«Habituellement, nous écoulons en septembre notre stock d’équipements pour débutants. Cette année, il fallait en recommander dès le mois de juin!»
Cette précision faite par Fred Lortie de Liquidagolf en dit long sur l’Année Covid qu’ont pu vivre les gens de l’industrie du golf spécialisés dans la vente d’équipement. Ce fut la manne en 2020 grâce à la ruée vers ce magnifique sport occasionnée par la pandémie.
Gérant de la succursale de Québec, Fred Lortie ajoute: «Ce fut ainsi pour tous les autres articles et vêtements de golf, tous ont connu des records de ventes.»
Et son patron Pierre-Karl Béliveau, copropriétaire du Liquidagolf à Québec et celui de Sherbrooke, confirme: «Certes, les nouveaux adeptes voulaient s’équiper, mais ce fut aussi une hausse des ventes du côté du haut de gamme. Pourtant, quand tout a commencé, on craignait le pire. On croyait plus souffrir de la situation que d’en profiter. On a été chanceux.»
Car lorsque le confinement a été décrété, c’était justement au moment où, en général, les ventes sont à leur meilleur, les golfeurs s’équipant ou renouvelant leurs bâtons pour la prochaine saison. Mais voilà, en mars dernier, quand le premier ministre a mis le Québec sur pause, on ne savait même pas s’il y aurait une saison de golf.
«Cette période de l’année, précise M. Béliveau, est celle où notre chiffre d’affaire est le plus élevé. Ce n’était guère encourageant. Pourtant nous avions encore des frais de gestion et d’opération même si nous étions fermés, des frais que l’on n’a pas tous récupérés.
«De plus, poursuit-il, nous avons chez Liquidagolf un volet grossiste, dans ce sens que nous sommes également fournisseurs de certaines boutiques de golf. Alors il fallait supporter cet inventaire en ne sachant pas si les boutiques de clubs allaient ouvrir face à le menace d’un été sans golf.»
Les fabricants
Selon lui, l’autre épreuve associée à la pandémie a été celle de l’approvisionnement. Une forte demande a bien sûr occasionné une certaine rupture de stock.
«Quand le confinement a été ordonné partout dans le monde, Callaway a décidé de stopper la production pour mieux gérer l’inventaire. On ne voulait pas se retrouver avec un fort volume d’équipement neuf qui ne s’écoule pas parce qu’il n’y a pas de saison de golf. C’est pour cette raison que tous les fabricants ont dû redoubler d’efforts par la suite pour répondre à la forte demande», explique Jean-Philipe Piché, représentant Callaway.
Ce dernier assure qu’il a connu une année record de ventes: «Comme tous les autres représentants des autres marques», précise-t-il.
«Et ce fut dans tous les domaines, ajoute-t-il. Balles, bâtons et autres accessoires… toutes les catégories ont connu une augmentation, ont dépassé les objectifs annuels fixés au départ.»
D’abord, face à l’inconnu, les craintes étaient là pour les fabricants quand la pandémie, suivie du confinement, s’est installée, mais la confiance est vite revenue lorsqu’il est devenu clair que le golf serait le premier sport à reprendre ses activités.
«On s’en doutait, de dire Jean-Philippe Piché, et quand cela a repris, cela a explosé! On a connu des ventes records pour les équipements de débutants, mais aussi pour les intermédiaires et avancés. Les golfeurs n’ont guère dépensé pendant le confinement et plusieurs n’ont pu se payer leur voyage de golf annuel. Alors les budgets étaient là pour changer et bonifier l’équipement de golf.
«C’est ainsi, conclut-il, que l’on a aussi connu des journées démo exceptionnelles. Il fallait opérer ces activités démo sur rendez-vous seulement, en raison des règles de distanciation. Nos agendas étaient pleins à chacune de ces journées!»
À lire lundi prochain, le cauchemar que vivent les gens du voyage…
