sports, une entreprise organisant des événements majeurs de golf dans la province, dont les fameux tournois du Champion Tour.
Déception
Rappelons que la branche senior de la PGA s'arrêtait au Québec une fois par an, pendant quelques années, jusqu'en 2014 où, après le succès de ce tournoi au club La Tempête à Lévis, tout s'est arrêté. David Skitt a donc côtoyé les grandes vedettes du golf (Fred Couples, Hale Irwin, Wes Short Jr, Duffy Waldorf, Scott Simpson et bien d'autres) et il sait de quoi il parle, pas de doute là-dessus.
Bien sûr, il ne se réjouit guère de cet état de fait et il est le premier à souhaiter le retour des circuits majeurs du golf au Québec. Mais il sait que sans commanditaires majeurs, les chances sont plutôt minces.
Un exemple: le prochain tournoi du Champion Tour est le Rapiscan Systems Classics, qui se tiendra à Biloxi, au Mississippi. Celui-ci compte, en plus de ses deux commanditaires majeurs (Rapiscan Systhems et Coastal Mississippi), pas moins de 10 autres entreprises finançant l'événement.
Mais sa plus grande déception se situe à un autre niveau.
«Pendant toutes ces années où l'on a organisé la venue du Champion Tour, mentionne-t-il, nous avons donné l'opportunité à près de 500 golfeurs du Québec de jouer avec les grands noms de ce sport. Ça, j'en suis très fier. Mais en même temps, c'est dommage, c'est décevant que d'autres bons golfeurs de la province n'aient plus cette possibilité.»
Un retour apprécié
Si nous voulions le rencontrer, c'était aussi pour parler de ses nouvelles fonctions. En début d'année, David Skitt a pris la relève, à titre de directeur général, de Michel Lafrenière. Ce dernier a quitté l'ACGQ pour une retraite bien méritée.
Avec tout son bagage, ses contacts à l'international et sa connaissance du milieu, David Skitt renoue avec le monde du golf québécois et il n'hésite pas à dire qu'il apprécie grandement ce retour.
«Après l'aventure Synchro Sports, rappelle-t-il, j'ai travaillé avec Life Nation Entertainment. Je passais du golf à la musique. J'ai beaucoup aimé mais j'avais toujours en tête l'univers du sport. J'ai aussi travaillé un an pour le Grand Prix de Formule Un à Montréal. Puis un jour, la PGA m'a contacté de nouveau.»
Pour la petite histoire, expliquons qu'un événement du Champion Tour devait se tenir en Chine mais, en raison d'un incident majeur, les autorités chinoises ont bloqué tout projet international provenant de l'extérieur, dont ce fameux tournoi. Et cela, à quelques mois de l'événement.
«C'est là qu'on m'a demandé de prendre les choses en main pour que le tournoi se tienne au Canada. Ce fut un beau défi et, de plus, cela se passait dans la région de Victoria, en Colombie-Britannique, et ce fut pour moi une belle occasion de renouer avec mes racines, celles de mes grands-parents maternels. J'ai même revu, dans le chalet d'un club de golf là-bas, une photo de mon arrière-grand-père qui avait gagné un tournoi!»
Rapprochement
Le golf, rien à y faire, c'est dans le sang de David Skitt. Alors quand il a vu que l'ACGQ cherchait un nouveau dg, il s'est empressé d'appliquer.
Et quels sont ses plans avec cette association, lui demande-t-on?
«C'est sûr que pour cette première année, répond-il, j'explore. Je n'ai pas l'intention de tout casser, de tout changer. Mais j'ai quelques idées en tête…»
Et parmi celles-ci, il pense à un rapprochement entre les différents intervenants du golf au Québec.
«Les relations sont bonnes entre nous, mais je crois qu'il y a certaines choses que l'on pourrait mettre en commun au lieu de gérer cela chacun de notre côté. Je pense entre autres aux bases de données qui pourraient être regroupées», termine-t-il.