«On n'a pas de repère, on vit quelque chose de totalement inconnu. Il faut faire ce qu'il faut avec moins de monde; il faut se réinventer.»
Tous nous vivons une situation unique et il faut bien vivre avec. Personne n'y échappe et alors qu'une saison de golf devrait se mettre en branle, les surintendants vont au front malgré les contraintes, malgré le défi nouveau comme le mentionne Jean-Philippe Doucet, surintendant au Grand Portneuf dans la région de Québec.
Celui qui est président sortant de l'Association des surintendants de golf du Québec (ASGQ), rappelle que les surintendants ont dû adapter leurs façons de faire en ce printemps de grippe nouvelle et envahissante.
«Entre autres, explique-t-il, on modifie les horaires de travail pour respecter les mesures de distanciation. Si on a besoin de 12 employés pour le travail d'une journée, on en fait rentrer six le matin puis six en après-midi. Chez certains clubs, parfois les directeurs généraux donnent un coup de main. On ne mange plus ensemble dans les espaces réservés à cette fin, on se tient toujours à deux mètres de distance, bref, on a différents plans d'action selon les besognes à accomplir.
«Vous savez, ajoute-t-il, on est des professionnels, donc ça fait partie de nos qualités premières de savoir s'adapter à de nouvelles situations. Il y a beaucoup de concertation entre nous, à l'association, on échange nos idées, on se donne des conseils…»
L'essentiel et le prioritaire
Avec une main-d’œuvre réduite, les surintendants s'affairent à sauver les meubles. Comme le précise M. Doucet, ils se limitent à l'essentiel, au prioritaire.
«On fait le strict minimum dans des délais raisonnables pour être prêts quand le golf va reprendre, souligne-t-il. On se concentre sur les tâches prioritaires afin de maintenir le terrain à son mieux et éviter les dégâts majeurs, éviter que cela ne devienne irréversible.»
Et ces temps-ci, la tâche prioritaire consiste à retirer les toiles sur les verts.
«On le fait en respectant les consignes de distanciation», rappelle-t-il.
Pour l'instant, selon M. Doucet, le travail va bon train, il n'y a pas nécessairement de surcharge.
«C'est surtout du travail d'entretien, de ménage à faire à la suite de certains dégâts causés par l'hiver, comme les arbres tombés, entre autres, détaille-t-il. Mais quand les tontes vont débuter, là ce sera plus serré, il faudra en faire davantage avec moins.»
Confiant
Comme il nous l'avait expliqué dans un précédent article (Des surintendants optimistes), les conditions de jeu devraient être optimales cette saison contrairement à ce que l'on a connu les dernières années. (Voir d'ailleurs à ce sujet la photo en manchette prise lors du retrait des toiles au club Sainte-Marie en Beauce). Donc dommage qu'on ne puisse en profiter dès maintenant…
Bien sûr, dès qu'il le peut, Jean-Philippe Doucet suit attentivement les conférences de presse des premiers ministres. Alors comment voit-il la situation?
«On se serait parlé la semaine dernière, lance-t-il, je vous aurais dit que la saison de golf 2020 serait bien courte et peut-être même pas de saison du tout. Mais ces derniers jours, les discours sont plus encourageants, j'ai bien confiance que l'on va jouer au golf cet été. Mais on verra, on doit y aller au jour le jour.»